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Brian de Palma |
De Palma est né le 11 septembre 1940 à Newark, New Jersey, États-Unis. Fils d’un père chirurgien et d’une mère aux velléités de chanteuse d’opéra, il suit les traces de son frère et se destine à une carrière scientifique. Ce qui le conduit à l’université de Columbia. Et c’est là qu’il découvre « les arts ». D’abord attiré par le théâtre -il interprète de petits rôles dans une troupe universitaire- il se passionne ensuite pour le cinéma, dont il devient un spectateur assidu. Au début des années 60, il achète une caméra et commence à filmer -en bon scientifique, il monte et sonorise lui-même le résultat. Après avoir tourné deux films, « Icarus » et « 660124 : The Story Of An IBM Card » (films qu’il juge prétentieux) il réalise « Wotan’s Wake » et obtient une bourse de la Rosental Foundation pour ce film. Il entre enfin à l’université « Sarah Lawrence College » et entame des études de cinéma. |
Les débuts… |
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Probablement influence par le vacarme de l’esthétique de la Nouvelle Vague, et attaché au cinéma indépendant, il réalise une série de films jusqu’au début des années 70 qui attire l’attention des studios. A tel point que la Warner Brothers, en quête de nouveaux talents, lui propose de diriger « Get To Know Your Rabbit ». L’expérience est un fiasco - la fin que Brian de Palma a prévue est réécrite; il est écarté du montage. Rejeté par Hollywood, le cinéaste, qui a renoncé à devenir un « Godard américain », trouve le salut auprès d’un producteur indépendant qui lui permet de réaliser « Sœur de Sang ». Il enchaînera ensuite les films de genre (1) qui se solderont parfois par des ratages commerciaux mais ne seront jamais des échecs artistiques. |
…De l’image |
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De film en film, le cinéaste n’a cessé de décliner un thème qui lui est cher et qui peut se résumer à la question : Quel rapport existe-t-il entre les images et le réel? De Jon Rubin, dans « Greeting » ou « Hi Mon ! », qui guette le réel au travers d’un objectif de caméra, avant d’être contraint de le mettre en scène, jusqu’à « Redacted » qui représente ce dernier au travers de différents médias, Brian de Palma n’a cesse de s’interroger sur les liens qui peuvent exister entre épier et filmer, sur l’altération du réel vu à l’aide de caméras et écrans de contrôle. Et il n’est pas un film où l’image ne soit enserre dans un écran, et il n’est pas un film où derrière l’image ne se cache la trahison. L’obsession du cinéaste pour la valeur de l’image est telle qu’il truffe ses images d’images, de scènes latentes, comme autant d’hommages aux maîtres du cinéma et en premier lieu à Hitchcock. Les scènes de douche sont multiples, comme le sont les fenêtres avec vue et les voitures qui s’enfoncent dans l’eau ou les couteaux hitchcockiens. « Maniérisme » ont dit des critiques pressés, certes, mais alors de l’importance de El Greco. 1- Exception faite de Home Movies qui semble constituer un retour à ses amours des années 60 |