Tu Ne Boiras Pas D'alcool une nouvelle de v le bonnec


Tu Ne Boiras Pas D'alcool

par

V LE BONNEC

Tu ne boiras pas d’alcool

Au loin, la silhouette particulière du chalutier se découpait progressivement à travers les volutes du brouillard épais qui entourait le port de Lorient. Il faisait frisquet et l’air semblait moins pur que d’habitude. Peut-être que de plus nombreux bateaux de pêche venaient d’y débarquer leur odorante marchandise. Peut-être que de plus nombreux cargos avaient touché terre, ramenant dans leurs cales immenses des tonnes et des tonnes de céréales. Peut-être aussi que de plus nombreux goélands, attirés par cette possible nourriture, participaient à cette déferlante nauséabonde en déféquant plus que de raison sur les quais humides de Kéroman, nom donné au port de pêche. Peut-être.
Depuis une bonne heure, un curieux manège s’était installé sur les quais du port de pêche. Souvent déserts, ceux-ci, avaient vu s’y stationner de nombreuses voitures, conduites par des femmes, parfois accompagnées par des enfants impatients. Ces voitures se garaient le long de la jetée, nez pointé vers l’entrée du port. La vue par-delà le sémaphore, ces femmes guettaient le bateau qui ramènerait leurs maris éreintés, fatigués, usés par une marée de quinze jours ou plus, par un travail pénible, sans aucun répit face aux éléments et aux préoccupations économiques.
« Route Lorient, arrivée 14 heures », avait annoncé le dernier bulletin radio dans un grésillement que toutes les familles de marins reconnaissent. Derrière, une voix rouillée quasi inaudible. Des phrases codées, courtes. Toujours les mêmes. Des mots, toujours les mêmes aussi. Un vocabulaire précis, concis, sans aucun sentiment. « En pêche », « en cap », « route pêche », « route Lorient », parfois un supplément météorologique de mauvaise augure accompagnait ces missives « en pêche mauvais temps (EPMT) ». Ici, l’angoisse montait.
La corne de brume annonçait à Jocelyne Caradec que le Téviec, chalutier sur lequel son mari officiait depuis dix ans en tant que chef mécanicien, arrivait à terre après une marée de quinze jours. Elle n’était pas pressée de mettre les pieds sur le quai aussi était-elle partie de la maison plus tard que d’habitude. Arrivée à Kéroman elle n’avait pu se garer que loin derrière les autres femmes de marin qui, elles, monopolisaient les premières places.
Aujourd’hui, elle avait laissé les enfants chez sa mère. C’était l’anniversaire de Jo, elle voulait lui faire une surprise. Il n’allait pas être déçu, le Jo ! Une superbe surprise pour ses quarante ans. Elle n’avait eu aucun mal à trouver l’idée. Connaissant parfaitement son mari, elle lui était venue à l’esprit sans qu’elle eut besoin de réfléchir longtemps. Vingt ans de vie commune, ça laisse des traces. Même si le mari est absent une bonne partie de l’existence, on sait ce qu’il aime, on devine ses joies, ses plaisirs, ses peurs aussi. On sait, c’est tout. Sans demander, sans rien se demander. Cela s’impose naturellement. Comme un papillon sur une fleur. Un amour mécanique.
Jocelyne était fière d’elle. Cet anniversaire qu’elle préparait depuis plusieurs semaines allait être réussi. Il le fallait. Elle avait tout fait pour. Tout était pensé, organisé. Ça allait tourner comme du papier à musique. Elle trépignait d’impatience maintenant.
La corne de brume du chalutier résonna dans l’air grisâtre, saluant les femmes. Des marins s’affairaient sur le pont humide et sale. L’un deux lança les amarres à un vieux, béret bleu sur le crâne chauve. Le capitaine, à la manœuvre maniait les commandes avec la plus grande dextérité. Jocelyne, dans cette confusion organisée ne tenta pas de chercher son mari. Elle savait qu’il n’apparaîtrait qu’au dernier moment. Quand les moteurs se seraient enfin tus. Il était à fond de cale, surveillant les machines, contrôlant la bonne marche du chalutier. Il fallait en prendre soin. C’était leur outil de travail. Leur gagne-pain et la moindre panne pouvait coûter très cher.
Elle observait avec une répugnance non feinte les autres femmes qui trépignaient sur le quai. Elle les haïssaient. On aurait dit des puces devenues folles. Elles ne tenaient pas en place, n’arrêtaient pas de se parler. Excitées, elles arpentaient la digue bétonnée, attendant qu’enfin leurs maris en descendent, viennent les rejoindre, les embrassent et les emmènent avec eux pour de joyeuses retrouvailles. Après quinze jours chastes, il était grand temps de s’y remettre.
Jocelyne n’était pas une adepte de la chair humaine. Elle pouvait s’en passer très longtemps, ce qui avait le don de mettre Jo en colère. Il détestait quand elle se refusait à lui surtout après tout ce temps de séparation. Il en rêvait chaque nuit, lui disait-il, comptait les jours qui le séparait de sa petite femme adorée. Attendait patiemment ce moment où il poserait enfin le pied par terre. Mais c’était souvent une déception. Le premier soir du moins. Elle n’était pas pressée Jocelyne, et ne voulait pas forniquer comme une bête sauvage. Tant pis, il en ferait son parti. Ne la brusquerait pas et la laisserait venir. Elle finissait souvent par craquer. Elle aimait l’indifférence, qu’il s’éloigne ou fasse semblant du moins.
Le bateau accosta enfin. Les moteurs roulèrent encore quelques minutes. Des marins descendirent un par un, allèrent embrasser leur femme et leurs enfants dans un brouhaha festif. C’étaient les retrouvailles. On prenait les dernières nouvelles, on riait, se gaussait, se tapotait l’épaule amicalement. Parfois, la mine inquiète on apprenait de tristes évènements, un décès ou une maladie. Jocelyne restait seule, attendait son mari, n’allait jamais se mêler aux conversations, partager ces petits moments d’intimité. Elle se contentait de regarder. De regarder et d’attendre Jo. C’était toujours le dernier, elle avait l’habitude maintenant.
Elle le vit descendre, enfin. Il n’avait pas changé et faisait toujours plus vieux que son âge. Mal habillé, il n’avait pas pris la peine d’enfiler ses vêtements pour la terre. Un antique bleu de travail, constellé de tâches d’huile, un ciré jaune noirci par les pièces de la mécanique, une casquette toute percée. Pas rasé, il arborait une barbe de trois jours. Non vraiment, Jo n’avait pas du tout de respect pour soi-même. Ni pour sa femme. Oser se présenter devant elle de la sorte… Certes il venait de finir de travailler mais tous les autres marins, elle le voyait, allaient mettre des habits propres, eux au moins !
L’embrassade fut embarrassante. Les époux ne savaient trop quelle attitude adopter. Entre bonheur et gène. Jocelyne était tellement contente d’elle-même, de sa surprise, qu’elle aurait voulu sauter, crier de joie. Le dire à tout le monde. Mais ce n’était pas possible, ça. Son mari, quant à lui, heureux de la retrouver ne pensait qu’à une chose : la toucher, la prendre, l’embrasser. Il sentait cependant qu’elle résistait, qu’elle avait d’autres projets. Mais pour quelle raison ? Non, décidément, il ne la cernait plus du tout sa femme.

- Les jumeaux ne sont pas là ? demanda t’il lorsqu’il entra dans leur petite maison de
Lanester, en banlieue de Lorient.
Non. Ils n’étaient pas là. Thomas et sa sœur Julie étaient partis chez leur grand-mère à Douarnenez passer quelques jours. Ils les laisseraient donc tranquille pour cet anniversaire un peu spécial.
- J’ai une faim de loup ! Qu’est-ce que tu nous a préparé à manger, chérie ? demanda
t’il en retirant d’un geste maladroit ses chaussures.
Jocelyne était dans la cuisine rangeant et dérangeant des casseroles, des verres, des assiettes. Dans ce vacarme métallique, elle n’entendit pas son mari qui entrait.
- Qu’est-ce que t’as ? lui demanda t’il.
Il lui faisait pitié avec sa tête de chien battu. Le front bas, les yeux qui tombaient, les lèvres molles, les épaules fluettes. Tout. Tout chez lui la dégoûtait. Son visage, son corps, ses yeux bleus imbibés de sang. Qu’ils étaient beaux ses yeux jadis. Ça l’avait fait craquer, Jocelyne. Ses cheveux crasseux aussi, son odeur. Son odeur, oui, jamais il ne sentait bon. A cause de cette merde qu’il ingurgitait chaque jour, jamais plus il ne sentirait le frais. Une haleine chargée. Un corps tout entier enveloppé dans cette gangue puante. Qui s’insinuait partout, sortait par tous les pores. A travers sa respiration, sa transpiration. Quand il parlait ou quand il l’embrassait…
- Rien, rien, fit-elle en se retournant. Elle lui faisait face maintenant. Le toisa.
Il transpirait. Son visage était bouffi. Si tu m’attendais dans le salon ? Je t’ai préparé une petite surprise, se força t’elle à dire joyeusement.
- Oh ! Très bien, ma chère, vos désirs sont des ordres.
Il était mielleux, mais au lieu de se rendre dans le salon, il descendit à la cave. Elle l’entendit ouvrir délicatement la porte, la refermer derrière lui et descendre les marches. Malgré toutes les précautions qu’il prenait, elle savait très bien ce qu’il allait faire en bas. Pendant ses absences, ce n’était pas dur. Un marin, pensez-vous ! c’est jamais chez soi. Pendant ses absences donc, elle fouillait partout dans la maison et elle avait retrouvé bon nombre de ses cachettes. Il dissimulait ses bouteilles dans de vieux cartons au fond de la cave, derrière des piles de bouquins ou encore sous le matelas du lit de la chambre d’ami. Au début, c’était de la bière. Bof. Pas grand chose finalement. Quelques canettes par-ci, par-là qu’elle retrouvait cachées dans la poubelle. Après, elle trouva des bouteilles de vin. Vides, bien sûr. Puis, il y a quinze jours, à la dernière marée, elle était tombée sur une bouteille de whisky. Lui qui déteste cela ! Du whisky ! vous vous rendez-compte ?
Elle n’avait rien dit à personne mais elle ne pouvait vivre avec un saoulard. Elle avait donc décidé de lui en parler. Lui dire qu’elle savait tout et qu’il convenait de prendre des mesures draconiennes. Elle avait décidé de se battre. S’il voulait fiche sa vie en l’air et bien tant pis ! Qu’il le fasse ! Mais qu’il n’anéantisse pas toute la famille. Les jumeaux. Elle même. C’était déjà dur de le voir se détruire ! ça non, elle ne voulait pas que les enfants le sachent, en souffrent, en aient honte. De toute façon quitte à avoir un père toujours absent…Autant qu’il ne détruise pas tout le monde lorsqu’il est à terre.
Jocelyne avait décidé de jouer le tout pour le tout pendant ces trois jours de congés. Elle profiterait de son anniversaire pour mettre son plan à exécution. Elle l’avait si bien préparé. Il était huilé parfaitement. Elle le répétait sans cesse dans sa tête. Pensait au moindre détail, anticipait la moindre de ses réactions. Oui, vraiment elle avait pensé à tout.
Seule dans sa cuisine, elle chantonnait un cantique. Elle aimait bien cela, la messe. Pour rien au monde elle ne manquait celle du samedi soir. Mais ce soir, elle allait faire une entorse à la règle. C’est pas grave, elle irait à celle du dimanche matin.
- ça va, chérie ? C’était Jo, il était remonté en catimini de la cave et faisait semblant
de s’intéresser à elle. Elle l’entendit allumer la télévision. Du foot ! Encore du foot !
- Oui ! Oui ! T’inquiètes pas, j’ai bientôt fini, fit-elle un peu hypocritement.
Quelques minutes plus tard, elle entra dans le salon, un plateau entre les mains.
- Oh ! Quelle surprise ! s’extasia son mari. Que me vaut cet honneur ?
Sur le plateau, Jocelyne avait disposé deux verres à pied, une bouteille de champagne et une vingtaine de toasts différents. Il y en avait au saumon, aux œufs de lumps, à la truite fumée. Elle avait également pensé à mettre des doritos et du guacamole. Bref, un apéritif digne des plus grandes réceptions.
- C’est ton anniversaire ! Tu ne te rappelles donc pas ?
- On est le combien ?
- Le 18 !
Jocelyne ne s’étonnait plus. Son mari n’avait pas la mémoire des dates. De plus, revenant d’une marée de 15 jours de mer, il avait tendance à perdre un peu la notion du temps. Sur l’océan, on se fiche bien de savoir si on est lundi ou mercredi ou dimanche. Il faut bosser et c’est tout. Qu’importe le jour, le temps aussi.
Elle posa le plateau sur la petite table de salon et s’assit aux côtés de son mari dont l’attention s’était à nouveau focalisé sur le récepteur télé. Elle prit la bouteille et la lui donna.
- Je te laisse cet honneur. Après tout, c’est un travail d’homme.
Sans un mot, il lui prit la bouteille des mains et commença à défaire l’enveloppe qui entourait le bouchon. Il avait du mal. Jocelyne remarqua qu’il tremblait fortement. Elle l’avait déjà vu trembler mais à ce point s’en était pitoyable. Il était déjà saoul. Tant pis. Tant mieux plutôt, se dit-elle, la tâche serait ainsi plus facile.
Il réussit enfin à déboucher la bouteille et d’un geste maladroit versa le champagne dans leurs coupes. Il en versa un peu à côté qui se répandait sur le bois de la table. Jocelyne courut à la cuisine chercher un torchon. Quand elle revint, elle vit qu’il avait déjà commencé à boire. Elle fit celle qui n’avait rien vu.
- Bon ! On trinque ? finit-elle par dire.
- Allez ! A la tienne, chérie !
- A la tienne !
Ils trinquèrent ensemble. Ça faisait longtemps qu’ils ne l’avaient pas fait.
- Au fait, Jo…
- Oh ! là, là ! regarde ça ! l’assassin !
A la télé, un joueur venait de tacler au niveau des genoux son adversaire. Celui-ci, blessé se roulait par terre en tenant entre ses mains sa jambe endolorie. L’arbitre siffla faute. Il devrait même siffler la fin du match, se dit Jocelyne. Elle sirota son champagne. Il avait déjà fini son verre. Il les resservit. Toujours absorbé par son match, il tapait en même temps dans le plateau. Mangeant goulûment les petits canapés, n’appréciant même pas, ne complimentant même pas sa femme.
- Ah ! J’allais oublier, s’exclama t’elle en se levant sous les yeux de son mari qui les avait, pour l’occasion, détourné de son poste de télévision.
- Où vas-tu ?
- Nulle part ! je reviens.
Même cette réponse sybilinne parut satisfaire Jo, trop concentré pour se rendre compte de ce qu’avait dit sa femme.
Elle revint quelques secondes plus tard, un fusil dans la main droite, une bouteille de vodka dans l’autre. Jo s’en étonna un peu :
- Qu’est-ce que tu fous avec ça ? le fusil de grand-père. C’est les gosses qui l’ont sorti ? J’ t’avais dit d’ faire gaffe. Faut pas qu’ils jouent avec. C’est dangereux ça.
- Enfin, tu réagis ?
- Hein ? Mais qu’est-ce que tu racontes ? Hey, t’es folle ? Tu fais quoi ?
Elle le tenait maintenant en joue. Le fusil contre l’épaule, elle le visait.
- Ouvre la bouteille, ordonna t’elle en la désignant sur la petite table où elle venait de la poser.
- A quoi tu joues ?
- BOIS !
Elle commençait à s’énerver. Son visage devint rouge. Elle respirait de plus en plus fort, serrait les dents.
- Bois, répéta t’elle en enclenchant la gâchette.
Jo s’exécuta. Une petite goulée. Il frissonna lorsque le liquide glissa dans son tube digestif. Une petite grimace se peigna sur son visage.
- Encore, dit-elle.
- Quoi ?
- Encore, j’ai dit ! Tu vas la boire, cette bouteille. Entièrement, sinon…
Elle s’était approché de lui. Maintenant le fusil n’était plus qu’à un mètre de lui. Il tremblait mais de peur cette fois.
- Je rigole pas, tu m’entends. BOIS !!!
Il but. Il transpirait maintenant.

Dix minutes plus tard, il avait fini la bouteille de vodka. Il ne se sentait pas bien.
- J’ai envie de pisser, dit-il, j’peux y aller ?
- Non, pas encore ! Y a autre chose.
Elle se tourna vers le bar, l’ouvrit et en sortit du whisky. Elle lui donna la bouteille.
- Tiens ! Bois ça maintenant, chéri. Bon anniversaire !
- Mais, ça …rime à quoi …tout ça ! oups !
Il avait du mal à parler. L’alcool commençait à faire son effet.
- Allez, j’envie de pisser ! se plaignit-il encore.
- Tout dépend de toi ! Plus vite tu obéiras, plus tôt tu iras au chiotte.
- Tu m’jures ?
- Je te le promets.
Elle le tenait toujours en vue. Une crampe lui venait dans l’épaule et elle décida qu’elle profiterait de la pause pipi de son cher mari pour se détendre les muscles. Il entama le whisky avec une moue de dégoût.
- Ben, t’aimes pas ça ? Il me semblait pourtant…Tu fais pas aussi le difficile quand t’es dans ta cave, hein ?
- Quoi ?
- Finis la bouteille, tu veux, ordonna t’elle.
Il n’y avait plus aucun sentiment dans sa voix. Son mari lui faisait pitié. On aurait dit un gosse prêt à tout pour être récompensé. Jocelyne savait que Jo n’avait jamais été très téméraire mais là, il battait des records. Un gros faible. Oui, c’est ça, un gros faible. Le tenant toujours en joue, elle s’imagina tirer. Une belle balle dans le front. Pan ! un trou. Un seul. Bien fait. Pan ! En plein milieu de la face. Et encore Pan !
Il continua à boire à la bouteille. Il éprouvait maintenant quelques difficultés. Il sentait son ventre grossir. Des renvois lui montaient à la bouche et il tenta de les étouffer, gonflant ses joues. Il transpirait de plus en plus maintenant. Il s’agitait. Sa vessie lui faisait souffrir.
Quelques minutes plus tard, Jocelyne vit son visage crispé se détendre un peu. Elle comprit immédiatement qu’il se soulageait sur leur canapé.
- Tu pisses sur le canapé, gros dégueulasse ? s’exclama t’elle. T’as plus aucun respect !
Il ne répondit pas. Ses paupières étaient lourdes, il avait du mal garder les yeux ouverts.
- Hey ! Oh ! réveille toi, t’as pas fini, fit-elle en le secouant du bout de son fusil.
Il s’exécuta à nouveau, but un longue lampée d’alcool.
- le cuistot nous a encore fait de l’espadon, réussit-il à dire. J’aime…oups…bien c’poisson. On dirait…oups…d’la viande.
A dix heures du soir, trois bouteilles étaient vidées. A minuit, il avait perdu connaissance. A minuit et demie, le cœur de Jo avait cessé de battre. Sa femme quant à elle, alla ranger le fusil au grenier, essuya méticuleusement la crosse avec un vieux torchon sale et redescendit au salon. Elle tâta le pouls de son mari, constata que plus aucune veine ne battait et partit enfin se coucher. Vers six heures du matin, inquiète de ne pas voir son mari près d’elle, elle irait voir ce qui se passe. Le poste de télévision serait allumée : nuage opaque sur son brouillé. Elle constaterait alors sa mort et appellerait la police. Celle-ci constaterait à son tour le décès due à une trop grande ingestion d’alcool. Et tout serait fini. Jo avait l’habitude de regarder des matchs de foot enregistrés en son absence tard le soir. De boire un petit coup en même temps. Cette fois ci, il aura un peu trop forcé sur les doses. Voilà tout. C’était aussi simple que cela.




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