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Ariane Ascaride : Michèle ||| Jean-Pierre Darroussin : Paul ||| Gérard Meylan : Gérard ||| Jacques Boudet : père de Paul ||| Christine Brücher : Viviane Froment ||| Jacques Pieiller : Yves Froment ||| Pascale Roberts : mère de Paul ||| Julie-Marie Parmentier : Fiona ||| Pierre Banderet : Claude ||| Alexandre Ogou : Abderramane ||| Véronique Balme : Ameline ||| Frédérique Bonnal : Mrs. Préférence Nationale ||| Jacques Germain : M. Préférence Nationale ||| Alain Lenglet : déménageur de piano ||| Amar Toulé : Momo, frère d'Abderramane ||| Patrick Bonnel : le postier ||| Yann Trégouët : le jeune qui provoque Gérard ||| Philippe Leroy : René |
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La ville est tranquille |
![]() Retour à Robert Guediguian |
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La ville est tranquille |
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Michèle travaille à la criée aux poissons. Son mari, au chômage depuis trois ans, milite à l’extrême droite et au pastis. Sa fille, Fiona, mère célibataire, se drogue et vend son corps pour se payer ses doses… Paul travaille sur les docks. Alors que tous sont en grève, il accepte la prime de licenciement et achète un taxi. Mais ses combines lui seront fatales et il perdra sa licence. Ses parents, à la retraite, vivent dans leur pavillon et pensent à gauche… Paul et Michèle se rencontrent et, moyennant 300 francs, deviennent amants… Viviane, épouse d’un élu de gauche, qui ne supporte plus le réalisme de son mari, se consacre à la musique. Abderrahmane sort de prison et retrouve Viviane qu’il a connue alors qu’elle était intervenante en milieu carcéral… Gérard, cafetier sans clientèle, travaille pour le milieu. Ami d’enfance de Michèle, il lui procure la drogue pour sa fille… Sarkis rêve d’acquérir un piano à queue… |
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Quelques mots sur |
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Il est minuit moins le quart dans ce siècle qui débute. On ne peut que compter les secondes qui s’égrainent. Dans la ville tranquille, Guédiguian embarque sa caméra dans un transport qui explore à grande vitesse les recoins de l’agglomération. Et des scènes brèves s’enchainent à l’écran brossant un portrait tendre, mais sombre, de la cité phocéenne qu’inonde le soleil. Lorsqu’il apprend que politiciens de gauche, de droite et d’extrême droite « boivent des coups ensemble », le père de Paul décide qu’il ne votera plus jamais. Tous pourris ? Lorsque la combine supplante la solidarité, lorsque le sentiment d’appartenance de classe s’estompe, faut-il s’étonner qu’ils soient tous, pour le moins, compromis ? Paul facture ses courses de jour au tarif de nuit ; Fiona vend son corps pour se procurer ses doses ; Abderrahmane et ses amis ont financé leur table de mixage à l’autoradio et au sac de vieille ; le mari de Michèle subventionne sa veulerie grâce aux indemnités chômage ; Viviane excuse sa démission dans le caritatif… Quand la combine est la règle alors la vie broie les mères courage. Et l’amour de Michèle pour sa fille et sa petite fille, entre biberon et héroïne, ne peut éviter l’inéluctable. La ville est tranquille, dans les rues ne résonnent plus les cris des luttes ouvrières et inexorablement les secondes s’égrainent et le crime raciste hante la nuit. Planté au milieu d’un jardin public, un gamin joue du Satie, dans la cour intérieure d’un immeuble cosmopolite ce même gamin joue sur le piano à queue dont il rêvait. Entre ces deux scènes, la caméra de Guédiguian a parcouru la ville avant d’abandonner chacun à ses désillusions, mortelles pour quelques-uns. |
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