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QUINCY TROUPE |
Miles DavisAux éditions COLLECTION CASTOR MUSIC. EDITI |
397Lectures depuisLe mardi 21 Avril 2009 |
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Une lecture de |
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![]() Caché derrière ses sempiternelles lunettes noires et l’embouchure de sa trompette, Miles Davis s’imposait, pour bon nombre de critiques ignares et atrabilaires comme un être suffisant, affichant mépris, dédain, arrogance. Surtout lorsqu’il tournait le dos au public. C’était oublier qu’il était d’abord un musicien à la recherche perpétuelle de la perfection, de la mélodie novatrice, empruntant parfois aux musiques de son époque (zouk, rock, rap…) pour y insuffler son empreinte. C’était oublier que ce Prince des Ténèbres souffrait de la couleur sombre de sa peau, que c’était uniquement par son travail, par son esprit perfectionniste, sa curiosité et son intransigeance, qu’il s’imposerait et non en tant que lèche-botte, façon de procéder qu’il reprochait à bon nombre d’Africains-américains qu’il était à même de côtoyer. Timide, il s’était protégé par une armure de verre anti-balles, n’appréciant pas la flatterie, la condescendance. Se faire aborder dans la rue, les bars ou les réceptions l’horripilait, et alors il ne ménageait ni jurons, ni grossièretés, ni rebuffades vexatoires. Quincy Troupe, qui fut son biographe, narre son expérience personnelle des relations parfois ombrageuses qu’il eut avec Miles Davis. Sa première approche physique réelle date de 1978 et il y fit l’apprentissage lors de ses échanges verbaux. Mais c’est en 1985, pour la rédaction d’un article puis pour l’écriture de la bio, qu’il dut apprivoiser l’homme révolté. Il lui fallut apprendre à encaisser, à se rebeller aussi, dans des joutes oratoires souvent âpres mais qui se soldaient par une reconnaissance réciproque de leur amitié bourrue, sincère, orageuse, mais constante. ![]() PAUL MAUGENDRE |