Le Musicien Ose une nouvelle de Mireille Letrouher


Le Musicien Ose

par

MIREILLE LETROUHER

Un rat entre les pattes du lion va surgir. J’ai cette perception pendant que je gare ma voiture sous un rayonnant lampadaire. Sorti de là, le blouson sur les épaules la nuit paraît bien calme sur le trottoir. Prudent, j’enjambe le porche du vieil immeuble qui m’abrite. Souffle léger, bruit de l’acier que j’entends en allumant la minuterie. Une bonne chaîne d’attaque doit être courte. Celle ci m’évitait. Rapide j’enroule mon cuir sur l’avant-bras, j’attrape la ferraille inutile. Mon assaillant ne lâche pas ses maillons faibles. Erreur dont j’abuse. En m’effaçant sur le côté j’envoie un genou qui plie le rat en deux. L’autre assaillant se lance pour récolter ma semelle gauche dans le plexus. Leurs abattis meurtris ramassés mes chétifs agresseurs s’enfuient. Perplexe je prends l’ascenseur qui m’élève au sixième. Deux freluquets encagoulés ont tenté de me frapper. Moi? Dans le but de m’aider à m’endormir? Pourquoi? Je suis un musicien qui rentre pour le déjeuner, aucune raison qu’il soit petit à cinq heures du matin. Actuellement, je remplace le pianiste d’une formation célèbre qui passe en ville. Main droite en arrière, la gauche en avant, tel Errol Gardner le patron des gauchers musiciens, je deviens bon. Alain Darmounet mon associé et néanmoins cousin va me critiquer: « Tristan Bello demande avant de frapper, évite le direct aux urgences comme départ des emmerdes à la puissance mille »

Je m’endormais quand le mal m’a pris sous le nombril. Cela persiste en haut de l’aine pour irradier jusqu’au rein. Merde! J’ai oublié ma prise de colchicine. La douloureuse maladie périodique de mes origines récidive. Mes cachets sont ou? Les antalgiques me font chevaucher les cavales de la nuit. La vision d’une femme qui nourrit sur sa langue de longues larves noires, une gélatine l’enveloppe en drapé grisâtre. Des notes de musique retombent brisées. Je m’assieds sur la margelle d’un puits de pierre taillée. Du miroir de l’eau surgit l’épouvantail de chaume. Il agite un entonnoir d’aluminium en scandant son jazz. Que dit-il? Son tapage est un présage. Encore le bruit des coups? Non, la porte s’ébranle. Fourbu j’émerge des songes. Ma mère est entrée dans ma chambre pour ouvrir la fenêtre sur la pluie d’avril qui frappe la ville. Une émanation épouvantable a envahit la pièce, des travaux d’assainissement s’imposent:

« Ton cousin et la cliente sont là. Quelle odeur! Tristan mon fils ton linge, il est ou?

Accroupie ma mère ramasse ce qu’elle trouve sous la copie louis XV du lit qu’elle m’a donné. Tout est en napoléon chez elle. Elle n’y est jamais! Qu’est ce qu’elle dit? Elle m’énerve:

- Tu peux me laisser m’habiller? Je sais qu’il est midi, mais je bosse tard, moi.

- Depuis ta naissance je t’ai vu tout nu. Figure-toi! Si je n’étais pas là pour m’occuper de tout? Ton secrétariat, le téléphone. Ton frigo est plein. Non! Mais ce fouillis ma pauvre! Ta musique? Et tes clients qui viennent ici, pour te voir couché! Ils sont tous des fous!

Hostile elle a posé son tas sur ma chaise en bambou. J’allume une brune filtre assit au lit.

Paulette Bello emballé dans son tailleur tweed à l’ancienne, en twin-set laineux, campe dans ses mocassins. Pénible la couleur du réveil je soupire:

- Bon, j’arrive. Ils sont déjà au salon? Je te remercie maman.

Elle voulait être rassurée. La salle de bain reflète un type cuivré de taille moyenne, cheveux ras, yeux en amande, le nez martelé par la pratique du Viet Vo Dao. Cent pompes au sol raniment l’homme, je le ferai dès demain. Chemise jean bottes, le propre fait poli au salon.

Le cousin croule dans une bergère. La cliente est coincée sur le sofa. Sur la table carrée de marbre trois photographies reposent. Je me suis assit sur une chaise détournée de mon bureau. De son ongle rongé Alain désigne un vague cliché:

- Le financier Henry Defond, depuis sa disparition l’an dernier, le beau monde s’accuse de tout. Qui dit vrai qui est faux? La police piétine, la presse veut des inculpations. La famille en détresse réclame l’aide de notre cabinet d’enquêtes.

Bello et Darmounet sont les spécialistes des investigations, les authentiques pourfendeurs du voile mystérieux de l’inquiétude. Nos tarifs, à la mesure de nos prétentions, sont onéreux.

La mascarade est utile afin d’observer. L’inconnue s’est présentée comme Edith Defond en lissant ses cheveux noirs. Des mains pales très baguées reposent à plat sur le jean de ses cuisses aux genoux joints. Les protubérants yeux bleus se fixent sur moi:

- Lors d’une sortie en solitaire, le voilier de mon époux fut retrouvé échoué sur les récifs d’Irlande. Vide. Il doit être mort. Vous ne croyez pas?

Bras croisés Alain Darmounet s'afflige:

- Une si longue absence. Que voulez vous faire d’un vieux cadavre très mouillé?

Ses cheveux châtains ayant tendance à s’alléger, il ne faut pas demander à l’expert financier de citer Victor Hugo. Les membres nerveux dans un costume peigné sur mesure, Darmounet s’agace. Ses yeux noisette sont passé au vert de l’attaque:

- Je vous préviens, nous enquêtons bien. Qui vous a donné notre nom et cette adresse?

La question brutale égare les voyantes prunelles sur Alain:

- La banque a signalé il a dix jours que ce compte surveillé a fonctionné. Voyez l’adresse sur les débits est celle du Lavatory Diner. Henry est revenu dans cet endroit. Pourquoi? Il faut savoir ce qu’il trame. Dans une soirée on m’a été cité votre agence je m’en suis souvenue.

Darmounet s’approvisionne dans le paquet de brunes que j’ai ouvert. Il remarque:

- Un mort potentiel vous convient. Un vivant invisible saisit par la débauche inquiète, alors vous venez nous voir entre deux fêtes. Faites le chèque, nous en saurons davantage.

Dans le couloir Paulette torchonne sans demander l’avis de personne, Darmounet l’embrasse. Toujours au salon j’étudie les clichés. Ils sont moins flous entre mes doigts:

- Pourquoi votre beau-frère a fuit l’an passé, j’apprendrai ses raisons de se cacher de vous.

Surprise, elle s’accorde un haut le corps qui prête aux bêtises. Insensible je suis sévère:

- Je ne joue pas au cher disparu. Lui peut se moquer de vous. Qui sont ces deux hommes?

Vexée elle se décide à lâcher d’un ton de très mauvais perdante:

- Un intime Emmanuel Bauchet, l’autre Bourgnien est attaché au commerce extérieur. Vous m’avez reconnue? Mais comment? Vous auriez quelque chose à boire?

- Non. Je suis musicien, maître Viet Vo Dao, enquêteur spécial, je n’abreuve personne. Votre emploi est d’être vue Anita Lasserre, vous êtes filmée, photographiée, affichée. J’ajouterai que j’ai d’aussi de bons yeux qu’une mémoire excellente.

Dépitée Anita ôte sa perruque, ébouriffe sa célèbre coupe marron glacé rouge cerise vantée dans les magasines. Face à la glace de sa palette, elle enlève ses lentilles colorées avant de plonger ses prunelles mordorées dans mon détecteur de mensonge personnel de couleur café:

- Il me gène dans mon parcours ce beau-frère. Ma sœur passe à autre chose. Qu’il nous foute la paix éternelle cet acharné des minis primeurs!

Les fruits verts redoutent tout pervers, le prédateur se cachera des ses victimes? Impossible.

- Nous sommes des semeurs de petite graine de savoir. Il a des problèmes avec les mineures votre défunt du redressement fiscal?

Anita Lasserre insiste sur l’emploi des prénoms. Dans la bonne société l’anonyme est inconnu. Par exemple Harry est le fils de Charles Le Prince. Henry D ou H.D c’est Defond. Reprenons. Lors d’une soirée en exclusivité au Lavatory, le club vous voyez? Deux jeunes filles avaient approché Anita. Hyper classe les vendeuses et elles avaient des preuves. Henri Defond devait payer pour soutenir un malheureux grand-père victime des crises d’une adolescente, que HD avait rendu docile à ses caprices sexuels en l’accrochant à des produits toxiques. Prévoyante Anita acheta les originaux. La mise en examen arrive, Anita en avait profité. Un financier occulte, corrupteur de la belle jeunesse n’importe quel vigilant inquisiteur monterait en grade avec les preuves gracieusement fourni par Anita. Départ du beau-frère pour la rive irlandaise. Quel intérêt aurait-il de redevenir visible, avant les dix ans d’expiration de l’action de la justice faute de preuve?

J’ai rejoint Alain devant le château d’eau restauré en centre des plaisirs. Nous avons rendez-vous avec Riga une lituanienne très louée boulevard Suchet il y a cinq ans, maintenant elle dirige l’endroit le plus en vue question tendance de la capitale. Autrefois j’ai permis à Riga, de retrouver le chaman dont une jalouse payait les invocations, pour lui faire perdre ses clients. Une rigolade depuis Riga m’adore. Double porte, couloir, l’entrée de l’escalier de la boîte au sous-sol, un deuxième couloir, le vestibule du restaurant, sur le trajet on papote:

- Tu te l’ai faite la silicone vallée? Ou tu t’es fait jeter pas beau. Tu le sais ça?

- Tu me prends pour toi ou ton assistant informatique personnel? On arrive sois zen.

Trois heures de l’après midi, sous son blond chignon Riga tape son mètre quatre vingt au champagne. Elle reste debout un bras posé sur une des hautes chaises tournantes en acier et cuir blanc du bar en vitrage céramique qui fait la longueur de la salle devant les glaces du mur. Le revêtement du sol est collant. De la saleté adhère à nos semelles. Les jeunes riches font une fête à tout gerber par ici. Les lieux ne hument pas les parfums de l’Arabie, ni les relents d’un désinfectant. Une robe peine à couvrir l’avantageuse Riga. De ses talons hauts elle roucoule:

- Darling tu m’embrasse, le petit costume aussi il peut. Comme il est fougueux!

Et sans échelle je m’esclaffe! L’embarras du cousin partira bien tout seul, avec sérieux:

- Riga. Ce disparu Henri Defond, j’ai les débits de paiement qu’il a fait ici. Alors?

Penchée pour réfléchir, mais avant que ses seins abandonne sa robe elle se redresse:

- Il devait plus avoir de billet. Pourquoi? Il planquait, il voulait être calme, salon privé, ascenseur, chambre au fond tout ici. Alors? Il est l’ami de mon Manu chéri.

- Emmanuel Bauchet est notre heureux gagnant. Mais dis-moi pour voir, la société est à qui?

- Manu, Henri et moi. J’ai rien donné ni fourni à Henri. Manu m’aurait tué!

- Tu peux m’expliquer Riga ma douce?

Alain très sage tape sur son écran posé sur le bar. Riga baisse ses yeux de chat bleu marine dans ceux de Tristan pour chuchoter:

- Henry avec les gamins, il leur mettait sur l’avenir. Les gosses veulent pas se fatiguer, riches et célèbres tout de suite! Terrible qu’il était gênant. Deux jeunes très bien habillés sont passé l’autre semaine et HD est reparti avec. Manu a dit ouf! Depuis dix jours je le revois plus.

- Disparu après réapparition d’un soi-disant mort. Tu m’écoute Riga ma douce?

- Manu l’avait aidé, mais depuis qu’il était revenu, Manu il attendait quelque chose, il voulait plus de Henry ici. Il a appelé quelqu’un, le nom c’est Lemaitre. Voilà tout.

Là dessus la bise et au revoir, en voiture, je réfléchis. Alain entame à nouveau le tour du parc de stationnement dans sa luxueuse berline allemande d’expert comptable:

- Riga, au mot d’ordre que je lui ai donné m’a dit ce qu’elle savait.

- L’effet que tu fais aux femmes! Obligé de les hypnotiser pour qu’elle t’écoute!

- Les femmes utilisent des vérités successives qui me font perdre du temps. Je prélève la sincérité en utilisant la pré-hypnose. J’utilise un charme ancestral qui me distingue.

- Laisse tomber Paulette te rends misogyne. Revenons à l’évadé. En théorie H.D Investissement est sur le marché à court terme, mais la société n’a fait qu’un même mouvement en dix ans. Le cours d’une action est fort, un coup de téléphone de l’argent arrive au nom d’achat de l’action, transit quatre vingt seize heures, séjourne sur un compte sur livret pour capitaliser, avant de repartir en Suisse sans acheter d’action. Prouverons rien à la financière, ils sont trop lents. On y va? A son bureau? D’accord.

Une avenue majestueuse où les platanes échappés à la tempête du siècle dernier, s’irradient de pollution sous l’ondée. Sur l’allée centrale du trottoir circule des rollers, les poussettes triangulaires à trois roues jonchées de bébés, des sportifs mouillés peinent en chaussures fluo assorti à leur bandeau et leurs poignets de force. Une vitrine sobre sous une marquise ouvragée nous somme entrés dans les locaux de HD investissement, c’est écrit dessus. Alain passe le premier à grande enjambée pour claironner dans un silence total:

- Bonjour. Nous venons pourfendre le mystère de la disparition de Henry Defond.

Aucune raison d’être jovial quand je m’immerge dans une poubelle fantasmatique dès la porte franchit. Mon être intérieur en frémit d’horreur. Mon inconscient cousin continue sa parade. Trois inspirations profondes pour bloquer mon diaphragme afin de restreindre mon champ de perception. Tout autour cela pue. La barrière de plantes vertes, des fauteuils carrés en cuir noir posé sur une coûteuse moquette beige, deux bureaux immense laqués blanc, des reproductions modernes orne les murs. D’une maigreur sophistiquée les employés se déplacent vers nous en mouvements étudiés. En costumes anthracite, chemise blanche, le chic asiatique sans cagoule, cela change de la nuit dernière le couple de jeunes filles. Jolies dans leur genre, elles parlent l’une à la suite de l’autre:

- Acceptez notre salut Tristan Bello nous somme désolées. Nos regrets sont sincères.

Les voyant à genoux je garde les poings serrés, le dos très droit les pieds à plat bien écartés:

- Vous m’avez heurtez alors que vous me connaissiez. Pourquoi?

- Il nous fallait poser ce colis. Le maître nous l’a ordonné

La patience n’est pas le fort du joyeux Alain quand il plonge dans l’inconnu:

- Quel colis? Un gros paquet de quoi? Ou l’avez vous niché bande d’affreuses?

- Les ordres étaient de mettre la caisse sur l’imposte du toit. En nous glissant nous avons laissé le colis sur la lucarne. On repart. Personne ne devait nous voir.

- Alors pour rester inconnues vous vous faites casser la gueule. Félicitations! Bravo!

- Votre humilité est satisfaisante si vous ignoriez que la porte des ténèbres s’ouvre symboliquement sur ce toit. Qui doit se régénérer en passant sa matière à travers l’opus?

Les malheureuses filles de main ne purent nous répondre. Nous obtînmes l’indispensable chaîne et le nom de la résidence de leur employeur. Alain et moi quittâmes ce siège social inutile. Direction le toit de l’immeuble qui abrite mon doux foyer, lorsque ma mère est ailleurs. Le coffre fut difficile à récupérer, l’odeur reprenait vie. Douée d’une indépendance incroyable, la chaîne enserra presque seule la lourde boîte suspecte. Alain refusa de souiller sa voiture neuve au contact de cette caisse douteuse, nous prîmes mon antique quatre roues motrices de choc. En partant du parvis de notre cathédrale habituelle la distance s’élevait à seize kilomètres au compteur à l’arrivée du village de Vauboyen. Alain s’étonna:

- Il marche encore le compteur ta poubelle? Ou tu le remonte au départ comme un réveil?

Je tirai autant que lui pour traîner cette caisse sur l’allée gravillonnée du manoir de Montarsy:

- En bagnole évite d’écouter Wagner tu pourrais t’emparer de l’Autriche sans réfléchir.

Nous n’étions pas attendu du côté de l’entrée principale. L’endroit paraissant désert du côté de l’étroite poterne des communs qui baillait d’ennui, nous l’avions franchit sans voir âme qui vive. Au détour de l’allée en contrebas, le manoir était encore à deux cent mètres, mais nous n’étions plus seuls. Deux dogues napolitains déboulaient dans notre direction. Je m’assis sur la caisse. Imperturbable Alain ajusta les monstres galopants dans la ligne de mire de son revolver qui avait déformé la poche de son costume sur mesure:

- Non! Ouranos, Rhéa au pied. Qu’est ce que vous faites chez moi?

En parlant, elle remonta le fusil qu’elle portait cassé sur l’avant-bras. Dans ses grosses bottes à revers était glissé un pantalon velours, une veste de chasse sur les épaules de laquelle ses cheveux noirs flottaient en s’échappant d’un feutre vert, Edith Defond ne nous salua pas. Les gros chiens méchants se couchèrent à ses pieds. Darmounet et moi, n’étions pas de cette humeur. Je me levais sans y être invité, le fusil se braqua sur moi, posément Darmounet ajusta la dame, l’ambiance était chaude sans être conviviale.

- Nous n’avons pu vous informer de notre venue, madame Defond, personne ne répond au téléphone. Je suis Tristan Bello, je vous présente mon associé Alain Darmounet. Nous sommes les enquêteurs engagés par Anita Lasserre. Votre sœur je crois?

Edith Defond avec un soupir, tête baissée, recassa son arme avant de la reposer au creux de son avant bras, et pivota en agitant sa main libre pour faire avancer les voix invisibles. Darmounet rangea son matériel en se désolant de la gueule que repris sa poche:

- Ma fille et moi n’avons besoin de personne. Vous osez m’infligez le retour de cette saleté!

- Le rempart contre l’éternité est refusé. Tout cela n’était qu’une attrape pour nigaud de mari.

Les yeux clairs si froids devinrent brûlants, je n’en fus pas frappé. Sarcastique Edith remarque

- Maudit soit celui qui donne sa semence à Moloch. Je prends votre livraison messieurs.

Visiblement content trois gaillards s’amenaient, le plus jeune avec une brouette, ils posèrent la caisse dedans. A la question du plus âgé elle répondit

- Mettez ceci au fond de l’ancienne fosse, cet été les fraisiers recouvriront tout. Viendriez vous messieurs prendre quelque rafraîchissement?

Dans mon salon jaune avait-elle indiqué à l’affable dame mûre qui s’inquiétait de son confort. Face à la cheminée de bois ciré allumée Darmounet s’étala dans le ton vieil or d’une méridienne, j’accompagnais l’hôtesse dans la sinuosité d’un indiscret capitonné de cuir bordeaux. Sur l’épais tapis une table basse marquetée perdait ses pieds. Tendant un bras vers une table à thé aux parois de cristal encore close Edith Defond s’enquerra:

- Voyons messieurs que puis-je vous offrir?

Réservé j’indiquais une gentiane, Darmounet préfère le scotch, il distingue toujours les belles étrangères des femmes étranges. Edith apprit de nous où les acolytes du maître avaient été chargés d’ajusté la caisse. Souriante elle leva son verre avant d ajouter:

- En ces lieux, une sorcière fut jugé en 1556, par le seigneur de La Boue, bailli de Vermandois. Elle aurait laissé des écrits que mon déplorable époux prétendit avoir retrouvé. Informé un authentique expert, le maître Urizen a répondu à son invitation. Durant son séjour, il a reçut la visite de sa petite fille, une collégienne. Henri a enlevé à l’affection d’un grand-père aimant une gamine en lui fournissant de la drogue contre ses charmes. Personne ne l’a plus revue saine d’esprit. Disparu HD revient se vautrer dans un établissement de passe.

- Les bordels n’existent plus, on dit club privé depuis la loi Marthe Richard.

Le nez dans un verre Alain est très pointilleux, j’interviens:

- HD voulait connaître l’étape de l’ultime transformation sous une autre forme. Il a quitté son exil pour ça. Les salariées de votre mari l’avaient appâté car ils obéissent au maître. Ce couple androgyne payé par Henri Defond l’a emmené chez ce maître. Il s’est retrouvé nez à nez avec le grand-père Urizen. Le choc!

- D’où le débit d’une somme au guichet du Lavatory. La police et vous étiez prévenu, votre sœur a agit à votre insu. Le maître Urizen a supprimé le responsable de la déchéance de sa petite fille, au passage en se fichant de nous Un scotch s’il vous plaît madame.

Mon associé sera rectifié s’il continue son rythme:

- Le vil argent est la perception de beaucoup de gens. En se dissimulant Urizen l’a contacté, appâter avec des contes indigne de ce grand alchimiste. Defond rêvait de l’entendre. Il est mort consentant. Un suicide. Qu’en dites-vous madame?

- Sa disparition en est la preuve.

- Vous croyez qu’il y arrivera du fond du puits de l’oubli ou vous l’avez jeté?

- Dorénavant j’ignore tout de mon mari. Notre régime matrimonial est séparé, notre couple est inexistant, je le dégoûtais. J’ai fait enterrer votre colis. Que contient-il?

- Pour répondre à votre question je vous dirais que sous terre il y a les germes de toutes choses, très loin de la lumière du paradis. »
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