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Gary Oldman : Le comte Vlad Dracul Dracula ||| Keanu Reeves : Jonathan Harker ||| Winona Ryder : Mina Murray Elisabeta ||| Anthony Hopkins : Abraham Van Helsing ||| Richard E. Grant : Dr Jack Seward ||| Sadie Frost : Lucy Westenra ||| Cary Elwes : Lord Arthur Holmwood ||| Billy Campbell : Quincey P. Morris ||| Tom Waits : R.M. Renfield ||| Jay Robinson : M. Hawkins ||| Monica Bellucci, Michaela Bercu, Florina Kendrick : les concubines de Dracula |
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Dracula |
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Dracula |
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En 1492, le prince Vlad Dracul, à son retour des guerres saintes, trouve sa fiancée suicidée. La douleur lui fait renier Dieu et a devenir le comte Dracula. Quatre cents ans plus tard, il décide de quitter sa Transylvanie natale pour s’installer à Londres. Il découvre que la fiancée du jeune clerc de notaire, qu’il reçoit dans son château afin de finaliser son départ, est la sosie de sa regrettée promise. Il ne lui reste plus qu’à écarter le jeune Jonathan Harker et à séduire Mina Murray… ou du moins d’éliminer l’un du cœur de l’autre |
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Quelques mots sur |
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En 1992, ce « Dracula » connu le triomphe et marqua, pour Coppola, la fin définitive de la spirale d’échecs qu’il avait connue durant les années quatre-vingt. Pourtant le pari n’était pas gagné d’avance. Le cinéaste s’attaquait à une figure mythique préexistante (1) créée par Bram Stoker qu’une multitude de réalisateurs avaient porté à l’écran (2), usant peut-être le personnage. Mais en matière de films de vampire et autres morts vivants, Coppola avait l’expérience de sa jeunesse, de sa collaboration avec Roger Corman. Et au final, nombre d’amateurs du genre, qui l’attendaient de pied ferme, ne purent qu’admettre qu’il s’agissait là de l’une des adaptations les plus fidèles du roman de Bram Stoker (3). Comme il se doit, des ombres menaçantes glissent le long des murs et des figures répugnantes traversent l’écran; des convulsions secouent les corps et le sang jaillit par flot de bouches tordues; le brouillard envahit la campagne et la silhouette menaçante du château de Dracula se découpe dans la nuit; aux mouches succèdent les rats et la folie le dispute à la mort ; les croix sont brandies, les pieux sont plantés dans les cœurs et les cadavres décapités; les voix off déroulent des récits croisés et des yeux menaçants peuplent des cieux rouges. Aucun des éléments incontournables du genre ne manque à l’appel pour un résultat où le baroque ne le dispute pas au post-modernisme si cher aux ultimes Underworld. Pour autant, Coppola ne se prive pas de marquer celle-ci de son style et peut-être de sa propre interprétation. Paradoxalement, l’un des moments centraux du film se déroule vers le milieu de celui-ci, lorsque Jonathan Harker épouse Mina Murray. Pour cette scène, Coppola utilise le montage alterné. Aux images du mariage sont adjointes celles de Dracula s’acharnant sur Lucy. Ce procédé n’induit pas seulement l’idée de simultanéité, tout comme pour le final du Parrain 1, il révèle peut-être la double personnalité de Mina : alors qu’elle accepte, devant Dieu, de devenir l’épouse chaste et fidèle, son esprit dérive vers le sexe. Car tel est, probablement le sujet véritable du film : le plaisir féminin. Et nombre de scènes semblent l’attester. Dans le jardin d’hiver de la demeure de Lucy, Mina dactylographie son journal intime puis elle ouvre le Kamasoutra et son regard se pose sur une gravure érotique. Elle le refermera plus par crainte d’être surprise que par « dégoût », même si ses paroles disent le contraire. Et lorsque Lucy la rejoint leur conversation tourne autour des plaisirs de la chair avec le Kamasoutra dans les mains. A cette scène entre filles succède une réception où Lucy se précipite dans les bras de trois hommes (4). Et n’est-ce pas la quête du plaisir qui pousse Lucy dans le parc au beau milieu de la nuit? C’est, en tout cas, ce qu’évoquent ses gémissements et ses soubresauts lorsque quelques jours plus tard Dracula lui rend de nouveau visite. A ce moment là et sans conteste Lucy connaît de nouveau un orgasme, état qu’elle n’avait vécu qu’en rêve. Mais revenons-en au cas de Mina. C’est dans les rues de Londres qu’elle croise un Dracula au visage charmant qui l’invite à voir le cinématographe. Et comme toute femme digne, elle repousse l’importun… juste avant de s’excuser et d’accepter son invitation, masquant difficilement son trouble. Après avoir visionné un train qui s’avance à grande vitesse mais aussi un homme qui rêve que deux femmes garnissent ses genoux, Dracula l’entraîne dans une arrière-salle. Aux avances de cet homme qui lui est inconnu, elle n’oppose qu’une faible résistance. Là, elle se laisse renverser sur un canapé où elle succombe à ses charmes et s’enferme dans un rêve pré-orgasmique. (5) Lors de sa seconde rencontre autour d’un verre d’absinthe (6), avec celui qui se présente comme un Prince, elle passe sans explication d’un cabinet particulier à une salle de danse planté de millier de bougies pour un rêve pré-adultérin (7). Lorsqu’elle retrouve de nouveau Dracula, elle est une femme mariée, une femme qui pourrait avoir renoncé à ses rêves. Mais il n’en est rien (8), et c’est frissonnant de désir et en toute conscience qu’elle s’offre au Prince des ténèbres pour un coït, que n’interrompra pas l’intrusion du docteur et sa bande de chasseur de vampires (9), orgasme qui la conduit à prendre fait et cause pour Dracula jusqu’à le délivrer de son sort. 1 – Le personnage du Parrain n’est devenu la figure mythique du chef de « famille » qu’à la suite de la trilogie filmique. 2 - La première adaptation du livre de Bram Stoker est le chef-d'œuvre Nosferatu le Vampire réalisé par Friedrich Murnau en 1922. Et il existerait plus de deux cents films qui mettent en scène ce personnage de Vampire. 3- Pour autant, ils n’encensent pas le film. Certain le comparant à une fête foraine. 4- Lucy se blottit contre l’un d’eux et tient des propos pour le moins ambigus lorsqu’elle déclare : « Je vous en pris laissez moi la toucher… elle est tellement longue… » 5- Pendant ce temps là sur l’écran du cinématographe le train a cédé sa place à des femmes nues 6 – Cette boisson est caractérisée comme l’aphrodisiaque de l’âme 7- Repensant à cet instant elle dira « Jonathan ne doit jamais savoir » 8- Adepte des pratiques du Dieu Zeus qui se transforma en nuage pour rendre visite à Io, Dracula se métamorphose en une sorte de nuage pour s’introduire dans la chambre de la belle Mina 9- Notons que ces braves combattants de Dieu ont tous succombé à la tentation. L’un n’a pas hésité à répondre aux avances de Lucy, l’autre s’est abandonné dans les bras des « créatures » de Dracula, quant au professeur Abraham Van Helsing, seul la menace d’être mordu lui fait renoncer à Mina. |
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