L’été 2004 vit les écrans de TF1 envahis par un tueur en série d’une espèce particulière. Ces victimes il les choisissait en fonction de leur signe astrologique, ces meurtres il les signait d’un pendentif représentant un anneau astral et les annonçait au travers de textes de Nostradamus.
L'argument
Dans l'arrière-pays marseillais, réside la puissante famille des Saint-André. Leurs affaires sont fleurissantes mais sentent parfois la carambouille, à tel point que la brigade financière s’est penchée sur leurs comptabilités.
Mais qu’importe, pour les Saint-André c’est tous les jour le printemps…
Tous les jours, jusqu’au jour où l’une des filles est kidnappée puis assassinée par le Zodiaque !
A partir de cet instant, nous comprenons que derrière cette façade de respectabilité se cache un horrible secret, mobile des meurtres qui vont s’enchaîner.
Nous le comprenons d’autant mieux, que dès les premières images, nous avions appris que le patriarche des Saint-André avait une fille illégitime, fille qui va devenir l’héroïne de la série…
L’imbroglio familial
Gabriel Saint-André (le patriarche) a eu deux fils et deux filles qui sont :
Pierre Saint-André marié à Elisabeth. De cette union est née Barbara de Saint André (première victime du Zodiaque)
Jérôme Saint-André, un jeune sans attaches
Juliette Lefort mariée à Etienne Lefort, avocat de la famille. Ils ont deux enfants Mathieu et Camille.
Marion Saint-André mariée à Felix Vogel, puis divorcée. Ils se disputent leur enfant Quentin (un bambin au don de voyance…)
Puis vient Esther Delaître fille illégitime
A coté de cette famille, évolue la famille De Chabannes qui ne compte plus que deux membres : Gildas et Irène.
Va-t-on assister à l’affrontement de ces deux familles, comme il est de coutumes dans la plus part des sagas de l’été ? Nous pourrions le croire puisque, au détour d’un épisode, nous apprenons que Gildas tient pour responsable de la ruine et de la mort de son père Gabriel Saint-André.
Avec un tel scénario l’affaire serait entendue et la contrainte du temps ne serait pas respectée.
Dans ces conditions, il n’existe qu’une solution : compliquer.
C’est pourquoi nous apprenons que Gildas est l’amant d’Elisabeth Saint-André, que Pierre Saint-André n’est pas le fils de Gabriel Saint-André, que Mathieu n’est pas l’enfant de Juliette Lefort et Etienne Lefort, que Juliette Lefort en pince pour un certain Mathias, qu'Esther Delaître, fille illégitime de Gabriel Saint-André, a peut-être un frère jumeau…
L’insaisissable
Dans les histoires de tueur en série le problème que doivent résoudre les scénaristes est le suivant : comment le tueur peut-il commettre ses crimes quasiment au vu et aux sus de chacun sans que personne ne le remarque .
La solution qu’ils imaginent à ce problème constitue leur marque de fabrique, est symptomatique de leur talent et conditionne grandement la « qualité » de l’histoire.
Les scénaristes du Zodiaque inventent une nouvelle réponse : l’absence de réponse.
Chacun des crimes du Zodiaque est totalement impossible ! Il en va du premier comme du dernier, mais qu’importe ? L’imbroglio familial tient lieu d’écran de fumée.
Cet aspect des choses n’en sera que plus flagrant au moment du dénouement, lorsque le Zodiaque se dévoile aux yeux de tous. (Notons, qu’en totale cohérence avec ce parti pris, le Zodiaque n’est pas réellement démasqué, comme on pourrait s’y attendre, mais qu’il se dévoile)
Le plaisir de la série
La vraisemblance au cinéma n’existe qu’au regard du scénario. La guerre des étoiles est totalement invraisemblable pourtant chacun des évènements qui se déroulent au cours du film sont absolument vraisemblables
Avec le Zodiaque nous nageons dans l’invraisemblable absolu : aussi bien d’un point de vue criminel que familial
Certains meurtres demeurent totalement inexpliqués, tout comme certains rebondissements familiaux « disparaissent » d’un épisode à l’autre.
Malgré ces faits (ou peut-être à cause) on aurait tord de bouder ce Zodiaque. On se priverait du plaisir de voir évoluer des acteurs aussi talentueux que Tom Novembre, Claire Keim et Francis Huster, pour n’en citer que trois… Et de découvrir Patrick Bosso là où on ne l'attendait pasL A
Le jeudi 16 Novembre 2006 |
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