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Ariane Ascaride : Simona Viali ||| Jean-Pierre Darroussin : le curé ||| Pierre Banderet : M. Degros ||| Danièle Lebrun : la prostituée ||| Roger Souza : Jackpot ||| Gérard Meylan : M. Munoz ||| Frédérique Bonnal : Mme Degros ||| Lorella Cravotta : Mme Munoz ||| Jacques Boudet : M. Goudre |
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L'argent fait le bonheur |
![]() Retour à Robert Guediguian |
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L'argent fait le bonheur |
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Dans la cité depuis que les jeunes ont tracé une ligne jaune pour séparer les territoires la situation ne cesse de se dégrader. | ||||||||
Quelques mots sur |
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Après une scène de bal entre les murs de la cité, le curé (1) se tourne vers le spectateur et dresse un bilan comptable. « Il y a trois mois la cité comptait 953 habitants, 456 chômeurs, 302 alcooliques, 251 voleurs, 220 fascistes, 220 intégristes musulmans, 192 drogués, 59 séropositifs, 3 communistes et moi-même, le curé » Et le film se poursuit par une séquence où deux bandes rivales de gamins attaquent une vieille et tentent de lui voler son sac. Et la dame d’expliquer au curé : « Ah, de mon temps, pendant la guerre, qu’est-ce qu’on a pu attaquer de vieilles bourgeoises bourrées de fric… on les aurait pas laissé filer… jamais ! et puis on été motivé, c’est ça la différencie on savait pourquoi on le faisait… mais eux, ils font ça parce que ce n’est pas l’heure des dessins animés à la télévision, alors ils bâclent… forcement » « Les pensées de la classe dominante sont aussi, à toutes les époques, les pensées dominantes, autrement dit la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est aussi la puissance dominante spirituelle. Les pensées dominantes ne sont pas autre chose que l’expression idéale des rapports matériels dominants, elles sont ces rapports matériels dominants saisis sous forme d’idées, donc l’expression des rapports qui font d’une classe la classe dominante; autrement dit, ce sont les idées de sa domination. » Karl Marx - « Thèses sur Ludwig Feuerbach » Malheureusement, l’histoire du mouvement ouvrier en témoigne, ces pensées dominantes, si elles unifient la classe dominante, demeurent grandement extérieures à la classe dominée. Alors le plus simple n’était-il pas de liquider dans la conscience de celle-ci la notion d’appartenance à sa classe ? Que sont les ouvriers devenus ? Des catégories sociologiques : salarié, chômeur, autochtone, immigré, syndiqué, non-syndiqué, fonctionnaires, employé du privé… Des catégories, dont les intérêts divergeraient, et qui s’opposent. Il n’y a plus d’ouvriers, plus de classe ouvrière. Il n'y a plus rien... plus, plus rien. « Prolétaires de tous pays, unissez-vous ! » résonne dans un désert désespérant. Chacun se vole, s’affronte, s’exclut. Il n'y a plus rien... plus, plus rien. Dans une cité imaginaire, qui fut l’un des fleurons du HLM à Marseille, Guédiguian déroule une fable profondément incorrecte (2), mais d’une morale immémoriale : « Il faut voler à César ce qui lui appartient ! » 1- Un Jean-Pierre Darroussin resplendissant d’espièglerie. 2- « L'argent fait le bonheur » est un téléfilm commandité par Antenne 2 qui accepte le scénario, mais refuse par la suite de le diffuser. |
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