En novembre 2006 France 2 inaugurait la saga hivernale en diffusant durant quatre semaines « Petits meurtres en famille », l'adaptation du roman d'Agatha Christie « Le Noël d'Hercule Poirot ». Ce fut une moyenne de sept millions trois cent mille téléspectateurs qui suivirent ce massacre entre gens de bonne famille. Ce succès, la chaine ne l’avait probablement pas prévu, il suffit de se souvenir du dénouement, style « Chambre jaune », pour ne pas en douter. Car en même temps qu’elle produisait cette excellente mise en images du Noël de l’un des détectives les plus célèbres du gotha polardeux, tendance victorienne, elle s’interdisait, de facto, de lui donner une suite.
Le commissaire Larosière et Emile Lampion
Ces deux personnages, autour desquels se structurent les « Petits meurtres en famille », ne sont pas des créations de l’éminente écrivaine britannique. On a beau chercher, dans les romans de dame Agatha, on n’en décèle aucune trace. Il s’agit là de la contribution télévisuelle à l’œuvre de la romancière. Contribution certes heureuse, mais qui zieute plus en direction de Gaston Leroux que de la reine du crime.
De la non-suite à la suite : question d’ellipse.
En quittant « Petits meurtres en famille », nous étions convaincus que le commissaire Larosière était l’assassin de Simon Le Tescou. Emile Lampion l’avait magistralement démasqué et confondu au cours du quatrième épisode. Alors comment se peut-il que nous retrouvions ce même personnage, que dis-je, ce même duo de personnages lors de cette nouvelle série ?
Nous aurait-on trompés ? Ne nous aurait-on pas tout dit ?
Que Nenni!...
La chaine avait besoin de reprendre ce duo à succès et elle l’a repris, faisant fi de toute continuité, de toute trace de logique !
Et voilà comme le commissaire Larosière est de retour sur le petit écran, toujours aussi érudit, poète et maître ès-crimes.
Et voilà comment son adjoint Emile Lampion est de retour sur le petit écran toujours aussi pétri d’une admiration maladroite.
Que s’est-il passé entre « Petits meurtres en famille » et « Les petits meurtres d’Agatha Christie » ? Rien, juste une ellipse, à moins qu’il ne s’agisse d’une amnésie du téléspectateur, une ellipse qui nous permet de retrouver un couple talentueux d’enquêteurs, pour une transposition en territoire français des écrits d’Agatha Christie.
Changer tout…
C’est le compte Twiter du magazine Télé-Poche qui avait annoncé la nouvelle en exclusivité :
Antoine Duléry et Marius Colucci quittent la série « Les petits meurtres d'Agatha Christie » ! Pourquoi ? Peut-être pour un problème d’agenda…
Chacun doutait de la fiabilité de l’information, jusqu’à ce que Marius Colucci la confirme sur son compte Facebook.
Etait-ce donc la fin de la série ?
Que nenni ! Les producteurs de celle-ci nous ont habitués à des retournements bien plus spectaculaires.
Exit Larosière – Lampion… Bienvenu à Swan Laurence - Alice Avril … et Marlène
Et à changer, autant changer !
Exit les années 30 ! Bonjour les années 50 et avec elles :
Les jeans, les scooters, le rock and roll, les coupés sport, les couleurs vives, les balbutiements de l’émancipation de la femme…
Et bienvenue à un duo pétillant et détonnant que rehausse le personnage de la ravissante idiote aux airs de Marilyn
Bilan d’étape
Seize épisodes après la disparition du duo Larosière-Lampion au profit du faux duo aux formes de trio Swan Laurence-Alice Avril-Marlène, il est plus que temps d’ébaucher un bilan.
Le spectateur avisé des entourloupes des diverses chaines, privées ou publiques, lorsqu’il apprit que malgré le départ d’Antoine Duléry et de Marius Colucci la série continuait se mit à redouter le pire. Certes, il fut agréablement surpris par les premiers épisodes, mais suffisait-il de glisser une idiote dans l’affaire pour que celle-ci soit entendue ?
Mais aujourd’hui la sentence ne supporte pas de contestation :
• Samuel Labarthe, Blandine Bellavoir et Elodie Frenck sont plus que parfaits dans leurs personnages dissemblables.
• Le savoureux trio a fait oublier le duo masculin.
• Ces petits meurtres ont rejoint le meilleur de série made in France.
Changer tout… encore et toujours…
Exit les années 60, bienvenu dans la décennie suivante et place à un nouveau trio, place à une expression nouvelle du machisme.
Dans ce trio, le commissaire est une femme, Annie Gréco, et elle est envoyée à Lille sur décision du ministère de l’Intérieur, qui souhaite réaliser une « expérience». Elle choisit comme adjoint, l’inspecteur Beretta, cantonné aux archives à cause de son caractère sanguin, et pour le surveiller -le maitriser- elle lui colle aux basques une psy, Rose Belle-Cour, une jeune femme issue d’une richissime famille.
Alors bienvenu à l’époque des cols pelles à tarte, les cravates bariolées, des minijupes et couleurs flashy et des peace and love.
Cette année quatre épisodes sont programmés et ils feront feront probablement oublier la saison précédente s’ils sont tous à l’image des deux premiers.
L A
Le samedi 9 Avril 2011 |
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