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PAOLO PARISI |
Coltrane, A Love SupremeAux éditions EDITIONS SARBACANE |
341Lectures depuisLe mercredi 29 Septembre 2010 |
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Une lecture de |
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« Je pense que la musique est l’expression de l’âme humaine, de nous-mêmes. Qu’elle est le reflet de ce qui nous entoure ». Ainsi s’exprimait devant un journaliste John William Coltrane à New-York en 1966. Une déclaration qui explique sa musique, ou plutôt sa recherche, sa quête du son, son évolution, et fait écrire un critique dans le Down Beat du 12 mai 1960 : « Ses solos sont parsemés de compulsions névrotiques et déroutantes, qui ne font que témoigner d’un certain mépris du public ». John Coltrane nait le 23 septembre 1926, à Hamlet en Caroline du Nord, mais rapidement ses parents déménagent dans la ville voisine de High Point. Alice, sa mère tient l’orgue à la chapelle méthodiste. Très jeune il connait une période difficile, perdant en quelques années ses grands-parents et son père et il se réfugie dans la musique. Vie privée, vie publique, l’univers familial de John Coltrane est abordé d’une façon pudique, presque subrepticement. Ses relations avec Naïma, de son vrai Juanita Grubbs, sa femme, sa dépendance à l’alcool et à la drogue, ce qui amène Miles Davis en 1957 à le virer de son orchestre, ses rapports avec ses confrères et partenaires, Johnny Hodges, Jimmy Smith, Dizzy Gillespie, Monk, ou encore Archis Shepp, Don Cherry, Freddy Hubbard, Albert Ayler, Ornette Coleman, McCoy Tiner, Elvin Jones, Jimmy Cobb, Paul Chambers, énumération effectuée dans le désordre et non exhaustive. Et Alice MacLeod, pianiste, qui devient sa femme après avoir divorcé d’avec Naïma. Mais surtout son ami Eric Dolphy. Sans occulter les événements politiques qui secouent plus ou moins le pays, sa rencontre avec Malcolm X, la bombe déposée le 15 septembre 1963 par des membres du Ku Klux Klan dans une église baptiste de Birmingham, Alabama, tuant quatre fillettes âgées de onze à quatorze ans et donnera naissance à Alabama, enregistré le 18 novembre suivant. Et tandis que Down Beat désigne Trane comme saxophoniste de l’année, le public européen le siffle. Le 17 juillet 1967, Coltrane tire sa révérence. Il a quarante et un ans. Deux semaines auparavant il avait enregistré Expression ! Une biographie déclinée avec simplicité. Les dessins de Paolo Parisi, des vignettes en noir et blanc qui restituent mieux ce parcours et l’ambiance, l’atmosphère, que s’ils étaient en couleurs, comme les bon vieux films qui perdent tout leur charme lorsqu’ils sont colorisés, les dessins sont sobres, dépouillés, épurés, minimalistes, pathétiques laissant place à une facilité de lecture. Le lecteur, tout en s’intéressant aux vignettes, parfois pleine page, apprécient mieux le texte. Texte et dessins sont en osmose. L’histoire ne se relate pas de façon linéaire, mais voyage à travers les âges, les étapes de la vie de Coltrane, comme un solo qui des graves monterait vers les aigus pour mieux réattaquer dans les graves, puis prendre son envol. Comme des montagnes russes dans les octaves. Il serait bon que les éditions Sarbacane puissent nous proposer d’autres ouvrages de cette qualité, consacrés aux musiciens de jazz ou de blues, musiciens maudits, ils sont nombreux, ou non. PAUL MAUGENDRE |