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- LE JUGE EST UNE FEMME - |
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Scénario et RéalisationCréée par Noëlle Loriot |
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DistributionSérie Florence LarrieuFlorence Pernel : Florence Larrieu, juge d'instruction (1993-2002) || Frédéric Diefenthal : lieutenant Colas (1994-2000) || Arsène Jiroyan : le greffier (1994-1996) || Victor Garrivier : le père de Florence Larrieu (1993-1995) Série Alice Nevers Marine Delterme : Alice Nevers, juge d'instruction (2002) || Jean-Michel Tinivelli : commandant Frédéric Marquand (2007) || Noam Morgensztern : Max (2009) || Alexandre Varga : Mathieu Brémont (2009) || Pierre Santini : le père d'Alice Nevers (2010) || Guillaume Carcaud : le greffier Victor Lemonnier (2012) ================================== Anne-Marie Philipe : la présidente du tribunal (2000-2005) || Jean Dell : le greffier Édouard Lemonnier (2000-2012) || Arnaud Binard : lieutenant Sylvain Romance (2002-2007) || Alexandre Brasseur : lieutenant Guérand (2003-2007) || Grégori Baquet : Ludovic (2007-2008) || Catherine Alcover : la présidente du tribunal (2005-2006) || |
Guide des Episodes ![]() Guide des Episodes |
Devant le petit écran |
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Florence Larrieu : Le juge est une femme. Ce fut, de 1993 à1995, trois téléfilms hésitants entre trois genres : le polar, le sociétal et le sentimental (1), comme dans le troisième opus où la juge, Florence Larrieu, tombe amoureuse de l’assassin. (2) Au quatrième opus se dessine enfin le duo juge-flic, couple qui deviendra par la suite le pivot de la série. Mais encore convient-il de souligner que l’apparition du flic, sous les traits de Frédéric Diefenthal (3), reste timide et que l’essentiel de l’intrigue s’organise toujours autour de thèmes qui révèlent, pour l’essentiel, des travailleurs sociaux. A partir de cette date (1995), la série, toujours aussi famélique en terme d’épisodes (4), telle l’héroïne à la recherche d’un look stable, va affirmer, au fil des ans, son identité. Le personnage du flic Colas (Frédéric Diefenthal) acquiert de plus en plus d’importance, jusqu’à partager l’affiche avec Florence Larrieu (Florence Pernel) ; le greffier, Lemonier (Jean Dell), personnage, qui au fil du temps deviendra incontournable, apparait au douzième épisode ; un générique, façon « Chapeau melon et bottes de cuir », habille chaque épisode (5). Pour autant, « Le juge est une femme » n’en demeure pas moins une série improbable d’où est exclu tout arc narratif. Et l’on assiste à l’apparition et à la disparition de personnages qu’on aurait cru destinés à la récurrence (6). Brusquement, en 2001, et sans explications scénaristiques, Colas s’évapore du générique. Il est remplacé par un flic grognon, le peu convaincant commissaire Saintigny (Patrick Catalifo). Peu convaincant et probablement peu convaincu, l’acteur déserte aussitôt la série. Aurélien Wiik lui succède lors de ce qui constitue les deux derniers épisodes de la série Florence Larrieu, probablement les plus amusants et les plus rythmés. Alice Nevers : Le juge est une femme. En 2002, le syndrome de l’évaporation frappe de nouveau la série : Florence Larrieu disparait. Et le spectateur médusé découvre la nouvelle juge : Alice Nevers. Pour ses deux premières instructions, elle sera flanquée, toute chose restant égale par ailleurs, d’un amant envahissant, avec lequel elle tente de rompre, et d’un nouveau flic, le très dynamique Forette (Richaud Valls). He ! Ho ! Merveille ! Les scénaristes s’aventurent, au travers d’une possible histoire d’amour entre Alice et Forette (7), à l’arc narratif. Malheureusement, Richaud Valls quitte la série deux épisodes plus loin… Exit Richaud Valls, bonjour Arnaud Binard (8). Nous sommes en 2003, Romance, vite rejoint par Guérand (Alexandre Brasseur) (9), remplace Forette sans que la moindre explication ne soit fournie. Et ainsi, jusqu’en 2006, nous suivrons, en guise d’arc narratif, les charmantes tentatives de Romance et de Guérand pour devenir le préféré de la juge. Batailles de cours de récréation d’école primaire auxquelles se mêlera parfois Lemonier. 2007 : Alice Nevers, le renouveau. En 2007, lorsque débute la nouvelle saison (10) de cette série, le spectateur, ce coup-ci esbaudi, constate que la malédiction de la vaporisation s’est une nouvelle fois abattue sur les plateaux. Après la disparition de Guérand, c’est au tour de Romance de s’éclipser définitivement au profit de Fred Marquand (Jean-Michel Tinivelli). Nouveau flic, nouveau couple, un changement plus radical accompagne cette modification de casting : l’épisode abandonne le format 90 minutes et adopte les 50 minutes US. Alice Nevers en a fini avec les dilutions scéniques, les plans interminables et autres délayages. Dorénavant le meurtre aura lieu dès les premières images, c'est-à-dire que chaque épisode ira droit à l’essentiel, ce qui musclera l’intrigue d’un rythme soutenu. Pour autant, la série hésite encore quant à la direction à prendre en matière d’arc narratif. Certes, à arrière-plan de chaque intrigue se profile la question des relations entre Alice et Marquand (11), mais les scénaristes, probablement échaudés par le turn-over permanent des partenaires de la juge, préfèrent laisser la réponse à l’état latent, sans se refuser, malgré tout, de préparer l’avenir (12). Un temps secondé par Ludo, un flic à la carrure de rugbyman (Gregori Baquet), Marquand est assez rapidement rejoint par le jeune inspecteur Max, interprété par le talentueux Noam Morgensztern (13). Habillée d’un nouveau générique aux accents nerveux et d’un dénouement musical à la « Cold Case », en 2009, « Alice Nevers, le juge est une femme » se pare enfin des ornements de l’addiction. Alice est enceinte de Mathieu Brémond, un amour de jeunesse qu'elle a croisé lors d’une affaire... et fait arrêter pour complicité d'escroquerie (14). A partir de cet instant, la nature de ses relations avec Marquand courra d’épisode en épisode (15). He ! Ho ! Merveille ! Alors que les réalisateurs découvrent quelques procédés filmiques à même de pimenter l’intrigue, les scénaristes découvrent le cliffhanger ! Celui sur lequel se referme un épisode, celui sur lequel se conclut une saison. (16) Au terme d’une très longue gestation, parfois aux allures de traversée du désert, « Le juge est une femme » vient enfin de naitre ! (17) 2014 : Alice Nevers, le « syndrome Clair de lune ». A la fin de la saison 11 (2012-2013), nous écrivions : « Espérons qu’elle ne disparaitra pas au terme de la saison 2012-2013 et que le duo Alice Nevers-Fred Marquand distraira nos soirées en 2014. » Nous ne doutions pas que nos espoirs seraient comblés et que nous assisterions au retour de ce charmant duo. Et lorsque ce retour fut enfin programmé, nous nous précipitâmes devant le petit écran plat, curieux de découvrir par quel miracle scénaristique les concepteurs allaient décrocher le couple de la paroi où ils les avaient abandonnés. Notre déception fut à la hauteur de nos espoirs : le miracle prenait les traits d’une escroquerie (18)… en trois tours de passe-passe la juge redevenait juge et le flic flic. Mais qu’importe, il nous restait encore 8 épisodes à nous mettre sous le neurone. Il aura fallu une dizaine de saisons chaotiques pour que naisse enfin cette série, une seule aura suffi à la tuer. La faute à qui ? Aux chaussures à clous de scénaristes jouant avec les arcs narratifs comme des enfants avec des allumettes. Ces intrigues secondaires qui lient les épisodes les uns aux autres ne doivent pas apparaitre comme des rajouts artificiels sans rapport avec le cœur de chaque intrigue. Ainsi, le spectateur s’est intéressé au meurtre de la mère du lieutenant « Kate » Beckett (Castle) parce que certains épisodes étaient consacrés à cette affaire, et non pas parce que le sujet était prestement abordé en marge de l’intrigue. C’est pourtant l’option qu’ont adoptée les scénaristes avec « la fille retrouvée de Fred Marquand » (19). Ils évoquent l’embrouille durant les premières minutes puis au cours des cinq dernières minutes de chaque épisode. Non seulement on ne s’intéresse pas à cet arc dépourvu d’utilité, mais en plus il tue la série de par son aspect emprunté et donc plaqué. Saison 13 Pour cette saison treize, l’heure serait au changement. Ainsi, le spectateur retrouve Fred Marquand et Alice Nevers dans un nouveau décor supposé représenter le 36. Mais là ne réside pas la seule modification, un autre glissement de taille s’impose au fil des épisodes : Alice Nevers est de moins en moins juge et de plus en plus simple flic… Mais reprenons le fil des événements. Au terme du dernier épisode de la saison précédente, Alice Nevers était gravement blessée par l'ex-compagne du commandant Marquand. Tout naturellement le premier épisode de cette saison prolonge l’épisode antérieur. Alice Nervers est conduite au bloc opératoire… malheureusement durant l’intervention des souvenirs de son enfant émergent. Et les scénaristes balayent les intrigues secondaires telles la relation amoureuse qu’avaient nouée Alice et Fred, la fille de Fred surgie de nulle part, au profit d’une enquête d’Alice sur elle-même. En soi, l’idée d’inscrire le personnage d’Alice dans un passé trouble et refoulé n’était pas inintéressante, malheureusement le traitement de cet arc souffre des mêmes maux que ceux qui handicapaient les intrigues secondaires lors de la précédente saison. Il ne lui est accordé que quelques minutes en début et fin d’épisode. Autant dire que cette introspection de par son aspect plaqué ne peut se défaire entièrement des couleurs du superfétatoire. Saison 14 : Du passé faisons table rase Exit la fille de Fred ; exit Noah ; exit la relation amoureuse qu’avaient nouée Alice et Fred ; exit l’enfance d’Alice ; quasi exit l’enfant d’Alice… place à une nouvelle saison, de nouvelles enquêtes et si le mystérieux personnage du docteur Chahine échappe au grand nettoyage c’est pour revenir flanqué d’une fillette, fillette qu’Alice se mettra en tête d’adopter… N’en jetez plus la coupe est vide ! vide d’intérêt, d’originalité, de crédibilité… « Alice Nevers, le juge est une femme » a été ravalé au rang de pan-bagnat indigeste de prime time : une tranche de Chahine, une dose d’enquêtes, une tranche de Chahine, le tout emballé dans du papier Cold Case. Saison 15 : Le naufrage Depuis la précédente saison, personne n’ignore qu’Alice souhaite ardemment adopter la fillette que le docteur Chahine lui a confiée avant de disparaitre. Mais encore faut-il qu’elle soit affublée d’un mari, c’est du moins l’un des critères de la commission appelée à statuer sur le bien-fondé de cette adoption. Un mari ? Marquand est tout désigné pour ce rôle. Mais Marquand vit avec Léa ! Qu’à cela ne tienne, les deux femmes passent un accord de partage… Au milieu de ce méli-mélo sentimental, sur un ton guilleret, le sourire aux lèvres, même s’il fronce de-ci de-là les sourcils, comme accablé par les problèmes professionnels, le duo juge-flic mène des enquêtes criminelles par essence sordides. Autant dire que cette saison creuse le sillon hardiment entamé lors de la saison 12, celui qui conduit inéluctablement au dessalage… et au twist final ridicule. Saison 16 : Au pays du ridicule Alice et Marquand sont en fuite avec les enfants… Après un démarrage sur une situation abracadabrantesque que les scénaristes règlent comme à leur habitude en deux coups de plume et quelques invraisemblances, la saison aligne ses épisodes où sont mises en scène des enquêtes criminelles aux racines sociétales bien pensées. Pour autant, cette saison marque une nouvelle glissade de la série vers le néant du ridicule. Alice et Marquand ne peuvent pas se marier, car Marquand le serait avec Léa ! Ravalec, le légiste, amoureux d’Alice, aurait usurpé l’identité de Marquand lors de ce faux mariage, celui de Marquand et de Léa ! Marquand devrait retrouver Léa pour faire annuler ce mariage ! Alice et Marquand ne pourraient pas partager le même toit… à cause de ce mariage ! etc. Et comble du ridicule Alice et Marquand se vouvoient alors que personne n’ignore que dans le hors champ des ellipses ils pratiquent la copulation… Clap de fin La saison 18 serait la dernière… il était temps ! Tant cette série, qui par le passé a flirté avec l’excellent, s’est délité au fil du temps pour finalement sombrer dans l’insignifiant non pas par la faute des acteurs ou des scénarios, mais par une maitrise approximative des intrigues secondaires qui semblent toujours et de plus en plus artificielles. 1- Par exemple, lors de l’épisode 2, le meurtre n’est commis qu’à la 43e minute… 2- La présence d’acteurs au talent reconnu (Jean-Pierre Cassel, David Soul, Richard Berry, Anny Duperey…) ou qui le sera (Thomas Chabrol, Cécile De France, François Berléand, Clovis Cornillac…) ne change rien à l’affaire. Ces trois premiers épisodes sont d’un ennui quasi abyssal et il faudra attendre plusieurs années avant d’émerger de ce gouffre sans fond… 3- Souffrant probablement du complexe pré Taxi celui-ci s’exerce aux crissements de pneus 4- Au final, ce sont 17 épisodes en dix ans qui verront le jour. Un rythme à rendre accros les zélateurs du droit à la paresse. 5- A partir du 10e épisode ? 6- Ce phénomène, qui a touché les greffiers de Florence Larrieu jusqu’à l’arrivée de Lemonier, a aussi frappé ses amants. Après être tombée amoureuse d’un meurtrier, qu’elle pleurera beaucoup, Florence Larrieu partagera, tour à tour, sa couche avec deux médecins, un avocat et un journaliste… 7- Notons que celui-ci avait été esquissé du temps de Florence Larrieu avec Colas. Malheureusement, le départ de Frédéric Diefenthal avait mis un terme à cette amourette scénaristique. 8- Pour cet acteur, la série n’est pas vraiment une découverte puisqu’il avait interprété le rôle d’un homosexuel dans l’ultime épisode de Florence Larrieu. 9- Il quitte la série au milieu de la saison 2006. 10- Mais peut-on parler de saisons lorsque celles-ci sont réduites à deux épisodes ? 11- Voir, par exemple l’épisode « Liquidation totale » 12- Dans « Les diamants du palais », retrouve un ami d’enfance, Mathieu Brémond, et succombe à ses charmes. Ce qui donne lieu aux premières scènes de nu pudique. Et c’est de cette nuit que naitra l’enfant à venir. 13- D’évidence il règne un ordre anarchique dans le classement des épisodes entre 2006 et 2007. 14- Voir épisode « Les diamants du palais » 15- L’ouverture de l’épisode « Meurtre discount » en offre une belle illustration. 16- La saison 8 (209-2010) se referme sur l’accouchement d’Alice auquel assiste Marquand. Puis sur le retour de celle-ci auprès de Mathieu Brémond… La saison 9 (2010-2011) se referme sur le retour après sa libération de Mathieu Brémond, alors qu’Alice, après un baiser, venait d’inviter Marquand… la saison 10 (2011-2012) se termine sur une fusillade où Mathieu Brémond est gravement blessé, alors que Marquand semble mortellement touché… Quant à la saison 11 (2012-2013), sa fin plonge le spectateur dans un océan de perplexité. 17- Les arcs narratifs sont enfin maitrisés. Lorsqu’un acteur quitte la série, son personnage ne se gazéifie plus. Ainsi lorsqu’en 2011, Jean Dell (le greffier Édouard Lemonnier) se retire, après 44 épisodes, son départ est intégré à l’intrigue de « Jardin secret ». L’absence de Daniel-Jean Colloredo ( le médecin légiste) au terme de 36 épisodes est elle aussi abordée explicitement. 18- Mais elle s’accompagne du retour éphémère de Jean Dell (le greffier Édouard Lemonnier) et est donc à moitié pardonnée 19- La nature des relations entre Alice Nevers et Fred Marquand n’offrant plus matière à nourrir une quelconque intrigue secondaire, les scénaristes, probablement à court d’imagination, ont bricolé cette inintéressante apparition… L A
Le mercredi 19 Juin 2013 |
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