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FRANCK MEDIONI |
Albert Ayler. Témoignages Sur Un Holy GhostAux éditions EDITIONS LE MOT ET LE RESTE |
151Lectures depuisLe dimanche 13 Juin 2010 |
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Une lecture de |
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![]() Né le 13 juillet 1936 à Cleveland (Ohio), d’une père chanteur et musicien jouant aussi bien du saxophone que du violon, et d’une mère aux inclinations artistiques qui n’allèrent jamais bien loin, le jeune Albert plongea très tôt dans le chaudron musical. A l’âge de trois ans, là où les bambins s’endorment en écoutant des berceuses, il regardait derrière le poste de radio familial si son interprète préféré, Lionel Hampton, ne s’y cachait pas. A quatre ans il tapait sur un petit tabouret, accompagnant Benny Goodman. A sept ans, son père enthousiaste lui interdit d’aller jouer au football avec ses petits copains afin de pouvoir s’initier à la musique et toute la jeunesse et l’adolescence du jeune Albert sera vouée à se perfectionner. C’est ce que déclarait Albert Ayler dans un entretien réalisé par Jacqueline et Daniel Caux à Saint Paul de Vence le 27 juillet 1970, soit quelques semaines avant sa disparition, et qui fut publié dans L’Art vivant en février 1971. Je ne vais pas m’étendre plus longtemps sur les débuts d’Albert Ayler et sur cet entretien, vous laissant le plaisir de les découvrir, et penchons-nous plutôt sur le contenu principal de cet ouvrage magistral : les témoignages de ceux qui ont côtoyés, connus, joués avec ce saxophoniste qui a dérangé l’harmonie et la partition bien réglée des musiques de jazz, explorant de nouveaux chemins, de nouvelles voies (voix ?) non pas pour imposer son empreinte mais pour explorer toutes les possibilités de la musique dont il était devenu sinon un porte-parole au moins un porte-son, un innovateur dont s’inspirèrent quelques instrumentistes parfois décriés dans leurs recherches tel John Coltrane. Et les critiques de l’époque (s’exprimant souvent de façon négative) oubliaient que même en musique classique, symphonique ou de chambre, une nouveauté détrônait une institution et que c’était cela qui faisait avancer le plaisir d’écouter des sonorités, des compositions, des arrangements nouveaux. Les dents grinçaient et quelques années plus tard, ces nouveautés étaient entrées dans les mœurs et ce qui était considéré auparavant comme des références devenait ringard. Mais cela n’est pas l’apanage de la musique et l’on pourrait en élargissant le sujet citer la peinture, la sculpture et tout autre forme d’art. ![]() Un livre remarquable qui a dû demander de longues heures, que dis-je, de semaines et même de mois, afin de réussir cette compilation, mais aussi d’abnégation et d’amour. PAUL MAUGENDRE |