C’était incontournable !
Après avoir pris chair à cinq reprises sur le grand écran, Hannibal Lecter ne pouvait échapper plus longtemps à son destin, il ne pouvait que se réincarner sur l’écran plat de nos télévisions post-cathodique, à grand renfort de numérique.
C’est chose faite pour ce tueur en série psychopathe et psychiatre, fin gourmet et cannibale.
Préquelle
Il s’agit d’une œuvre qui narre des événements antérieurs à l’œuvre originale (1). Et la saga d’Hannibal Lecter n’est, en dernière analyse, qu’une succession de préquelles
« Hannibal Lecter : Les Origines du mal » (cinquième film de la saga et quatrième de la série Anthony Hopkins) n’est-il pas la prequelle des quatre précédents films (des trois de la série Anthony Hopkins) ? Si l’on considère maintenant « Dragon Rouge » (troisième film de la série Anthony Hopkins et quatrième de la saga) ; ne constitue-t-il pas la préquelle du « Silence Des Agneaux » (premier film de la série Anthony Hopkins et deuxième de la saga) et par voie de conséquence d’« Hannibal » (deuxième film de la série Anthony Hopkins et troisième de la saga)? Quant au « Sixième Sens », s’il n’est la préquelle de rien, il n’en est pas démuni pour autant, puisqu’il admet à l’image de tous « Hannibal Lecter : Les Origines du mal » et maintenant « Hannibal la série TV » comme prequelle, prequelle qui ne peut se dégager à son tour de la prequelle « Hannibal Lecter : Les Origines du mal »
Chacun comprendra donc aisément que bien plus qu’un Serial Killer, Hannibal est avant tout une préquelle en série.
Perdue, au beau milieu de cette chronologie labyrinthique faite de ces préquelles enchâssées, la série TV se situe entre « Les Origines du mal » et « Dragon Rouge », aux temps où le célèbre psychiatre Hannibal Lecter conseillait le FBI au cours de ses traques des tueurs en série. Ou, pour être plus précis, épaulait l’agent spécial Will Graham.
La saison 1
Ceci étant posé et grandement éclairé, voyons en quoi consiste cette série.
La difficulté principale qu’ont dû affronter les scénaristes était probablement d’imaginer un moyen efficace pour suppléer au manque de suspense inhérent à toute prequelle (2).
Ils ont décliné leur réponse sur plusieurs modes
Au manque de suspense, ils ont ajouté l’absence d’humour et le passage obligé par un repas raffiné (3), que l’on devine cannibalesque.
Avec l’absence d’humour, ils ont gommé toute romance préférant incruster, de-ci de-là, d’incertaines accélérations nuageuses.
Aux carences romantiques, ils ont ajouté le manque d’intrigue criminelle et les visions récurrentes d’un cerf pacifique.
Aux intrigues criminelles ils ont substitué des images improbables de cadavres atrocement mutilés ou empilés pour un totem phallique au bord d’une mer amniotique
En résumé, ils ont tout simplement réalisé la version gore de la bluette « Médium » (4), cette femme dont les visions sympathiques permettaient de démasquer des meurtriers. Ici Allison DuBois (5) s’appelle Will Graham. Profiler déglingué, qui n’est pas uniquement la proie de visions macabres, qui souffre aussi de divers dérangements psychologiques dont le syndrome d'Asperger n’est pas le plus handicapant.
En attendant la saison 2
Si la saison 1 semblait dédiée à la cuisine française, la saison 2 devrait l’être à la cuisine japonaise. Mais en attendant, la saison 1 s’est refermée sur un « colgada en la pared » qui, en rupture avec la tonalité de ses treize épisodes, n’est pas dénué d’humour.
Hannibal Lecter s’avance, telle Clarice Starling, dans le couloir sombre de l'hôpital psychiatrique de Baltimore et s’immobilise face à la cellule où est détenu Will Graham...
1- Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9quelle
2- En effet, chacun connait la fin de l’histoire puisqu’elle a été contée avant.
3- A l’exception de l’épisode 3, où personne ne mange.
4- Série télévisée américaine en 130 épisodes de 42 minutes créée par Glenn Gordon Caron, 2005-2009
5- Héroïne de la série « Médium »
L A
Le samedi 14 Decembre 2013 |
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