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PHILIPPE GUMPLOWICZ |
Le Roman Du Jazz : Les ModernesAux éditions FAYARDVisitez leur site |
337Lectures depuisLe lundi 30 Mars 2009 |
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Une lecture de |
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Après Le roman du Jazz, première époque : 1893-1930 (Fayard 1991), Le roman du Jazz , deuxième époque, 1930-1942 (Fayard 2000), Philippe Gumplowicz nous livre un troisième opus Le roman du Jazz : les modernes qui englobe grosso modo la fin des années 30 à la fin des années 80. Avec en ligne de mire Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Miles Davis, John Coltrane et Stan Getz, en passant par des figures peut-être moins médiatiques, pour les profanes, quoi que, mais tout aussi importantes dans l’évolution du Jazz : Lennie Tristano, Gill Evans, Max Roach, Ben Webster et son frère Freddy, Lester Young, Thelonius Monk, Kenny Clark, Coleman Hawkins, Gerry Mulligan et combien d’autres qui révolutionnèrent à leur manière une musique qui ne demandait qu’à évoluer, certains abandonnant un style pour en adopter un autre, en créer un autre, dans une perpétuelle recherche évolutive. Charlie Parker et Dizzy Gillespie furent les pères fondateurs du style Be-bop, prospectant d’autres sons, d’autres rythmes, innovant avec cette conscience, que l’on pourrait qualifier de professionnelle, de créateurs jamais satisfaits. Entre les chapitres écrits par celui qui se surnomme l’historien, s’intercalent deux voix : Ferdinand Davis, l’oncle de Miles, et Melvin Goldberg, émigré allemand, tous deux fanatiques et musiciens-journalistes, témoins privilégiés de cette période sans conteste riche, novatrice, pionnière comme le fut le jazz New-Orleans à ses débuts. Certains exégètes n’apprécièrent pas du tout, et dans la foulée les amateurs déboussolés, ces trublions, tel John Coltrane qui fut hué et chahuté, mais les ans et les modes passant, les oreilles non seulement se sont habituées à ces nouvelles sonorités, mais y ont trouvé une essence spirituelle. Une musique en avance, conspuée comme le furent le rock et ses dérivés, considérés aujourd’hui comme bien sages. Les amateurs qui comme moi ne sont pas musicologues, et possèdent encore moins le B.A. BA du solfège, pourront être désarçonnés par les explications pédagogiques et didactiques qui émaillent l’ouvrage, mais ceci n’est pas un handicap. Ces commentaires s’inscrivent dans le texte comme les précisions scientifiques de Jules Verne dans ses romans (souvenez-vous des pages entières sur la déclinaison races, espèces, ordres et sous-ordres des poissons qui tournent autour du Nautilus et que les touristes, malgré eux, observent à travers les hublots). Ce sont les anecdotes, les péripéties, les découvertes, les relations entre les uns et les autres qui donnent un cachet passionnant, fascinant et, osons le mot, ensorceleur, de cet ouvrage riche et copieux. Philippe Gumplowicz, dont j’avais déjà apprécié le premier volume de cette série (Le roman du jazz, première époque 1893-1930) offre un ouvrage indispensable à tous ceux que le jazz émeut, et qui veulent approfondir leurs connaissances. 500 pages d’un texte dense, vivant, hormis les petits passages didactiques dénoncés ci-dessus, avec l’habile combinaison des mémoires de Ferdinand Davies et de Melvin Goldberg, et des explications de l’Historien. Le tout pour un prix de 24 €. Un cadeau à offrir à tous moments. PAUL MAUGENDRE |