Candice Renoir, tel est le titre de cette série de service public, qui dès le générique annonce les ingrédients : calibres, maquillage et enfants. autant dire que la tonalité sera à la comédie policière
De l’addiction
Candice Renoir a pris une disponibilité de dix ans pour suivre son mari à l’étranger. Mais le coquin lui a fait des infidélités aussi après avoir divorcé, elle revient avec ses quatre enfants de Singapour et réintègre la police.
Nommée, par piston, dans une ville portuaire du sud de la France, elle prend le commandement d’un groupe qui ne l’attendait pas et qui lui exprime immédiatement son hostilité, ceci d’autant que ce commandement avait été promis à l’un des membres du groupe
En tissant, comme toile de fond, cette histoire hors épisodes, le service public s’aventure dans les arcs, ou intrigues secondaires, qui courent d’un épisode à l’autre et qui interdisent toute diffusion désordonnée, mais fidélisent le spectateur. (1)
Du faux conformisme
Certes, Candice Renoir s’inscrit dans la longue tradition télévisuelle de la femme flic, c'est-à-dire mère de famille par ailleurs, mais elle introduit deux où trois éléments subversifs au regard de la chape morale où s’engluent les productions actuelles.
Si Candice Renoir rechigne à nouer une relation adultérine, elle ne l’écarte pas totalement et briser un couple ne la traumatise nullement. De même, et pour la première fois depuis une éternité, le héros, qui est une héroïne, ce qui est un comble, fume !
Quant aux intrigues des épisodes, si elles sont toujours traitées avec une distance humoristique bien française, elles n’en sont pas moins sordides dans le fond.
Promesses non tenues
Au terme de la saison quatre de cette femme flic, force est de constater que les quelques parcelles d’originalité anticonformiste présentent dans la première saison se sont dissoutes comme sucre dans le café. Ainsi, la potentielle Candice Renoir s’est métamorphosée en une mixture sirupeuse où s’amalgament comédie, romantisme et enquête policière. Certes, le sordide des situations n’a pas déserté l’arrière-plan des épisodes, mais comment pourrait-il en être autrement puisque le scénario de chacun d’entre eux est construit autour d’un meurtre ? Mais l’arc sentimental qui piétine et se vautre, de ce fait, dans une monotonie affligeante, se colore de l’éclat du ridicule et émousse irrémédiablement tout intérêt aux intrigues qui par ailleurs se referment toujours avec une simplicité déconcertante.
1- Notons, pour être honnête, que FR3 avait tenté « l’aventure » avec « Enquête Réservées ». Malheureusement à trop tirer sur l’arc, on perdait l’intrigue de l’épisode, pire l’arc devenait abracadabrantesque.
L A
Le lundi 29 Avril 2013 |
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