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Angelique |
Anne Golon |
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C’est sous pseudonyme que Simone Changeux publie son premier roman en 1943 (1) et c’est toujours sous divers noms de plume qu’elle poursuivra ses activités littéraires (2) et cinématographiques (3). En 1947, elle fonde le magazine « France 47 » avant d’embarquer pour le Congo où elle réalise divers documentaires, dont un sur la construction à Brazzaville de Notre-Dame du Congo. Et c’est au cours d’une expédition dans ce pays qu’elle rencontre Vsevolod Sergeïvich de Goloubinoff (4). De retour en France, Simone et Sergeïvich s’installent à Versailles (la ville) et en 1952, Simone, soutenue et aidée dans son travail de recherche par son mari, entreprend la rédaction du premier Angélique. Pavé de 900 pages divisé en deux tomes (5), cet opus inaugural est publié en France en 1957 sous le pseudonyme d’Anne et Serge Golon (6), un an après l’avoir été en Allemagne sous celui d’Anne Golon. La suite est connue : la saga occupera treize volumes (7), que l’auteure, après de longues batailles juridiques pour faire valoir ces droits, entreprendra de réécrire (8). |
Bernard Borderie |
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Le nom de ce cinéaste populaire, qui s’est souvent situé à la première place du box-office, est définitivement lié à trois genres cinématographiques qui occupèrent le haut de l’affiche durant les décennies 50 et 60 : le film d'espionnage made in française ; films de « cape et d'épée » ; le pseudo film historique ou « films en costumes ». Ainsi entre 1950 et 1960 sa filmographie fait une grande place au film d’espionnage et autres comédies policières (10), puis de 1961 à 1963, il se consacre essentiellement aux films de « cape et d'épée » (11). A partir de 1964 et jusqu’en 1968, il enchaine cinq Angéliques (12), avant de se consacrer, quasi exclusivement, à la réalisation, pour la télévision, de séries à dominante historique (13). |
Michèle Mercier |
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De son vrai nom Jocelyne Yvonne Renée Mercier, celle que tout le monde connait sous le pseudonyme de Michèle Mercier a enchainé entre 1957 et 1972, une cinquantaine de films principalement français et italiens (14). Et elle peut se vanter d’avoir été la partenaire de Jean Gabin, Yves Montand, Jean-Claude Brialy, Jean-Louis Trintignant, Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni, Bob Hope, Tony Curtis, Charles Bronson, Charlton Heston, Jean-Paul Belmondo etc. Ainsi lorsqu’elle se présente pour le casting d’« Angélique », elle totalise déjà vingt-quatre films à son actif. Mais imaginait-elle, lorsqu’elle se lance dans l’aventure des Angéliques que cette série allait lui apporter la gloire, mais aussi sonner le glas de sa carrière (15)? Car, à trop faire corps avec son personnage (16), elle enferme définitivement son image dans celui d’Angélique, à tel point qu’aux yeux de la profession elle ne peut incarner personne d’autre (17). Et lorsque, contre toute attente, la série s’interrompt (18), elle se découvre abandonné de tous, et semble-t-il de son principal partenaire (19). |
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1- « Au pays de derrière mes yeux » 1943 2- Elle publie par la suite « Master Kouki » (1946) || « La Patrouille des Saints Innocents » (1947) || « Le Caillou d'Or » (1949) || « Alerte au Tchad » (1952) 3- Scénariste et ou réalisatrice de « La Femme en rouge » || « Mamans de secours » || « Notre-Dame du Congo » 4- Fils de diplomate du Tsar. Il fuit Union soviétique avec sa famille et se réfugie en France où il devient docteur ès sciences-chimiominéralogie. Il parcourt l’Afrique et l’Indochine avant de rejoindre les forces de la France libre à Brazzaville. Ce qui lui vaut d’être condamné par contumace par Vichy. Il se marie avec Simone Changeux à Pointe-Noire (Guadeloupe) 5- « Angélique Marquise des Anges » et « Angélique, le Chemin de Versailles » 6- L’agent littéraire avait peur que le public ne prenne pas au sérieux un auteur féminin… 7- « Angélique, Marquise des anges » || «Le chemin de Versailles» || «Angélique et le Roy » (1959) || «Indomptable Angélique » (1960) || «Angélique se révolte » (1960) || «Angélique et son amour » (1961) || «Angélique et le Nouveau Monde » (1967) || «La tentation d'Angélique » (1969) || «Angélique et la démone » (1972) || «Angélique et le complot des ombres» || «Angélique à Québec» || «Angélique, la route de l'espoir » (1985) || «La victoire d'Angélique » (1986) 8- Le différend judiciaire qui oppose Anne Golon et le groupe Hachette et ses deux filiales Jean-Claude Lattès et les éditions du Chêne courra de 1993 à 2002 9- Au fil des éditions, des parties des romans avaient été tronquées, voire modifiées, Anne Golon a décidé de publier l’intégrale sous sa forme originelle, mais aussi de développer certains passages. 10- Il inaugure la mythique série des Lemmy Caution, avec en 1953 « La Môme vert-de-gris » puis, en 1958, il tente de réitérer la manœuvre avec le « Le Gorille vous salue bien » 11- « Les Trois Mousquetaires » (1961) || « Le Chevalier de Pardaillan » (1962) || « Rocambole » (1963) (que l’on peut situer à la croisée de plusieurs genres) || « Hardi ! Pardaillan » (1963) 12- Qui correspond aux cinq premiers volumes de la saga 13- « les Mohicans de Paris », « Gaston Phébus » 14- En 1978, elle tourne dans « Iron Hand » de Wolfgang Liebeneiner, en 1998 dans « La Rumbera » de Piero Vivarelli et en 2011 dans « Celles qui aimaient Richard Wagner » de Jean-Louis Guillermou. Parallèlement, elle apparait à plusieurs reprises dans des téléfilms et dans la série « Vénus et Apollon » 15- Ses déboires amoureux ne sont certainement pas étrangers à sa « disparition » des écrans 16- « J'ai accepté ce rôle parce qu'il me ressemblait. » Michèle Mercier 17- Les échecs consécutifs du film d'action « Les Baroudeurs » et de la comédie satirique Macédoine, que Michèle Mercier produit, participeront aussi à sa chute. (Wikipédia) 18- Les spécialistes affirment qu’un sixième film était prévu. 19- Au sujet de Robert Hossein (Comte Joffrey de Peyrac) Michèle Mercier a déclaré, au « Parisien » « Il n'a jamais pensé qu’à lui. Je l'ai bouclée pendant plus de quarante ans. Ras-le-bol ! Je l'ai aidé à plusieurs reprises, mais il n'a jamais renvoyé l'ascenseur. Pire, il a été un des premiers à m'enfoncer. Quand il a monté 'Angélique' au théâtre, je l'ai découvert sur une colonne Morris. Il y a deux ans, lorsque je me suis lancée dans un procès, que j'ai gagné, pour récupérer les droits sur 'Angélique' dont j'ai été privée pendant vingt ans, il m'a dit : 'Si je fais comme toi, les producteurs ne me feront plus faire de films.' Vous vous rendez compte, à 84 ans, quelle lâcheté ! », En ce qui concerne Jean Rochefort (François Desgrez dans les films) elle déclare : « Il est tombé sur la tête. Quand je pense à toutes les horreurs qu'il a dites... Qu'il avait honte d'avoir tourné ça, qu'il l'avait fait parce qu'il avait besoin d'argent, soi-disant pour nourrir son cheval, alors qu'à l'époque, il n'avait même pas une bicyclette ! (…) Et à mon sujet, il a dit que j'avais été une vraie harpie, alors que tout s'était formidablement bien passé. Que les hommes devenaient homosexuels à mon contact, etc. Alors lui, si je le rencontre, la paire de gifles, elle va partir ! Et puis attendre quarante-cinq ans pour raconter ça... Quel lâche ! » |