Critiques Polars - Marc LEMONIER


Marc LEMONIER

MARC LEMONIER

Michel Audiard, L’intégrale De A à Z.


Aux éditions EDITIONS HORS COLLECTION

710

Lectures depuis
Le jeudi 7 Decembre 2012
Michel Audiard, L’intégrale De A à Z.

Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

A partir de novembre, pour les clochards, il n'y a plus que deux solutions : la Côte d'Azur ou la prison.





Si Michel Audiard est connu pour les films auxquels il a collaboré en tant que dialoguiste, scénariste, pour ceux qu’il a réalisés, pour ses citations, pour sa gouaille, son inamovible casquette, connait-on véritablement l’homme et son univers ?
Marc Lemonier dans ce dictionnaire richement illustré, dont bon nombre de photos d’archives inédites, nous invite à retrouver l’homme, les artistes qu’il a côtoyés, les films auxquels il a participé et quelques mots clés.
Après une entame chaleureuse relatant la biographie de Michel Audiard, dans laquelle on apprend de nombreuses anecdotes, plus que dans des dictionnaires dont les fiches sont écrites dans un style sec et uniforme, Marc Lemonier décline l’univers de Michel Audiard de A comme Alfred Adam, acteur et scénariste, à Z comme Léon Zitrone, journaliste de télévision qui apparait dans quelques films comme Le Gentleman d’Epsom. En passant par Le Cave se rebiffe, Frédéric Dard, Elle cause plus… elle flingue, Jean Herman (alias Jean Vautrin), Maigret et l’affaire Saint-Fiacre, Mort d’un pourri, Philippe Noiret, Charlotte Rampling, Fernand Raynaud, Tendre poulet… tous noms prélevés au hasard.
Car cet ouvrage se lit (et se regarde) comme on pioche dans un buffet garni. On picore, on feuillette, on déguste, on avance, on revient en arrière, on regarde et on apprécie les photographies, les commentaires, les anecdotes, les petits plus. Revenons quelque peu sur la biographie, du moins sur les premières lignes, de Michel Audiard telle que nous la décrit Marc Lemonier.
Michel Audiard est né de père inconnu le 15 mai 1920, au numéro 2 de la rue Brézin, à Paris XIVe. Sa mère, une jeune fille de la petite bourgeoisie auvergnate, le laissa sans regret derrière elle lorsqu’elle retourna au Puy-en-Velay. Michel ne souhaita jamais savoir qui était son père, déclarant à plusieurs reprises qu’il s’en « fou[tait] complètement », ajoutant que cette incertitude sur ses origines le dissuadait d’être raciste. « Après tout, je suis peut-être arabe, juif ou arménien… » Sa mère l’oublia et ne se manifesta qu’une fois, alors que Michel commençait à apparaître à la télévision, pour lui reprocher de ne pas porter la cravate…
Une réaction maternelle pour le moins irréaliste ! Quant à la déclaration de Michel Audiard concernant son origine paternelle, elle dénote que l’ignorance de son origine peut parfois être un bienfait engendrant l’humanisme.
Revenons au corps même de ce dictionnaire et par exemple, prenons au hasard, Babette s’en va-t-en guerre, un film de Christian-Jacques de 1959 avec Brigitte Bardot en vedette principale. Le scénario original de Raoul Lévy est rejeté par B.B. alias Babette. Elle déplore que l’héroïne la transforme « en Mata-Hari vulgaire qui couche avec tout le monde ». Gérard Oury et Michel Audiard sont appelés à la rescousse. Un film qui permet à Francis Blanche d’exprimer toute la mesure de son talent dans l’interprétation extravagante de Papa Schultz.
Jean-Paul Belmondo, Francis Blanche, Bernard Blier, Mireille Darc, Louis de Funès avant qu’il devienne un acteur de premier plan avec La Grande vadrouille, Jean Gabin, Annie Girardot, Michel Serrault, Lino Ventura, pour ne citer que les plus grands, sans oublier les spécialistes des seconds rôles tels que Philippe Castelli, Robert Dalban, Paul Frankeur, Jean Lefebvre, Paul Mercey, Bernard Musson, André Pousse ou Dominique Zardi, font partie intégrante de la bande à Audiard. C’est la conjugaison de leur talent, de leur présence, de leur gouaille, de leur gueule, le tout associé aux dialogues percutants de Michel Audiard qui fait qu’ils restent acteurs et films) indissociables dans nos mémoires.
Tous ces noms, et bien d’autres, même ceux qui n’ont participé qu’à un seul film comme Isabelle Adjani ou Fernandel, bénéficient d’une fiche, plus ou moins longue selon leurs prestations, avec véritable patronyme, date de naissance, date de décès éventuellement, listes des films dont Audiard fut le dialoguiste, le scénariste ou le réalisateur, auxquels ils ont participés. Sont recensés également les réalisateurs avec lesquels il a travaillé, même pour un film tel que Yves Allégret ou Claude Zidi, et tous les films auxquels il a collaboré.
Cela va de 125, rue Montmartre de Gilles Grangier en 1959, à Les Yeux de l’amour de Denys de La Patellière en 1959. Coïncidence de date. Les fiches de ces films décrivent succinctement le scénario, et offrent les petits à-côtés permettant un éclairage complémentaire. Ainsi, 125, rue Montmartre, qui est l’adaptation d’un roman d’André Gillois permet à Audiard d’évoquer ses propres souvenirs de livreur de journaux, et dont la préparation et le tournage renforcent la sympathie mutuelle que ressentaient déjà depuis Le Rouge est mis, Audiard et Ventura. Ces films sont notés (impartialement ?) d’un A pour à voir ou à découvrir, de deux AA pour bon film avec de bonnes surprises, et d’un triple AAA (une référence qui ne doit rien aux agences de notation dont je ne citerai pas le nom afin d’éviter de leur faire de la pub) pour Chefs-d’œuvre.
D’autres personnages célèbres sont également évoqués comme De Gaulle. Pourquoi, comment ? Autant de bonnes questions dont les réponses sont déclinées dans la fiche consacrée au Général.
Enfin, quelques mots-clés comme Anarchisme de droite, Argent, Con, Littérature, Mort, complètent ce portrait haut en couleurs, au réel et au figuré.
Indispensable à tout cinéphile qui pense connaître Audiard sous toutes ses coutures, et au curieux qui découvrira bon nombres de films auxquels son nom reste attaché.
Un ouvrage de poids dans votre bibliothèque : 1440 grammes, comprenant la filmographie et la bibliographie par années.



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