Critiques Polars - Philippe MARGOTIN


Philippe MARGOTIN

PHILIPPE MARGOTIN

Hollywood, Scènes De Crimes


Aux éditions

594

Lectures depuis
Le vendredi 16 Septembre 2011
Hollywood, Scènes De Crimes

Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

Alors que se déroule du 2 septembre au 11 septembre 2011 la 37ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville, il me semblait nécessaire de vous présenter un ouvrage paru au mois de mars de cette année et qui par des manipulations incompréhensibles de ma part s’était trouvé enfoui tout au bas de ma PAL.
Treize drames qui ont défrayé la chronique et qui se sont déroulés entre 1921 et 2003. Treize drames qui ont tous plus ou moins marqué les esprits et qui ont alimenté les faits-divers médiatiques et continuent à être évoqués de temps à autre à la suite de nouvelles révélations fracassantes et de nouvelles pièces versées aux dossiers. Des drames qui ont donné naissance aussi à de nombreux romans de fiction et de récits, de films également.
Après un avant-propos dans lequel l’auteur esquisse un rapide historique de la Mecque du cinéma, un village à l’origine créé par un couple d’agents immobiliers qui achète soixante hectares de terrains divisés en lots. En 1900 Hollywood ne compte que seulement 500 habitants puis dès 1912 c’est la déferlante des studios de cinéma, et le début de ces affaires qui sont répertoriées dans l’ouvrage.
Treize affaires criminelles ou supposées telles qui possèdent un goût d’inachevé, probablement à cause du laxisme du LAPD (Los Angeles Police Department) du moins pour certaines d’entre elles. Car entre suicides, morts accidentelles et meurtres, parfois il est difficile d’établir une vérité qui satisfasse indubitablement. Les témoins, lorsqu’il y en a, ne délivrent qu’une vision partielle et partiale des incidents, et se contredisent.
Tout le monde se souvient, ou au moins en a entendu parler, des morts énigmatiques teintées de suicide de Marylin Monroe l’éternelle, de Natalie Wood, inoubliable interprète de La fureur de vivre avec James Dean et de West Side Story, de Paul Bern, de Georges Reeves, des meurtres perpétrés sur Sharon Tate qui fut l’épouse de Roman Polanski, d’Elizabeth Short surnommée le Dahlia noir et tirée de l’oubli par James Ellroy, du décès mystérieux de Virginia Rappe, jeune starlette qui était invitée à une soirée organisée par Fatty Arbuckle. Sans oublier les affaires qui ont impliqué O.J. Simpson gloire du football américain, de Phil Spector l’un des plus grands producteurs américains du rock possédant à son tableau des stars internationales telles que Ike et Tina Turner, les Beatles, John Lennon, Georges Harrison, Leonard Cohen ou encore Les Ramones.
Revenons sur la première des enquêtes évoquées, celle qui voit Fatty Arbuckle en tant qu’acteur principal. Philippe Margotin, comme pour les autres décès troublants qu’il narre avec simplicité en apportant un éclairage plus lumineux que bien des romans qui leur furent consacrés, remonte à la source. La naissance et la vie familiale et professionnelle des principaux protagonistes, une analyse sobre et convaincante, des faits établis qui ne souffrent d’aucune contestation, jusqu’au dénouement final, et, alors que le lecteur est convaincu des affirmations du narrateur, l’auteur laisse libre cours à d’autres suppositions, entretenant le doute quant au bien fondé des affirmations précédentes. Philippe Margotin décrit la jeunesse de Roscoe « Fatty » Arbuckle, les malveillances des autres gamins se moquant de lui à cause de sa surcharge pondérale, son désir de prendre le contre-pied en devenant amuseur public, comédien et acteur dans de nombreux films, devenant l’égal dans le cœur du public de Charlie Chaplin, découvrant et propulsant Buster Keaton sur le devant de la scène, jusqu’à cette nuit malheureuse où décède Virginia Rappe dans une des chambres de la suite réservée pour ses soirées arrosées. Fatty, plus ou moins blanchi d’un meurtre qui n’est pas si évident à établir, ne s’en relèvera pas. A ce propos, on en apprend plus en quelques pages sur cette affaire que dans le roman d’Ace Atkins, le jardin du Diable, par exemple. Et la relation qui est faite de cet événement, qui sera suivi de beaucoup d’autres, s’avère plus simple et plus probante de la part de Philippe Margotin. Mais il est vrai que Le Jardin du Diable se veut fiction et peut donc jouer avec la réalité sans que cela soit rédhibitoire.
De même sa mise en scène et les explications concernant les faits que l’auteur avance dans les morts de Marylin Monroe, de Natalie Wood, de Georges Reeves, qui incarna pour la télévision le rôle de Superman et le fit sortir des second rôles cinématographiques auxquels il était habitué, Paul Bern, scénariste et réalisateur de films et surtout époux un certain temps de Jean Harlow. Un certain temps en effet puisque son corps a été découvert deux mois et trois jours après leur mariage. Le suicide ne fait aucun doute, en apparence, car quelques détails troublants laissent à penser que l’arme utilisée par Bern pour se suicider serait en réalité l’arme d’un crime. La version du suicide est retenue, car, comme l’écrit Philippe Margotin « cette version a le mérite d’être possible ».
Entre faits avérés, faits supposés, suspicions et réalités maquillées, c’est tout un monde qui renait sous la plume de Philippe Margotin, et ce n’est pas du cinéma. Même si la mort joue parfois à la roulette, comme celle de Bugsy Siegel, célèbre maffieux ami de Lucky Luciano et surtout créateur du Las Vegas actuel.
Alors si vous ne pouvez pas vous rendre au Festival du Cinéma Américain de Deauville, vous pouvez toujours pallier cette carence par ce très bon documentaire.



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