Critiques Polar-Jazz - BILLIE HOLIDAY


Billie Holiday : Lady sings the blues

BILLIE HOLIDAY


Billie Holiday : Lady Sings The Blues

Aux éditions COLLECTION EUPALINOS ; EDITION

391

Lectures depuis
Le mercredi 10 Juin 2009
 
 

Une lecture de
PAUL MAUGENDRE



Propos recueillis par William Dufty... et traduit de l’américain par Danièle Robert

Eleonora aurait pu s’appeler Cendrillon, tant sa jeunesse, son adolescence, sa vie même, seront calqués sur cette héroïne de conte pour enfant. Mais aucun prince charmant ne lui offrira une paire de chaussures de vair, et les souliers vernis qu’elle portera, elle se les aura achetés avec ses propres deniers. Mais avant de devenir Lady Day, sobriquet affectueux donné par Lester Young, qu’elle même avait surnommé Prez, Billie Holiday, puisque c’est bien d’elle dont il s’agit, aura connu bien des déboires, des misères, des incidents, des viols, des enfermements en maison de redressement, la prison, des brimades familiales, des injures raciales, puis la drogue, toutes choses dont un enfant ne possédant pas sa force de caractère, aurait eu du mal à se relever. Dès sa naissance, cela s’était mal engagé. Sa mère n’avait que treize ans, son père quinze, et quand ils se sont mariés, Billie en avait trois.
Son père rêvait d’être trompettiste mais les aléas de la guerre firent qu’il rentra gazé, les poumons en capilotade. Il se reconverti en guitariste, et au bout de quelques temps trouva un engagement dans l’orchestre de Fletcher Henderson. Sa mère obligée pour gagner son pain, travailla comme boniche, et la confia à la cousine Ida, laquelle avait déjà deux enfants et vivait avec les parents et l’arrière-grand-mère. Outre les tabassages répétés que la cousine Ida ne manquait pas de lui infliger pour n’importe quelle raison, la plupart du temps sans raison valable, le premier grand choc qu’eut Billie fut de se réveiller coincée dans les bras de l’arrière-grand-mère morte. Afin de se faire un peu d’argent elle lava les perrons blancs des bourgeoises blanches.
Lorsqu’elle a commencé à chanter, ce fut pour des picaillons, mais elle courra toujours après l’argent, même lorsque les cachets devinrent conséquent. Faut dire qu’elle se laissait arnaquer naïvement, fallait qu’elle paie sa chambre, ses repas, ses tenues de gala, ses déplacements. Et ce ne sont pas ses enregistrements qui lui assuraient un pécule. Les faces enregistrées étaient payées au compte gouttes, à la séance, et après, lorsque les disques marchaient bien, avaient du succès, c’étaient les compagnies qui empochaient. Les musiciens, les chanteurs ne touchaient pas de royalties. Et nous étions loin du piratage Internet dénoncé actuellement par les majors.
Elle se sera produit avec les plus grands orchestres et musiciens, Benny Goodman, Lester Young, Ben Webster, Louis Armstrong, et tant d’autres. Dans des clubs huppés ou minables, parfois à sa grande honte. Ne lui a-t-on pas demandé un soir de se foncer la peau car elle était jugée trop claire aux yeux d’un propriétaire de club, en comparaison de ses musiciens. Le racisme du Sud et du Nord, différents dans leur approche mais tout aussi inconvenant, blessant, désobligeant, offensant, choisissez le qualificatif il ne sera jamais assez fort, elle le subira tout au long de sa vie. Née le 7 avril 1915, décédée le 17 juillet 1959, Billie Holiday aura vécu un enfer, et succombera d’abus de stupéfiant et d’alcool. Heureusement il restera les disques qu’elle a enregistré, avec son orchestre ou avec des partenaires prestigieux, et en les écoutant, après avoir lu ce livre, on ne pourra s’empêcher d’être ému et révolté par tout ce qu’elle a enduré. Un véritable roman noir, dans tous les sens du terme, même si ce n’est qu’une biographie
PAUL MAUGENDRE




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