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OSS 117 |
Une très brève biographie |
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Les biographes de Jean Bruce (né Jean Brochet) soulignent le parcourt chaotique qu’il a connu avant de devenir un écrivain à succès : élève à l'Ecole nationale de police dans la brigade spéciale ; membre de l'aviation civile ; résistant ; employé de mairie, acteur dans une troupe ambulante, imprésario, agent d'un réseau de renseignements, inspecteur à la Sûreté, joaillier, secrétaire d'un maharadjah. En publiant son premier OSS 117 en 1949, « Tu parles d'une ingénue » (Ici OSS 117), savait-il que ce personnage allait l’occuper jusqu’en 1963, date de sa mort dans un accident de voiture ? |
Un succès politiquement attendu |
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C’est en 1950 avec « Romance de la mort », sa cinquième aventure, qu’OSS 117 connait le succès populaire, succès qui ne se démentira plus, à tel point qu’il aura sa propre collection aux Presses de la Cité. Mais il est vrai que la situation politique mondiale s’y prêtait. Et pour ne citer que quelques événements majeurs en Europe : • En 1946 se créent la République populaire d'Albanie et la République populaire de Bulgarie • En 1947 c’est la République populaire roumaine qui est proclamée • En 1948 République tchécoslovaque passe sous le contrôle de Moscou. • En 1948, l’Union soviétique suspend sa participation au Conseil de contrôle allié qui regroupait les quatre puissances occupant l'Allemagne. Et cette même année Staline impose un blocus de Berlin qui aboutit en 1949 à la création de la République démocratique allemande. • En 1949 c’est la République populaire de Hongrie qui voit le jour. • La République populaire de Pologne ne voit elle officiellement le jour qu’en 1952 Pour résumer, les accords de l’Yalta et Potsdam qui divisaient l’Europe en deux zones d’influence se figent en deux blocs : l’Est et l’Ouest ; le capitalisme et le communisme ; le monde libre et le totalitarisme… le choix des mots n’est qu’une question idéologique. |
OSS 177, des chiffres |
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Après avoir maladroitement tâtonné dans un combat contre de vagues mafias, OSS 117 passe aux choses sérieuses et va dorénavant combattre l’hydre soviétique, indifférent aux couleurs de peau. Et ce combat durera 88 volumes sous la plume de son créateur ; 143 livres, grâce à sa veuve Josette Bruce ; 23 volumes, œuvres de François et Martine Bruce, respectivement beau-fils et fille de Josette Bruce. Au bilan, 265 romans, traduits en 17 langues, édités dans 21 pays et vendus à 75 millions d’exemplaires. Mais notons que si notre héros n’a jamais dérogé à sa lutte héroïque face à l’Est, il a, au fil du temps, modifié ses sources et ses moyens. Basé sur l’expérience de vie de l’auteur, il a par la suite puisé ses connaissances dans des encyclopédies ou d’autres romans avant de se tourner délibérément vers un érotisme agrémenté de sadisme |
Une rencontre qui n’a jamais véritablement eu lieu |
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Fort de ce triomphe de librairie, tout laissait penser qu’Hubert Bonisseur de La Bath n’éprouverait aucun mal à s’imposer sur les écrans, et plus particulièrement français aux vues de ses origines hexagonales. Ses ancêtres, des aristocrates, avaient fui la France après la Révolution de 1789 pour s'établir en Louisiane. Dès 1957, il apparait au cinéma sous les traits de Ivan Desny… mais, même si certains films, comme ceux d’André Hunebelle, triomphent, la série ne fondera pas, à l’instar du double 0, un personnage mythique. Peut-être parce qu’il ne s’est jamais attaché de façon durable à un visage. Dix acteurs lui ont prêté ses traits au cours de ses treize apparitions cinématographiques. Peut-être parce qu’il n’a jamais croisé de grand réalisateur, comme a pu le vivre Lenny Caution. Et toutes choses restant égales par ailleurs, il ne peut espérer, aujourd’hui, que de se hisser au rang de « pitre », ce qui est une triste fin pour un héros. |
Que reste-t-il de nos vingt ans ?... |
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Tout à l’url http://www.oss117.org" target="_blank">http://www.oss117.org> site officiel, exhaustif et génial d’Antoine Vignau |