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PETER GURALNICK |
A La Recherche De Robert JohnsonAux éditions CASTOR ASTRALVisitez leur site |
235Lectures depuisLe jeudi 10 Septembre 2009 |
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Une lecture de |
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Dans une mise en scène de Peter Guralnick, avec la participation amicale de Johnny Shines, Robert jr Lockwood, Son House et Mack McCormick, ainsi que quelques figurants gravitant dans la communauté du blues issu du Delta, la vie de Robert Johnson défile comme une météorite, dense et nébuleuse à la fois, un passage éclair elliptique. L’existence de ce musicien, qui deviendra une référence et une légende dans le monde musical, à l’instar de James Dean dans le domaine du cinéma, comporte bon nombre de mystères. Ainsi, alors qu’âgé de 19 ans, il joue de la guimbarde et de l’harmonica, il s’essaye à la guitare. Un véritable fiasco. Il décide alors de partir, sans dire où il va et lorsqu’il revient, quelques semaines plus tard, il joue de l’instrument à cordes en véritable virtuose. Que s’est-il passé ? Par quel prodige est-il devenu un excellent guitariste du jour au lendemain, ou presque ? Certains supposent un pacte passé avec le Diable. Mais cet homme considéré comme pratiquement illettré était également un parolier dont les chansons souvent sombres, se révélaient parfois osées pour l’époque. C’était également un timide, au point de refuser de jouer avec un orchestre, ou leur tournant le dos. Au contraire de bon nombre de ses confrères, il était toujours habillé, tiré à quatre épingles, comme le montre la photo de couverture. Et observez bien cette reproduction : ses doigts sont ceux d’un pianiste, effilés, souples, flexibles, des doigts de fée. Né le 08 mai 1911, Robert Johnson était le onzième enfant de Julia Major Dodds, conçu hors du lit conjugal. Jeune marié en 1930, sa femme n’a que seize ans et décède en accouchant, il meurt en aout 1938, probablement empoisonné par un mari jaloux. Heureusement Robert Johnson aura eu le temps de graver vingt neuf titres en novembre 1936 et juin 1937. Mais la plupart du temps il jouait dans de petites salles de bals, sillonnant la campagne en vagabond, en routard du blues. Peter Guralnick se contente de s’attacher à décrire la vie et l’œuvre de ce musicien mythique sans entrer dans les détails de la vie privée. Et grâce aux différents témoignages qu’il a glanés il nous offre un livre fort documenté et vivant, fascinant comme son personnage. A lire en écoutant l’album édité par Columbia en 1996 qui propose l’intégrale de Robert Johnson. PAUL MAUGENDRE |