|
Pepe CarvalhoLes Mers du Sud |
Réalisateur : Philippe Venault Scénario et dialogues : Gérard Carré Adaptation : Philippe Venault Avec : Pepe Carvalho >> Juanjo Puigcorbé >> ||| Charo >> Carla Maciel >> ||| Biscuter >> Jean Benguigui >> ||| Bromure >> Pep Cortes >> ||| Jessica >> Monica Godoy Stuart Pedrell, le célèbre architecte barcelonais, aurait tout plaqué pour partir dans les Mers du Sud... C’est ce que tout le monde croyait jusqu’à ce que sa fille, Jessica Pedrell, reçoive une carte postale postée depuis de Bellvitge, une banlieue défavorisée de Barcelone. La jeune Yes s’adresse à Carvalho afin qu’il retrouve son père. Malheureusement, celui-ci, avec l’aide de Biscuter, découvre que Pedrell a été assassiné... Yes le charge ensuite de reconstituer son itinéraire… Carvalho établit très vite que Pedrell n’a jamais quitté Barcelone et qu’il s’est installé dans la banlieue où amoureux d’une jeune militante, il collabore à des mouvements de sans-papiers… Pedrell aurait-il été la victime de ses anciens amis, les promoteurs immobiliers peu scrupuleux, qui cherchent à déloger ces squatters https://www.youtube.com/watch?v=_i6rqc6Dsuk |
Monica Godoy |
[D'après le roman :] Les Mers du Sud Dans une Espagne qui réalise fiévreusement que le Caudillo n’est plus, dans une Barcelone qui ne soupçonne pas qu’un jour elle sera royale et olympique, un important industriel du BTP met en ordre ses affaires, confie la direction de l’entreprise à son épouse et s’embarque pour les mers du Sud, sur la trace de quelque peintre célèbre, à la recherche de la lumière de la vie et de la renaissance du temps, du mythe de l’Eden. Sa famille, ses associés, ses amantes, durant l’année écoulée sont sans nouvelles de lui. Son voyage dans les mers du Sud s’apparente à une véritable disparition. Mais qu’importe. Personne ne s’en soucie, ni sa femme, qui grâce à son départ accède à une fonction sociale, ni ses associés. Le marquis de Munt de Montornès se consacre à « vivre avant la révolution » quant à Planas, il gravit les échelons de l’organisation patronale espagnole. Pour cette bourgeoisie, qui a toujours dilué deux doigts de libéralisme éclairé à son franquisme historique, seul compte le chiffre des affaires. Et dans ce domaine, même si la société s’agite quelque peu, la mort de Franco ne semble pas devoir l’altérer. Après une course poursuite dans les rues de Barcelone, la police appréhende des jeunes qui circulaient à bord d’une voiture volée. L’un de ces jeunes, plus nerveux que ses compagnons, réussit à leur fausser compagnie. Il enjambe une palissade qui ceinture un chantier… et se retrouve nez à nez avec un cadavre. Le corps est très vite identifié. Il s’agit de Stuart Pedrell, l’homme d’affaires que tout le monde croyait dans les mers du Sud. Un vent de panique s’abat sur sa famille et ses anciens associés. Qu’a donc fait cet homme durant l’année écoulée ? Il ne faudrait pas que ses frasques remettent en question le bel agencement imaginé par les uns et les autres ! Pepe Carvalho, ancien membre du PCE devenu agent de la CIA, du temps de l’exil, a installé ses bureaux de détective privé non loin des Ramblas à deux pas du marché de la Boqueria. Et c’est à lui que la famille s’adresse pour lever le mystère qui pèse sur l’année passée. Les interrogatoires de la femme, de la fille et des associés de Stuart Pedrell le conduisent à San Magin, banlieue prématurément vieillie aux relents de scandale immobilier, ville satellite que le Caudillo inaugura le 24 juin 1966 et qui depuis proclame fièrement « une ville nouvelle pour une nouvelle vie ». En quelque sorte, les îles Marquise à une poignée de stations de métro de la place Real ! Les Mers du Sud constitue la troisième apparition du détective Pepe Carvalho (après Tatouages et La Solitude d’un manager). Le temps des désillusions n’est pas encore venu, la période de transition entre franquisme et démocratie ne fait que s’ouvrir et tout semble encore possible. A l’opposé de la Rose d’Alexandrie qui marquera la fin de ces illusions, la facture de ce roman reste fluide, moins sujette aux digressions désabusées, moins chargé de nostalgie. Annoncée dans la solitude du manager, l’intrigue n’est que le prétexte d’une plongée au cœur d’une banlieue ouvrière barcelonaise pendant la campagne des élections municipales de 1979 qui sont justement un moment important de cette période de transition. Mais il ne faut pas croire que l’intrigue se résout dans cette campagne politique ; dans cet ouvrage MV Montalban n’adopte pas la logique du complot qui voudrait que l’Histoire ne soit qu’une suite d’intrigues entre les possédants et leurs sbires. Stuart Pedrell n’a pas été assassiné parce qu’il projetait de dénoncer un scandale politico-financier, mais parce que l’impondérable s’est glissé dans sa vie, que le hasard à eu raison de lui, sous la forme du sordide. |