|
|
|
Harry Baur : Commissaire Jules Maigret ||| Valéry Inkijinoff : Radek ||| Alexandre Rignault : Joseph Heurtin ||| Gaston Jacquet : Willy Ferrière ||| Louis Gauthier : Le juge ||| Henri Echourin : Inspecteur Ménard ||| Marcel Bourdel : Inspecteur Janvier ||| Frédéric Munié : L'avocat ||| Armand Numès : Le directeur de la police ||| Camus : L'hôtelier ||| René Alexandre : Le chauffeur ||| Gina Manès : Edna Reichberg ||| Missia : La chanteuse des rues ||| Oléo : La femme de chambre ||| Line Noro : La fille ||| Damia : La femme lasse ||| Jean Brochard : Petit rôle ||| Jérôme Goulven : Un témoin ||| Jane Pierson : La cuisinière ||| René Stern : Le gérant de l'Éden |
331 lectures |
|||||||
La Tête d'un homme |
Retour à Jules Maigret |
|||||||
La Tête d'un homme |
||||||||
Alors qu’il est accoudé au zinc d’un bar de Montparnasse, Willy Ferrière lance sur le ton de la plaisanterie qu’il donnerait cent mille francs à qui le débarrassera de sa tante, une riche Américaine. Quelques instants plus tard, il trouve dans son manteau un billet d’un inconnu qui accepte sa proposition. L’assassin va faire en sorte que Joseph Heurtin, un simple d’esprit, qu’il a rencontré dans un bar, soit accusé de son crime à sa place. Arrêté, le malheureux peine à se défendre et se contente de clamer son innocence… Intrigué par ce qui lui semble une étrange affaire et convaincu de l’innocence de Heurtin, le commissaire Maigret décide de le laisser filer dans l’espoir que celui-ci le conduise au véritable assassin... |
||||||||
Quelques mots sur |
||||||||
Dés les premières minutes du métrage le spectateur sait tout : qui a tué, pourquoi et comment. En d’autres termes, ce film se situe à l’exact opposé du whodunit. Ici, point d’énigme à résoudre, de coupable à démasquer, de mobile à comprendre. Duvivier renverse le genre pour s’intéresser, non pas au mobile de l’assassin, mais aux raisons de celui-ci, c'est-à-dire à sa déraison. Et le personnage de Radek, dont il capte le visage dans de gros plans que sculptent l’ombre et la lumière, aurait pu se dénommer Smerdiakoff ou du patronyme d’un autre halluciné imaginé par Dostoïevski. Ainsi, le scénario s’organise autour de ce personnage et de son éperdue souffrance, reléguant au second plan celui de Jule Maigret plus taiseux et taciturne que jamais (1). La folie de Radek suinte de chaque plan, emporte le métrage, engloutit le moindre décor, imprègne les dialogues et les gestes. C’est dans un bar de Montparnasse, où règne le plus grand désordre et où se côtoient les bourgeois noceurs, les meurt-de-faim, les étudiants désargentés, les pierreuses et les courtisanes, que Radek accepte de commettre le crime qui donnera un sens à sa vie. Et c’est un simple d’esprit qu’il convoque sur les lieux de ce crime afin de le lui faire endosser. Mais ceci ne suffit pas, ce crime doit être le sien et non pas celui d’un innocent ! Alors, que faire d’autre que de le signer, que jouer avec la police jusqu'à ce qu’enfin elle le confonde ? A ce moment-là, mais à ce moment seulement, Radek pourra affirmer : « Tout de même c’était un beau crime » 1- En 1936 dans « Pour vous », Georges Simenon caractérisait ce film de navet… |
|