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Woody Allen |
Brève biographie. |
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Woody Allen, de son vrai nom Allen Stewart Konigsberg, est né à New York à Brooklyn dans une famille juive qui déménage souvent et se dispute tout autant. Aussi trouve-t-il très vite refuge dans les salles obscures de son quartier. A ce sujet, il dira plus tard « Moi, j'ai toujours détesté l'été, détesté la chaleur, détesté le soleil. J'avais donc pris l'habitude de me réfugier dans des salles climatisées. Et parfois j'y allais quatre, cinq ou six fois par semaine, ou même chaque jour; j'y dépensais tout mon argent de poche. Il y avait toujours un double programme. J'adorais ça! Mais en hiver, en période scolaire, c'était autre chose ! On n'avait le droit d'aller au cinéma qu'en fin de semaine. Alors, généralement, j'y allais et le samedi et le dimanche, et parfois même le vendredi après-midi, en sortant de cours » Par la suite il vend des gags à NBC, puis se produit dans des cabarets ou à la télévision, avant de devenir l’un des comiques les plus cotés de la scène new-yorkaise. Il travaille à l’écriture du scénario de « What's New Pussycat » ?, film qui sort en 65 puis il détourne un film d'espionnage japonais (« What's Up, Tiger Lily » ) et interprète Dr. Noah dans Casino Royale. |
Sous la rupture, la continuité. |
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Ce n'est finalement en 68 qu’il devient réalisateur avec « Prends L'oseille Et Tire-toi », succès public et critique. Il enchaîne aussitôt une série de films qui connaissent le même succès et semble l’enfermer dans un genre : le comique fils cadet du gagman. Mais en 77 il rompt avec ce cinéma et réalise « Annie Hall », puis le très bergmanien « Intérieurs » et enfin ce qui est aux yeux de beaucoup son chef d’œuvre « Manhattan » (1) Mais sous cette apparente rupture, ne se cache-t-il pas une continuité inflexible? Qu’il s’agisse de « Prends L'oseille Et Tire-toi », de « Annie Hall » ou de « Scoop », le personnage est le même: silhouette frêle, maladresses et grosses lunettes. Et cette présence, qu’il ne tentera jamais de travestir, sera toujours marquée par le sceau de l’angoisse existentielle. D’un bout à l’autre de sa filmographie Woody Allen est et reste le juif new-yorkais, malchanceux, en proie aux obsessions et frustrations sexuelles. Et d’un film à l’autre, il puise son inspiration dans le même matériel : son autobiographie. Réelle ou imaginaire (2), nourri l’une de l’autre, portée par lui ou ses différents lui-même. 1- A ce propos, il est piquant de noter que Pauline Kael influente critique du New Yorker écrivit : « Quel homme dans la quarantaine, hormis Woody Allen, pourrait faire passer sa prédilection pour les adolescentes pour une recherche des valeurs authentiques » mais la critique n’en était pas à sa première bévue, elle avait traité de façon identique Clint Eastwood 2- Dans « Prends l'oseille et tire-toi » les parents du héros apparaissent affublés de masques de Groucho Marx. Allen dira à ce propos : « Mes parents ne méritaient pas qu'on voie leurs visages.» |