Il ne manquait rien pour hisser « le groupe flag », qui semble débuter par un clin d’œil (1), à l’acmé des séries made in France, lieu quasi dépeuplé.
Les acteurs étaient particulièrement convaincants dans leurs personnages de flics sous pression et l’affrontement entre Claire et Bernard (2), qui inaugurait l’épisode un de la saison un, laissait présager le meilleur. Les scénaristes avaient pris soin d’imaginer une intrigue secondaire à même de lier chaque épisode en un tout, capable d’induire une forte addiction. Et la première saison se refermait, tout naturellement, par le dénouement de cet arc narratif sordide et sanglant.
Chacun pouvait espérer une saison deux beaucoup mieux agencée, aux intrigues encore plus fouillées, en d’autres termes une saison deux réellement captivante.
Et patatras…
Les saisons deux et trois se recroquevillent dans une banalité télévisuelle inhérente au téléfilm aussi bâclé que peu imaginatif (3). L’héroïne se débat dans des problèmes sentimentaux superficiels. Quant à Bernard, il s’entiche de la nouvelle commissaire, une certaine Marjorie, dont le spectateur a du mal à cerner l’utilité de ce personnage qui oscille entre croqueuse d’hommes et amoureuse naïve. Autant dire que toute intrigue secondaire consistante disparait au profit de mille détails jamais exploités.
Et quand arrive, après une longue interruption, la saison quatre, rares sont ceux qui croient encore au possible sursaut du « groupe flag » alors que nombreux sont ceux qui misent sur sa lente agonie au fin fond d’un ennui abyssal.
Et patatras, ce n’est pas dans l’ennui qu’est immergé le spectateur, mais dans un océan de perplexité.
• Les scénaristes auraient-ils mis en déroute leur flemme ?
Dès le premier épisode de cette nouvelle saison, l’intrigue secondaire affirme sa forte présence récréant ainsi, au-delà des péripéties, une unité narrative des plus intrigantes.
• Le réalisateur aurait-il décidé de rompre radicalement avec l’esthétique plate de l’écran plasma ?
Et des filages nerveux ou des split-screen enchainent les scènes urbaines.
• Le regardeur assiste-t-il à la résurrection d’une série laissée pour morte trois ans plus tôt ?
La production en a décidé autrement puisque cette saison (4) est l’ultime soubresaut de ce qui aurait pu être, mais n’a pas été.
1- « Après cinq années passées à la Poste, Claire Lagache décide de changer radicalement d'orientation professionnelle et entre à la Police Judiciaire ». Mais elle espère intégrer la Crim’ (s’agit-il de la série en 80 épisodes ? ) et n’obtient que le groupe flag…
2- Bernard est présenté comme un macho qui voit d'un mauvais œil l'arrivée d'une femme dans son équipe… Malheureusement, ce trait de caractère est très mal exploité, voire très vite gommé…
3- Notons malgré tout que la série n’est jamais victime du syndrome de Tartuffe…
4- D’après Wikipédia « la cinquième saison a été entièrement écrite »L A
Le vendredi 2 Janvier 2015 |
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