|
|
LEWIS PORTER |
Le Jazz, Des Origines à Nos Jours.Aux éditions EDITIONS OUTRE MESURE, COLLECT |
357Lectures depuisLe mercredi 22 Juillet 2009 |
|
Une lecture de |
||
Avec la collaboration de Michael Ullman et Edward Hazell Il existe plusieurs façons d’aborder cet ouvrage, que je qualifierais de dictionnaire encyclopédique. Soit en le lisant comme un roman, ce qu’il est presque, soit en grappillant au gré de sa fantaisie, grâce au sommaire ou à l’index très complet qui clôturent ce remarquable volume. Un texte clair, précis, détaillé qui aborde tous les genres, sans parti pris, mettant toutefois en valeur certaines figures marquantes du monde du jazz, l’accent étant particulièrement mis sur les instrumentistes. On retrouvera au détour des pages Sidney Bechet, Louis Armstrong, Duke Ellington, Count Basie, Charlie Parker, Miles Davis, John Coltrane, Ornette Coleman, Bill Evans, les incontournables oserai-je dire, mais également Jelly Roll Morton, King Oliver, Bessie Smith, Earl Hines, Jimmy Lunceford, Benny Goodman, Art Taum, Coleman Hawkins, Lester Young, Horace Silver, Charlie Mingus, Paul Bley, Sun Ra, Archie Shepp et tant d’autres qui ont marqué de leur empreinte et de leurs vinyls près d’un siècle de jazz. Mais l’intérêt et l’originalité de cet ouvrage ne se limitent pas à une biographie, non apologique, des musiciens. Leur façon de jouer est disséquée d’une manière claire, et les musiciens amateurs qui auront ce volume entre leurs mains apprécieront les exemples musicaux à l’aide de portées. Mais point n’est besoin de connaître le solfège pour comprendre les différences de jeu musical. Ainsi on peut se rendre compte de l’évolution dans l’interprétation de Embraceable You de George et Ira Gershwin, via les portées retranscrites et utilisées par Billy Holiday, le clarinettiste Pee Wee Russel, Charlie Parker et les différents chorus, ou improvisations d’Ornette Coleman. Or encore le décorticage, qui s’adresse cette fois à des adeptes du solfège, comme la structure de l’arrangement de The Stampede datant de 1926. Il ne faudrait pas oublier non plus l’impressionnante iconographie fournie par le Rutgers Institute of Jazz Studies, ou les photos de Michael Ullman. Des photos en noir et blanc, un rappel de la couleur des notes de musique. Enfin, ce n’est peut-être qu’un détail mais qui a son importance, les annotations sont glissées dans le texte. Plus besoin d’aller à la fin du chapitre, ou du livre, ce qui allège la lecture et évite une perte de temps et de compréhension. En annexes un index des ouvrages de référence, une discographie et un glossaire complètent ce livre. Un livre qui fera date dans l’édition, et l’on parlera du Porter, comme on dit le Robert ou le Larousse. Indispensable dans toute bonne discothèque et à garder à porter (sans jeu de mot) de main afin de le compulser à toute heure et en n’importe quelle occasion. PAUL MAUGENDRE |