Production: Alfred Hitchcock, Warner Bros, 1950, G. B. Réalisation: Alfred Hitchcock. Scénario: Whitfield Cook, d'après des histoires de Selwyn Jepson, « Man Running » et « Outrun the Counstable ». Adaptation: Alma Reville. Dialogues additionnels: James Bridie. Directeur de la photographie: Wilkie Cooper. Décors: Terence Verity Musique: Leighton Lucas; dirigée par Louis Levy Montage: Edward Jarvis, Ingénieur du son: Harold King. Studios: Elstree, G. B, Distribution: Warner Bros, 1950, 110 minutes. Interprétation: Marlène Dietrich (Charlotte Inwood), Jarre Wyman (Eve Gill), Michael Wilding (l'inspecteur Wilfred Smith), Richard Todd (Jonathan Cooper), Alastair Sim (commodore Gill), Dame Sybil Thorndike (Mrs. Gill) et Kay Walsh, Miles Malleson, André Morell, Patricia Hitchcock, Hector Mac Gregor, Joyce Grenfell. |
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Synopsis |
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Jonathan Cooper appelle à l’aide son amie d’enfance Eve Gill et, dans la voiture à bord de laquelle ils fuient la police, il lui raconte que la police le croit coupable du meurtre du mari de sa maîtresse, la chanteuse Charlotte Inwood. La méprise résulte du fait qu’après avoir assassiné son époux Charlotte lui a demandé d’aller chez elle récupérer une robe, la sienne étant tachée de sang. Et c’est en ressortant que la police l’a pris en chasse Eve accepte de cacher son ami chez ses parents et décide de s’introduire dans l’entourage de Charlotte afin de la démasquer. Mais les apparences sont parfois trompeuses… |
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Du flash-back au réel... |
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Ce film s’ouvre sur un rideau de théâtre qui se lève et se termine sur un rideau de fer qui se referme en tuant le coupable. Entre, une jeune fille qui souhaite devenir comédienne, joue son premier rôle : celui de détective amateur. Ce qui ne va pas sans simulacres et déguisements. Mais là n’est pas l’essentiel de ce « Grand Alibi ». Il est tout entier contenu dans l’utilisation que fait Hitchcock du flash-back -utilisation qui fut beaucoup reprochée au réalisateur. Lorsque Eve aide à son ami de fuir la police, celui-ci lui raconte les événements qui ont accompagne le meurtre du mari de sa maîtresse. Pour ce faire le cinéaste a recourt au flash-back. Le suspense à la Hitchcock se fonde sur le savoir : le spectateur en sait toujours plus que les protagonistes. Bien évidemment, ce savoir repose entièrement sur les images. Autant dire que les images ne peuvent qu’être la représentation véridique de la réalité. Mais dans ce cas, le spectateur s’aperçoit, à la fin du film, que les images du flash-back étaient mensongères! Hitchcock aurait-il enfreint une des lois qu’il s’était fixé lui-même? Aurait-il trompé le spectateur? Que nenni! Le principe de véracité des images n’est valide que lorsqu’elles saisissent le réel dans toute sa complexité, c’est à dire de façon non subjective - ou parcellaire, ce qui est identique. (1) Ici le flash-back n’est pas un retour à une réalité antérieure, il n’est que l’illustration cinématographique du récit de Jonathan Cooper, en d’autres termes de son mensonge, nœud de toute l’intrigue. En fait, en filmant ce mensonge, Hitchcock le hisse au rang de vérité, il nous place dans la position d’Eva qui croit son ami car il ne peut mentir puisqu’il est son ami. Ainsi l’intrigue peut se dérouler jusqu’au dénouement, dans un long mouvement qui consiste à neutraliser l’objectif de la caméra subjective des premières images et à lui substituer la vérité. (1) Ce subterfuge Hitchcock l’utilisera de nombreuses fois, ne serait-ce que pour rendre possible un film comme Psychose, où il ne nous montre de la mère de Norman Bates qu’une silhouette… Quant à Brian de Palma, il fondera tout son cinéma sur cette virtuosité. |
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Du sang.... sur la robe |
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