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Simon Abkarian : Missak Manouchian ||| Robinson Stévenin : Marcel Rayman ||| Grégoire Leprince-Ringuet : Thomas Elek, « Tommy » ||| Virginie Ledoyen : Mélinée Manouchian, la femme de Missak ||| Lola Naymark : Monique Stern, la petite amie de Marcel ||| Ariane Ascaride : Mme Elek, la mère de Thomas ||| Jean-Pierre Darroussin : l'inspecteur Pujol, du 11e arrondissement de Paris ||| Yann Trégouët : le commissaire Fernand David des brigades spéciales (commissaire principal à 34 ans) ||| Adrien Jolivet : Henri Krasucki ||| Ivan Franek : Feri Boczov ||| Olga Legrand : Olga Bancic ||| Léopold Szabatura : Simon Rayman, le jeune frère de Marcel ||| Mirza Halilovic : Petra, le chef hongrois ||| Serge Avédikian : Micha Aznavourian (participation amicale) ||| Christina Galstian-Agoudjian : Knar Aznavourian ||| Hora?iu M?l?ele : Monsieur Dupont ||| Pierre Banderet : Lucien Rottée, le chef des Brigades Spéciales ||| Gérard Meylan : le flic résistant ||| Frédérique Bonnal : la concierge délatrice ||| Lucas Belvaux : Joseph Epstein ||| Wolfgang Pissors : Monsieur Stern ||| Esteban Carvajal Alegria : Narek Tavkorian ||| Léopold Szabatura : Simon Rayman ||| Paula Klein : Madame Rayman ||| Boris Bergman : Monsieur Rayman ||| Georges Babluani : Patriciu ||| Miguel Ferreira : Celestino Alfonso ||| Pierre Niney : Henri Keltekian ||| Jürgen Genuit : Raffenbach ||| Jean-Claude Bourbault : Joseph Darnand ||| Rainer Sievert : l'officier allemand Cormeilles ||| Patrick Bonnel : Monsieur Elek ||| Christine Brücher : la fermière ||| Alain Lenglet : le proviseur |
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L'Armée du crime |
![]() Retour à Robert Guediguian |
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L'Armée du crime |
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1941, Paris est occupé. Dans le Belleville industrieux, vit une population en provenance des quatre coins de l’Europe. Juifs, polonais, hongrois, roumains, italiens, espagnols ou arméniens qui croient dur comme fer qu’ils n’ont rien à craindre des autorités du « pays des droits de l’homme », que l’ennemi est l’occupant fasciste. Ils s’appellent Thomas Elek ou Henri Krasucki (1), qu'importe? Lorsque le 22 juin 1941, l'Allemagne nazie envahit l'URSS, rompant de facto le Pacte germano-soviétique, beaucoup pensent que l’espoir se lève à l’Est, que la lutte redevient possible et que la victoire sur le nazisme est à portée de main. Par des chemins différents, des motivations disparates et pourtant communes, certains vont se ranger dans le camp de la vie, même s’il leur faut tuer pour cela. Et vingt-deux hommes et une femme, le 21 février 1944, paieront de leur vie cet engagement. C’est cette histoire, l’histoire de ce groupe de résistants que Robert Guédiguian nous raconte dans « L’armée du crime ». A part que ce ne soit une autre histoire, que ce ne soit aussi celle de la collaboration. |
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Quelques mots sur |
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Dès les premières images du film nous voyons et entendons cette autre histoire, alors qu’enfermés dans un camion grillagé Manouchian et ses camarades roulent en bord de Seine vers le fort du Mont-Valérien et qu’une voix off égrène leur nom et ponctuant d’un « mort pour la France ». Les membres de « L’Affiche rouge » (2) combattaient le fascisme et ce sont ceux pour qui ils résistaient, qui ont eu raison d’eux… Et tout au long du film, c’est cette vérité que Guédiguian nous donne à voir, au travers d’une articulation politique du champ et du hors champ cinématographique. La mise en place de tous les aspects de la politique nazie est l’œuvre des services français, des « brigades spéciales », de fonctionnaires français aussi insignifiants que vaguement carriéristes. Les tortures et autres interrogatoires musclés ont lieu dans les caves du quai des Orfèvres et c’est bien la police française qui se charge d’arrêter, de transporter et de déporter des milliers de juifs. Tous ces faits, Guédiguian les inscrit dans le champ, dans le visible, dans le réel. Quant aux autorités d’occupation qui, certes dictaient la loi, il les renvoie au hors champ ou ne leur concède que de brèves apparitions sous les traits d’un officier allemand toujours excessivement calme et posé, très loin de l’image du SS autoritaire. En 1955, Aragon, s’inspirant librement de la dernière lettre que Missak Manouchian adressa à son épouse Mélinée, écrivit un magnifique hommage au Groupe Manouchian. En 1959, Léo Ferré le mit en musique sous le titre « L'Affiche rouge »… En 2009, Guédiguian porte à l’écran cette histoire… Et même s’il n’a pas entièrement respecté la chronologie des faits, comme il le précise, il a atteint l’essentiel : « les inscrire dans la légende », c'est-à-dire faire revivre ces hommes et ces femmes dans la mémoire de chacun, tout en rappelant que si Missak Manouchian est mort pour la France « sans haine pour le peuple allemand »… ils ont tous été les victimes directes de fonctionnaires français. 1- Né le 2 septembre 1924 à Wo?omin dans la banlieue de Varsovie en Pologne et mort le 24 janvier 2003 à Paris. Il intègre les Jeunesses communistes dans la section juive de la Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI). Arrêté le 23 mars 1943, déporté à Birkenau, il revient le 28 avril 1945. Par la suite il devient le secrétaire général de la CGT de 1982 à 1992 2- Celestino Alfonso Espagnol, 27 ans Olga Bancic, Roumaine, 31 ans Joseph Boczov Hongrois, 38 ans - Ingénieur chimiste Georges Cloarec, Français, 20 ans Rino Della Negra, Italien, 19 ans Thomas Elek Hongrois, 18 ans - Étudiant Maurice Fingercwajg Polonais, 19 ans Spartaco Fontano Italien, 22 ans Jonas Geduldig, Polonais, 26 ans Emeric Glasz, Hongrois, 42 ans - Ouvrier métallurgiste Léon Goldberg, Polonais, 19 ans Szlama Grzywacz Polonais, 34 ans Stanislas Kubacki, Polonais, 36 ans Césare Luccarini, Italien, 22 ans Missak Manouchian Arménien, 37 ans Armenak Arpen Manoukian, Arménien, 44 ans Marcel Rayman Polonais, 21 ans Roger Rouxel, Français, 18 ans Antoine Salvadori, Italien, 43 ans Willy Szapiro, Polonais, 29 ans Amédéo Usséglio, Italien, 32 ans Wolf Wajsbrot, Polonais, 18 ans Robert Witchitz, Français, 19 ans |
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