L'oiseau Bleu une nouvelle de Jean-Claude Renoux


L'oiseau Bleu

par

JEAN-CLAUDE RENOUX

Le patron lit le journal pour la quatrième fois
Je dis, le patron lit le journal pour la quatrième fois
Et le garçon s’emmerde, il attend les commandes
On est six à glander, et ça le fait chier
Les clients ça consomme, ça paie et ça s’casse
Y a pas d’option sourire au bar des naufragés

3 H du mat, j’attends mon train, 3 heures à tuer
J’attends mon train en buvant café sur café
Ah, j’allais oublier
Just’ une petite note bleue au bar des naufragés
Just’ une petite note bleue au bar des naufragés

Ils sont trois au comptoir geignant sur leur passé
Je dis, ils sont trois au comptoir geignant sur le passé
A chacun sa tournée de maigre vie broyée
Plus d’ boulot, les Arabes, les femmes qu’ils ont quittées
Celles qui les ont plaqués, ils étaient pères hier
Leur vie est un brouillon par le temps délavé

4 H du mat, j’attends mon train, 2 heures à tuer
J’attends mon train en buvant café sur café
Ah, j’allais oublier
Just’ une petite note bleue au bar des naufragés
Just’ une petite note bleue au bar des naufragés

Elle a la cinquantaine, elle pue le tabac froid
Je dis, elle a la cinquantaine, elle pue le tabac froid
La crasse, le cognac bon marché, le parfum frelaté
Déchirée entre envie et peur d’être draguée
Chez elle l’attend le lit aux draps jamais changés
Son île des chimères, radeau des médusées

5 H du mat, j’attends mon train, 1 heures à tuer
J’attends mon train en buvant café sur café
Ah, j’allais oublier
Just’ une petite note bleue au bar des naufragés
Just’ une petite note bleue au bar des naufragés

Elle a une robe azur, 20 ans à tout casser
Je dis, elle a une robe azur, 20 ans à tout casser
Just’ une petite note bleue qui m’sourit et qui pleure
Elle prend son whisky, elle se lève, elle s’assied
Sa copine l’a larguée, c’est fou ce qu’elle l’aimait
Je l’embrasse sur les lèvres, plus le temps d’écouter…
6 H du mat, j’entends le train, plus d’temps à tuer
Et je cours vers le quai, et je cours vers le quai…
Le chef de gare s’agite, j’entends les freins hurler…

Just’ sous les roues du train, la note bleue s’est jetée…

Envolé l’oiseau bleu, et mes lèvres sont salées
Envolé l’oiseau bleu, et mes lèvres sont salées
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Jean-Claude Renoux

Le patron lit le journal pour la quatrième fois
Je dis, le patron lit le journal pour la quatrième fois
Et le garçon s’emmerde, il attend les commandes
On est six à glander, et ça le fait chier
Les clients ça consomme, ça paie et ça s’casse
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