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Gérard Meylan : Gilbert ||| Ariane Ascaride : Josiane ||| Jean-Pierre Moreno : Mario ||| Djamal Bouanane : Banane ||| Malek Hamzaoui : Le muet ||| Jim Sortino : Boule ||| Jean Vasquez : Le père de Gilbert ||| Grégoire Guediguian : Le père de Josiane ||| Elise Garro : La mère de Josiane ||| Joëlle Modola : Martine ||| Karim Hamzaoui : Le jeune garçon |
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Dernier Été |
![]() Retour à Robert Guediguian |
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Dernier Été |
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Les usines ferment, le travail se raréfie… A l’Estaque Gilbert et ses amis vivotent dans l’insouciance. |
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Quelques mots sur |
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Premier film de Robert Guédiguian et déjà l’amorce d’une troupe. Premier film de Robert Guediguian et déjà un lieu, un théâtre pour sa troupe, un théâtre en plein air à la marge de la cité phocéenne, une marge qui subit les contrecoups de la mutation anthropologique (1) inexorable. Entre fiction et documentaire, le réalisateur filme les lieux tels qu’ils sont, depuis un autobus de ville ou un camion qui sert plus au taxi qu’au transport de matériel. Les usines sont à l’abandon ou en passe de l’être, les mauvaises herbes envahissent les trottoirs. Dans ce décor où s’emmêlent des éléments d’une modernité dépérissante et des vestiges d’un passé immémorial, la caméra se focalise sur Gilbert et ces amis, épinglant de-ci de-là, quelques autres Estaquéens. Entre fiction et documentaire, le métrage déroule les faits anodins qui font la vie. Du bar où ils enfilent des 51 au bal du village, de la virée en ville à la recherche d’une prostituée au plongeon dans la mer, histoire d’épater les filles, de la drague au sentiment amoureux, des nuits interminables aux grasses matinées, des braquages foireux, de la revente d’autoradio au vol de voitures, la caméra se promène avec délicatesse dans ce quotidien sans éclat. Mais c’est le dernier été… 1- « Le centralisme fasciste n’a jamais réussi à faire ce qu’a fait le centralisme de la société de consommation (…) Le fascisme proposait un modèle, réactionnaire et monumental, qui est toutefois resté lettre morte. Les différentes cultures particulières (paysanne, prolétaire, ouvrière) ont continué à se conformer à leurs propres modèles antiques : la répression se limitait à obtenir des paysans, des prolétaires ou des ouvriers leur adhésion verbale. Aujourd’hui, en revanche, l’adhésion aux modèles imposés par le Centre est totale et sans conditions. Les modèles culturels réels sont reniés. L’abjuration est accomplie. On peut donc affirmer que la « tolérance » de l’idéologie hédoniste, défendue par le nouveau pouvoir, est la plus terrible des répressions de l’histoire humaine. Comment a-t-on pu exercer pareille répression ? A partir de deux révolutions, à l’intérieur de l’organisation bourgeoise : la révolution des infrastructures et la révolution du système des informations. Les routes, la motorisation, etc. ont désormais uni étroitement la périphérie au Centre en abolissant toute distance matérielle. Mais la révolution du système des informations a été plus radicale encore et décisive. Via la télévision, le Centre a assimilé, sur son modèle, le pays entier, ce pays qui était si contrasté et riche de cultures originales. Une œuvre d’homologation, destructrice de toute authenticité, a commencé. Le Centre a imposé - comme je disais - ses modèles : ces modèles sont ceux voulus par la nouvelle industrialisation, qui ne se contente plus de « l’homme-consommateur », mais qui prétend que les idéologies différentes de l’idéologie hédoniste de la consommation ne sont plus concevables. Un hédonisme néo-laïc, aveugle et oublieux de toutes les valeurs humanistes, aveugle et étranger aux sciences humaines. » Pier Paolo Pasolini-1973. |
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