un téléfilm programmé sur RFO Guadeloupe à… 23h40.
Même à cette heure incongrue, il n’était pas question pour moi de manquer le premier quart d’heure, voire la première demi-heure (le temps de se faire une idée) d'un film impliquant Jean-François Stévenin.
Il faut dire que le résumé qu'en donnait le supplément télé du journal local ("France Antilles" pour ne pas le nommer) titillait plus qu'une envie de voir : "Georges Leval est mort il y a cinq ans. Pascal, son fils, a caché son décés à tout le monde, ce qui lui permet de continuer à percevoir la pension de son père en toute illégalité. Mais son subterfuge menace d'être révélé lorsque le maire de Cergy-les-Mines décide de fêter avec faste l'ouverture du Musée de la Mine : Georges Leval est le dernier mineur "vivant' et il sera au centre des festivités."
J'ai regardé. Au-delà des premières images... Jusqu'à la fin. Le scénario tient sa promesse. Plus, il va bien au-delà. J'ai presque envie de dire que c'est un "vrai" film réussi. Peu importe qu'il ait été réalisé par la télé, il tient ses promesses et c'est ce qui compte !
Jean-François Stévenin. Difficile de ne pas parler de lui puisqu'il est au centre de cette histoire tournée dans le nord (bienvenue chez eux !) et presque faite pour lui. Acteur has been (tout dépend du point de vue duquel on se place) ayant commis quelques films très personnels et qui a appris le cinéma (et l'espagnol) à Cuba, réalisateur "décalé" et surtout pas "Star de cinéma", autant dire l'un des derniers authentiques anars du cinéma français (avec Romain Bouteille, incurable lui aussi) qui choisit les scénarii en fonction de ses envies et copains. Il s'en tire plus que bien dans un rôle qui lui colle à la peau (ancien acteur - qui avoue avoir joué dans "Un linceul n'a pas de poches", coucou Mocky !- devenu SDF), un personnage qui ouvre (via l'échange de personnalité) à l'universalité.
C'est bien tourné (parfois à la manière de "Toto le héros"), bien découpé, avec de belles images et de jolis plans. L'histoire est belle, le scénario bien mené. On a envie que Roger/Georges (J-F Stévenin) délire un peu plus sur l'acteur -présent en chacun de nous- à la fin devant Préfet, Gendarmerie et autres "zofficiels". Quelques minutes de plus pour un rôle jubilatoire.
Rien de trop et rien de pas assez. Le pari n'était pas si évident car le scénario révèle, au fur et à mesure de l'histoire, une foule de pistes et de sujets possibles...
Au final, rien n'est perdu. J’avais bien fait de veiller tard…JPP
Le mardi 4 Juin 2008 |
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