Voilà une série aux prétentions internationales puisqu’il s’agit d’une co-production franco-britannique et qu’elle a été entièrement tournée en anglais ! Et c’est peut-être à cette volonté de cibler l’exportation que l’on doit l’excellente idée d’associer chaque affaire, chaque meurtre, à un lieu de Paris, en d’autres termes d’ancrer l’intrigue au paysage urbain.
Le casting
« Une série internationale doit avoir un marketing fort et s'appuyer sur des entités célèbres. Ici, il y a une ville de rêve - Paris -, un acteur reconnu - Jean Reno - et un auteur phare - le Québécois René Balcer, à qui l'on doit notamment New York section criminelle », résume Klaus Zimmermann, directeur général d'Atlantique (coproducteur de Jo).
Et il convient de rajouter :
La Canadienne Jill Hennessy - New York, police judiciaire (1993-1996), Les Femmes du clan Kennedy (2001)…
L'Anglais Tom Austen - The Borgias (2012)…
Le Gallois Celyn Jones - Da Vinci's Demons (2013)…
L’Irlandaise Orla Brady - Les Enquêtes de l'inspecteur Wallander (2008)…
…
En un chiffre chaque épisode coute 2 millions d'euros…
Et l’investissement aurait été rentable puisque Jo a rassemblé, en moyenne, six millions de téléspectateurs.
Jo Lansky
Pour autant, cette débauche financière, ce casting prestigieux et le succès d’audience n’occulteront pas l’indigence de cette série policière tant d’un point de vue du scénario que de la mise en scène.
Certes, les scénaristes font appel à des arcs narratifs qui relient les épisodes, certes, ils ont imaginé un personnage de flic atypique au passé trouble, aux relations interlopes et au questionnement métaphysique, mais encore eut-il fallu que tous ces éléments ne brisent pas le rythme des épisodes. Encore eut-il fallu qu’ils ne soient qu’allusifs, qu’ils n’envahissent pas l’intrigue d’une présence aussi inintéressante qu’inutile et improbable.
Pourquoi Jo joue-t-il au poker avec un mafioso ? Parce qu’il s’agit d’un ami d’enfance ? Mais où cette relation, pour le moins trouble, est-elle traitée ? En quoi donne-t-elle de la profondeur au personnage ? En fait, elle n’aboutit qu’à tendre un arc des plus risibles, comme celui qui lie Jo à une religieuse bien plus sexy que méditative.
Mais attendons la saison 2, en cours de production, avant de ranger définitivement ce Jo aux côtés de David Lansky et espérons que les lieux parisiens ne seront plus réduits à un simple décor, mais se hisserons au rang d’éléments essentiels de chaque épisode.L A
Le dimanche 19 Mai 2013 |
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