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Ariane Ascaride : Muriel, patronne de la parfumerie "Lady Jane" ||| Jean-Pierre Darroussin : François ||| Gérard Meylan : René, le "placier" ||| Yann Trégouët : le jeune homme ||| Frédérique Bonnal : Charlotte, la femme de François ||| Pascale Roberts : Solange, la femme qui ne se souvient de rien ||| Jacques Boudet : Henri, le vieil ami alité ||| Pascal Cervo : le lieutenant ||| Giuseppe Selimo : Martin, le fils de Muriel, 15 ans ||| Anna Ostby : Marly, la petite amie de René ||| Pierre Banderet : le patron du bistro ||| Jacques Reboud : l'homme du train |
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Lady Jane |
![]() Retour à Robert Guediguian |
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Lady Jane |
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En ce temps-là, ils s’avançaient le visage couvert d’un masque de vieillard. En ce temps-là, ils distribuaient les fruits de leurs larcins aux habitants de leur quartier. En ce temps-là, toutes les ouvrières se promenaient en fourrure… et les Rolling Stones chantaient « Lady Jane ». Mais dans un parking la vie dérapa : ils tuèrent un bijoutier. Et Muriel, François et René partirent chacun de leur côté. Une trentaine d’années plus tard, le fils de Muriel est kidnappé et le trio se reforme, le temps de trouver l’argent de la rançon… |
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Quelques mots sur |
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Un ou deux revolvers, un kidnapping, un meurtre, quelques braquages, et voilà ce métrage rangé dans la catégorie polar, ce qu’il ne saurait ne pas être, mais… mais sous les apparences de polar noir se dissimule l’histoire d’une génération perdue, celle qui se figurait confusément que le monde allait changer de base. Que reste-t-il de cet enthousiasme ? L’une vend des parfums dans un quartier huppé, l’autre répare des bateaux, quant au troisième, il est devenu tenancier d’une boite de nuit et place des machines à sous dans les bars. Ainsi, chacun affronte la monotonie de sa vie, aux antipodes de ce qu’il croyait qu’elle serait. Et quand le trio se reforme, la joie des retrouvailles cède le pas aux circonstances. Mais est-ce celles-ci ou les souvenirs ravivés du fracas des rêves qui s’abattent sur leurs épaules ? (Image 1) Seul François se réjouit de ce passé ressuscité (Image 2), à tel point qu’il le défend à coups de flingues. Peut-être parce qu’il caresse l’espoir de le reconstruire, qu’il espère que son présent n’ait été qu’une parenthèse qui se referme. Mais la vie est cruelle, plus personne ne se rappelle du passé, du temps où ils jouaient à Robin des bois. Les souvenirs se sont évaporés dans le temps qui passe ou dans l’alcool (Image 3) et les lieux de l’enfance ressemblent à des hangars abandonnés (Image 7). Quant à ceux qui se souviennent, ils s’apprêtent à partir (Image 4). René, s’il honore l’amitié perdue, se tient à distance et nourrit son efficacité de l’envie d’en finir pour retourner au plus vite au présent, à ces instants où la bière se déguste au comptoir de son night-club (image 5) et où les litiges commerciaux se règlent à coups de matraque. Quant à Muriel, si le passé la saisit à la gorge lui ôtant les raisons de vivre le présent, c’est parce qu’elle est le lien entre ces deux moments. Par vengeance elle a tué, par vengeance on tue son fils. La vengeance a dissous leur trio d’idéalistes. La vengeance les agrège de nouveau, le pragmatisme en plus, la fin définitive de leur amitié à l’arrivée. François remettra le masque de vieillard qu’il enfilait au temps jadis avant de le retirer face à la caméra de surveillance de la bijouterie qu’il cambriole. René descendra de voiture abandonnant François et son passé aux abysses de l’oubli. |
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