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Pepe CarvalhoTatuaje -1978- |
Réalisateur : Bigas Luna Avec : Carlos Ballesteros : Pepe Carvalho et Pilar Velázquez: Charo ||| Mónica Randall: Teresa Marsé ||| Carmen Liaño: Queta ||| Carlos Lucena: Sr. Ramón ||| Luis Ciges: Bromuro ||| Terele Pávez: La andaluza ||| Luis Induni: SR. Singel ||| Sur une plage de Barcelone, un cadavre est découvert flottant entre deux eaux, avec un étrange tatouage. Pepe Carvalho, détective galicien, aura la lourde tâche d’identifier ce mort et au passage de démasquer le meurtrier. Ancien agent de la CIA, septique et désabusé, il fouillera les bas fonds de Barcelone mais aussi les canaux d'Amsterdam. |
Pepe Carvalho |
[D'après le roman :] Tatouage Un baigneur qui n’avait d’yeux que pour une nageuse à l’anatomie de rêve aperçoit un corps bercé par la vague. Ramené sur le rivage de sable chaud, la multitude se masse autour de ce cadavre au visage emporté par les poissons. Dans le quartier des Ramblas la guardia civil multiplie les descentes dans les bars louches et deux jours après la découverte du corps, macs et putes sont en cavale ou en prison. L’efficacité de la police franquiste n’est plus à démontrer. Quelle est l’identité de cet homme qui met la police en émoi ? Le patron d’un salon de coiffure chargera Pepe Carvalho de lever le point d’interrogation. Exploitant le seul élément en sa possession, le tatouage, il s’envolera jusqu’en Hollande où des anciens collègues de la CIA lui indiqueront, à contre cœur, quelques noms d’immigrés susceptibles de l’informer. Manuel Vasquez Montalban dirigeant du PSUC, au sortir des geôles franquistes, pressentant que le roman policier et à travers lui le personnage du détective allait lui offrir la liberté de porter un œil critique sur la société espagnole, donne vie à Pepe Carvalho. (Personnage qu’il avait utilisé précédemment dans l’étrange texte J’ai tué Kennedy). Dés sa première apparition, il le plonge dans un univers, son univers, qui deviendra récurrent. Biscuter, compagnon de geôle, un droit commun, recueilli non loin de MontJuic devenu secrétaire cuisinier. Bromure, indicateur, cireur de chaussure, ancien de la division azul partie combattre sur le front de l’Est. Charo, prostituée libérée et libérale quasi-post-moderne. Barcelone, ville grouillante, singeant l’Amérique, débordant de putes, de macs, de bourgeois et de misère, de souvenirs… de la guerre, de l’anarchisme, de la répression. Et au fil des aventures quelques-uns disparaîtront, s’éloigneront ou changeront jusqu’à ne plus être que l’ombre d’eux-mêmes. Biscuter deviendra grand cuisinier, spécialiste des soupes. Bromure mourra emporté par les saloperies que charriait l’eau qu’il ne buvait jamais. Charo immigrera en Andorre. Quant à Barcelone, les olympiades se chargeront de lui faire franchir le pas de la modernité. Conjointement à l’ébauche de l’univers dans lequel évoluera son détective, il annonce la dualité dans laquelle s’inscriront ses romans. A la marge des complots politico-industriels, des mafias européennes, il y a place pour le hasard obscène. Ses meurtres ne seront jamais le fruit direct des manigances des puissants, ils se situeront dans cet espace quand ils ne seront pas le fruit brut des impondérables miséreux. L’homme au tatouage était un trafiquant de drogue. Mais sa mort résulte-t-elle de son activité criminelle ? Quels liens existent-ils entre un patron coiffeur besogneux et ce trafiquant ? De la conspiration à l’abject imprévu, toute l’œuvre de MV Montalban est synthétisé dans son premier polar. |
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