Les chaînes de télévision ont pris l'habitude d'offrir aux téléspectateurs, durant l'été, des fictions aux scénarios complexes où des familles s’affrontent. « Trois femmes... un soir d'été » ne déroge pas à cette tradition : les familles, les clans, sont au centre de l'intrigue criminelle.
Un serial killer, au mode opératoire toujours dissemblable, décime les membres de l’équipe de rugby de 1985. Pourquoi tant de haine ? Parce qu'au cœur de celle-ci se terre un secret de famille. L'argument est simple, il ne reste plus qu'à le mettre en musique !
Force est de constater que la réussite est complète.
Les épisodes
Chaque épisode est construit adroitement autour du seul objectif de fidéliser le spectateur.
Le premier épisode s'ouvre sur un meurtre et se termine sur un autre crime. Le deuxième épisode débute sur le souvenir du dernier meurtre et se conclut par un nouvel assassinat… Quant au troisième, il se referme sur l’image menaçante d’un fusil alors que le quatrième et dernier épisode sur le cadavre inattendu du meurtrier.
Entre ces deux moments forts, une enquête policière classique, faite d'interrogatoires, de perquisitions, d'hypothèses et de soupçons, se développe pour aboutir dans une pseudo impasse. Car en fait, aux marges de ces investigations, le mystère qui entoure les deux familles des protagonistes émerge, s'épaissit avant de se dissiper partiellement pour enfin se dissoudre quand éclate, au final, la vérité. Certes ce secret de famille, ou plutôt ces secrets de familles, peuvent sembler quelque peu exagérés, mais nous sommes dans la fiction et les faits ne sont vraisemblables qu'au regard de celle-ci.
Le décor
La série a été tournée, pour une part à Toulouse et pour une autre, la plus importante, sur les rives de la Baïse, à Condom ville du Gers et capitale de l'armagnac, rebaptisée pour la circonstance Condor.
Bien sûr la première conséquence de ce choix est esthétique. Il n'est pas rare de voir à l'écran la haute tour carrée de la cathédrale Saint-Pierre, ou la croix de la place Bossuet. Tout comme il est fréquent que les arches du Pont de Barlet servent de transition entre deux scènes, pendant que les élégants hôtels particuliers qu'abrite la ville servent de demeure aux protagonistes.
Mais ce choix en aurait valu un autre, si les scénaristes n'en avaient pas imprégné l'intrigue.
La série est bâtie autour des secrets qui entourent les familles Sauveterre et Auvignon : Virgil Sauveterre est producteur d'Armagnac pendant que son frère Lucien est entraîneur de l'équipe de rugby.
Le 2ème dimanche de mai se déroule dans cette ville le festival de bandas y pénas, fanfares des férias. C'est au soir de cette fête que le corps électrocuté du maire est retrouvé au beau milieu des voûtes gothiques du vaste cloître de la Cathédrale Saint-Pierre. Quant à l'arme du crime du second meurtre, elle est on ne peu plus symbolique de la ville puisqu'il s'agit des vapeurs d'Armagnac.
La distribution
C'est peut-être ce dernier point qui distingue cette fiction de l'été de bien d'autres.
Guy Marchand y délaisse la gouaille de Burma pour revêtir les inquiétants habits d'un entraîneur de rugby coléreux.
Jean-Claude Drouot, plus taciturne que jamais, endosse un personnage de chef de clan des plus orgueilleux.
Stéphane Audran, excentrique et têtu, campe une ancienne employée de la DDASS détentrice du secret de la famille Sauveterre pendant que Martin Lamotte, lâche Casanova de pacotille, tente de se réconcilier avec une Nicole Calfan inflexible, avant de devenir un père maladroit.
Nathalie Richard apparaît mystérieuse à souhait, pendant Fanny Cottençon cultive la nostalgie et les regrets, qu'Anthony Delon joue les charmeurs et l'homme d'honneur et que Bruno Slagmulder dérape vers l'amour impossible.
Luis Rego incarne un commissaire tranquille mais efficace, alors que la magnifique Agathe de la Boulaye se débat entre enquête privée et public
Quant à Nicolas Gob, il interprète à merveille un policier quelque peu gauche qui ne résiste pas au charme de Julie Jezequel, inspectrice mutine et espiègle.L A
Le vendredi 29 Septembre 2006 |
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