Synopsis.
Après la mort de sa femme, l’inspecteur bruxellois Yoann Peeters décide de venir s'installer, avec sa fille, à Heiderfeld, son village natal. Mais il n’a pas le temps de défaire ses cartons que Sébastian Drummer, un policier du cru, sonne à sa porte. Le corps de Driss, un jeune footballer togolais du club local, vient d’être repêché.
Certes tout laisse supposer que ce jeune s’est suicidé, mais c’est la première fois que Sébastian Drummer est confronté à une affaire de ce type.
Des fausses pistes…
Bien sûr, chacun le devine, Driss ne s’est pas suicidé. Commence alors la longue liste des fausses pistes et des culpabilités diffuses.
Le meurtrier serait-il ce marginal à moitié fou Jeff Lequais, dit « l'Indien » parce qu’il vit dans les bois. A moins que ce meurtre ne soit lié à une filière d’immigrants clandestins ou à une affaire de match truqué. Tour à tour, Yoann Peeters soupçonne un compatriote de Driss impliqué dans des trafics d’êtres humains puis le coach de l’équipe de foot au passé trouble. Mais peut-être la mort de Driss résulte-t-elle d’une soirée sado-maso qui a dégénéré ?
Ces pistes se referment pendant que d’autres s’ouvrent.
Ce jeune fils de diplomate serait le meurtrier de Driss ? Sa mort aurait-elle un rapport avec le projet de barrage qui voit grenouiller la bourgmestre ? Et Yoann Peeters appréhende en vain la fermière organisatrice des soirées fines…
… à la culpabilité diffuse et au cadavre qui se déplace
Cette culpabilité diffuse se trouve accentuée par les songes qui ouvrent chaque épisode. Driss apparait à l’un des protagonistes et semble l’accusé des stigmates qui ensanglante son corps. Certes tous sont innocents de son meurtre, mais tous sont responsables de leurs méfaits… y compris Driss qui se révèle coupable de l’irréparable.
Et le mystère s’épaissit lorsqu’un coupable s’accuse, mais précise qu’au moment d’enterrer le cadavre celui-ci avait disparu. La piste du corps de Driss conduit jusqu'à un chalet abandonné. Le verdict de la scientifique est sans appel : c’est ici que Driss a été assassiné. Mais alors l’homme qui s’accuse n’est pas le meurtrier et si Driss a été assassiné dans ce chalet comment son corps a-t-il pu être retrouvé en aval échoué sur les berges de la rivière ?
Le spectateur : enquêteur aveuglé.
Aveugle à la beauté du lieu en cette fin d’été, Yoann Peeters se laisse happer par chaque nouvelle piste, convaincu de tenir enfin l’assassin. Comme un mono-maniaque hypnotisé, il ne s’aperçoit qu’un peu tard que sa fille perd pieds et lorsque les événements le rattrapent c’est quasi l’irréparable qu’il commet…
Quant au spectateur, s’il n’a jamais été trompé, il a, dès les premiers instants de la série, confondu présent et passé, autant dire que cet adepte du pimpon des séries policières nordiques, habitué aux personnages de flic borderline, découvre ici un inspecteur au-delà de la marge, un inspecteur tombé de la page.
En Belgique noir c’est noir et le glauque, gluant et étouffant, s’impose à l’écran… sordide au-delà du concevable, c’est lorsque tout semble enfin pour le mieux qu’éclate la vérité désespérante et Yoann Peeters n’a plus que sa fille a qui se raccrocher.
L A
Le dimanche 5 Septembre 2016 |
|
