Fable De La Mi Automne une nouvelle de Jean-Claude Renoux


Fable De La Mi Automne

par

JEAN-CLAUDE RENOUX

Cette nuit-là personne ne dort dans le village de Bên Nghiêng. Le quinzième jour du huitième mois lunaire c’est la fête de Trung Thu, la fête de la mi automne. Conformément à la tradition, on a mangé en famille les gâteaux de lune en buvant du thé. Les enfants ont envahi les rues avec leurs lanternes. Les paysans quant à eux scrutent la lune. Si elle est lumineuse les récoltes seront abondantes. Si elle a des reflets jaunes, les vers donneront beaucoup de soie. Si l’éclat en est vert, alors la disette s’invitera à Bên Nghiêng. Et si des trainées noires la ternissent, alors la guerre déferlera sur les campagnes.

Les jeunes filles ont d’autres préoccupations. Toujours selon la tradition, la nuit est propice aux révélations du vieil homme de la lune qui s’occupe dès la naissance des mariages arrangés. Elles se glissent donc dans les jardins et cherchent à tâtons le légume qui leur donnera quelques indications sur leur condition de future épousée.

Voilà pourquoi cette nuit-là on peut voir la silhouette de trois demoiselles avançant à croupetons dans le jardinet de la mère Rua.

Mademoiselle Thu Hai est la première à s’exclamer en palpant à pleines mains une énorme courge :
- Celui à qui mes parents me destinent est donc joufflu du derrière. Assurément c’est bien le fils du boucher.
Mademoiselle Thu Ba fait part à son tour de sa découverte. À vrai dire elle est à la fois admirative et un peu dégoutée par l’odeur de la paire de durians  qu’elle soupèse.
- Houlà, le mien est un couillu qui se néglige, je devrai lui apprendre à se laver. À l’odeur, je reconnais bien là le fils du maître d’école…

Quant à Mademoiselle Thu tu elle éclate en sanglots en lâchant le crapaud que le hasard vient de placer sous ses doigts et qui vient de coasser :
- Hélas, ce qui m’attend est couvert de pustules et il rote en bavant. Assurément c’est le fils du chef de village qui étudie à la capitale. Il aura attrapé une mauvaise maladie en fréquentant certaine auberge qu’on dit bien pourvu en renardes qui s’ingénient par leurs maléfices à détourner de leurs études les étudiants argentés !

Et mademoiselle Thu Tu de pleurer sous la lune alors que ses amies rêvent, l’une à son joufflu du derrière et l’autre à son couillu malodorant du devant.

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