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ALAIN GERBER |
Balades En JazzAux éditions FOLIOVisitez leur site |
349Lectures depuisLe samedi 11 Janvier 2009 |
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Une lecture de |
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Alain Gerber est un passionné, du jazz et des mots, et c’est avec chaleur, poésie, humanisme qu’il propose des tranches de vie, des destins aventureux, tiraillés entre gloire et déchéance, succès et oubli. Il déroule au fil des pages des scènes anecdotiques, des combats, des émotions, des impressions et des souvenirs personnels. Par son écriture fluide, limpide, lyrique, musicale, Alain Gerber aurait pu intitulé son ouvrage “ Ballades en Jazz ”, car il nous promène dans l’univers des musiciens, nous dévoile les vestiaires, nous entrouvre les portes des loges. Suivons-le et découvrons derrière le rideau rouge Chet Baker, l’ange qui s’est brisé les ailes à Amsterdam, suivons sa rencontre contrariée puis éblouie avec Stan Getz à la fin des années 60, visitons New York, capitale du jazz car justement il n’existe pas de style jazz à la Grosse Pomme, ou plutôt un style hétéroclite, brassant, malaxant, digérant West Coast, Kansas, Nouvelle Orléans ou Chicago. Le Jazz, essence même de la musique libre, non codée, non enclos de barrières rigides, “ fils de l’exil et de la déportation ”, s’octroyant le goût du vagabondage. Et puis Henri Crolla, le guitariste né dans la zone, là où les “ fortifs ” séparaient la capitale de la banlieue, tour à tour bougnat, maçon et spécialiste des petits boulots, qui décède après avoir tenu un petit rôle dans un film au titre mensonger “ Le Bonheur est pour demain ”. Et puis tant d’autres qui apparaissent et tirent leur révérence avec sobriété, dans le geste, Kenny Clarke, le batteur, Jack Teagarden, le tromboniste chanteur chef d’orchestre, le nègre blanc du Jazz, et en aucun cas le mouton noir, Art Blakey, Théolonius Monk, Charlie Parker… Et pour donner plus de saveur à un texte qui n’en manque pourtant pas, une séduisante iconographie parsemée au fil des pages complète cet ouvrage en son et lumière PAUL MAUGENDRE |