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Pierre Renoir >> le commissaire Maigret ||| Winna Winfried >> Else Andersen ||| Georges Koudria >> Carl Andersen ||| Georges Térof >> l'inspecteur Lucas ||| André Dignimont >> Oscar ||| Michel Duran >> Jojo ||| Jean Gehret >> Emile Michonnet ||| Jane Pierson >> Madame Michonnet ||| Lucie Vallat >> Michèle Oscar ||| Jean Mitry >> Arsène ||| Georges André-Martin >> Grandjean ||| Max Dalban >> le médecin ||| Roger Gaillard >> le boucher ||| Boulicot >> le gendarme |
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La Nuit du carrefour |
Retour à Jules Maigret |
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La Nuit du carrefour |
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A trois kilomètres d'Arpajon, au lieu-dit le carrefour des Trois-Veuvesse où se dressent quatre bâtisses, le diamantaire hollandais, Goldberg, est retrouvé assassiné dans la voiture de l'agent d'assurances Michonnet, elle-même dissimulée dans le garage de ses voisins danois Carl Andersen et sa sœur Else Andersen. Immédiatement suspecté, Carl Andersen est interrogé par le commissaire Maigret. Mais il clame son innocence et affirme qu’il n’a jamais rencontré la victime. Sur place le commissaire Maigret tente de percer les secrets cachés des rares habitants de ce carrefour. Mais l’assassin rôde et frappe de nouveau : il abat la femme du diamantaire sous les yeux du commissaire ; il blesse grièvement Carl Andersen ; il tente d’empoisonner Else Andersen. |
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Quelques mots sur |
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Jean Renoir, en portant à l’écran le roman de Simenon, « La nuit du carrefour », paru la même année, tente d’insuffler à son métrage l’atmosphère propre au roman. Pour ce faire, il noie l’intrigue qui entremêle deux meurtres, un vol de diamants, un trafic de drogue… dans une nuit interminable, sorte de huis clos, où se mélangent pluie et brume, mystère et sentiments glauques. Certains ont jugé le résultat décevant, ou pour le moins discutable, parlant parfois de montage aberrant (1). Jugement injuste et hâtif qui, nonobstant l’état de la technique cinématographique en 1932, reste aveugle à la modernité dont est porteur ce film. Certes, il pâtit d’une surabondance de plans fixes, bordant le cadre à l’intérieur duquel évoluent les personnages, mais ces plans ne manquent ni d’originalité ni d’inventivité. Ainsi, Renoir capte l’action comme à l’improviste, au travers d’une fenêtre, derrière la rambarde d’un escalier ou d’une embrasure de porte. De ce fait, sa caméra en position objective, se métamorphose en une caméra subjective, en d’autres termes le spectateur suit l’enquête non pas depuis son fauteuil, mais depuis l’œil du commissaire. A ce glissement esthétique de positionnement répond une séquence de poursuite automobile entièrement tournée en caméra subjective. Mais la modernité du métrage s’impose aussi par d’étranges inserts, dignes d’un JLG ou extraits de « Scarface » (Image 7), qui font écho à une imagerie lascive (Image 1), surprenante (Images 3-4) ou empreinte de religiosité (Images 5-6-8). 1- Jean Mitry raconta longtemps qu’il avait égaré deux bobines entre le laboratoire et la salle de montage. D’autres affirment que Renoir était ivre du matin au soir sur le tournage. Pascal Mérigeau souligne que le roman de Simenon n’était pas très clair. 2- « Chaque détail, à chaque seconde, de chacun de ses plans, fait de La Nuit du carrefour le seul grand film policier français, que dis-je, le plus grand film français d’aventures. » Jean-Luc Godard |
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