|
|
![]() |
|
| Albert Préjean : le commissaire Jules Maigret ||| Suzy Prim : Mme Petersen ||| Jean Marchat : M. Petersen ||| Denise Grey : Mme Van Bell ||| Jacques Baumer : Arthur Donge ||| Odette Florelle Charlotte Donge ||| André Gabriello : l'inspecteur Lucas ||| Gina Manès : Ginette ||| Denise Bosc : Hélène ||| Gabrielle Fontan : la vieille bonne ||| Marie-José : la chanteuse ||| René Génin : Ramuel ||| Fernand Charpin : le juge d'instruction ||| Raymond Rognoni : le directeur du Majestic ||| Jean-Jacques Delbo : Enrico Fualdès ||| Robert Demorget : Teddy ||| Maurice Salabert : un inspecteur ||| Henri Vilbert : le chef cuisinier ||| Jean Clarieux : le taxi ||| Marcel Lévesque : Le directeur de l'« Agence Internationale » ||| Georges Chamarat : M. Dussart, le veilleur de nuit de l'hôtel ||| Marcel Melrac : un inspecteur ||| Emile Genevois : un cuistot ||| Richard Francoeur : M. Delormel, employé de banque ||| Jean-Marie Boyer ||| Serge Berry ||| Marius David ||| Edouard Francomme ||| Jeanne Manet ||| Julienne Paroli : Mme Marcelle, employée des cuisines ||| Charlotte Ecard |
697 lectures |
|||||||
Les Caves du Majestic |
![]() Retour à Jules Maigret |
|||||||
| ||||||||
Les Caves du Majestic |
||||||||
| En 1944, à l'hôtel Majestic, Arthur Donge, commis de cuisine, découvre dans son vestiaire le cadavre de Mme Petersen, une riche suédoise. Flanqué de son fidèle adjoint Lucas, le commissaire Maigret plonge dans l’univers de ce palace que fréquentent le mari et le jeune fils de la victime, Teddy, sa gouvernante et un danseur mondain qui se dit argentin. Son enquête met à jours les sentiments et les liens des uns et des autres. Il apprend ainsi que M. Petersen s’apprêtait à divorcer afin de s’installer avec sa secrétaire Hélène et que Donge est le père biologique de Teddy… |
||||||||
Quelques mots sur |
![]() |
|||||||
| « Les caves du Majestic » est le dernier film produit par la société Continental (1), fondée par Joseph Goebbels et dirigée par Alfred Greven. Et c’est une nouvelle fois Albert Préjean, toujours flanqué d’André Gabriello, qui incarne le commissaire Jules Maigret (2). Il n’est donc pas surprenant de retrouver dans ce métrage la quasi-totalité des éléments présents dans les deux films précédents : Maigret est toujours aussi bavard et ne rechigne pas à donner du poing ; son adjoint Lucas relève du film comique (Image 5). Mais un léger glissement se produit dans le traitement de l’intrigue. D’une part, la topologie de l’hôtel induit une division communautaire de l’univers où évolue le commissaire. Dans les étages se tient la bourgeoisie, dans les caves s’active le peuple travailleur. Et celui que la police et la justice pensent coupable appartient à ce monde laborieux. Esprit pervers et retors, au point d’entrainer la victime dans les caves, c'est-à-dire dans un monde où lui seul connait les règles, Donge sera désigné comme le coupable idéal (Image 4). Cette géographie sociologique induit inévitablement une atmosphère dont Maigret doit s’imprégner tout au long de son enquête (Image 1-3). Ainsi, celle-ci n’avance plus sous les coups du hasard, mais des intuitions du commissaire, résultants de ses observations. Autant dire que si la silhouette d’Albert Préjean se situe aux antipodes de celle du Maigret de monsieur Gallimard, leurs méthodes tendent à se confondre. D’autre part, et même si ce métrage, comme tous ceux de la Continental, n’a comme objectif que de montrer une France où la vie continue comme si de rien n’était, d’étranges éléments le parsèment : • Alors que l’alimentation est le souci de chacun, à l’écran on mange sans restriction et tout bout de champs (Image 7). • Alors que l’occupant dicte sa loi, à l’écran des ambassades étrangères interfèrent dans des affaires de justice • Alors que les autorités allemandes rejettent le projet de loi de 1943 sur la nationalité française, parce qu’insuffisamment raciste (3), à l’écran l’amour règle le cas du jeune Teddy (Image 8). • Alors que les dénonciations anonymes nourrissent l’activité de la Gestapo, à l’écran « Agence Internationale » industrialise la pratique (Image 6). 1- Il sera diffusé après la libération par UGC 2- C’est sa troisième et dernière interprétation de Maigret En mars 1942, il fait partie du groupe d'acteurs qui, à l'invitation des Allemands, visitent les studios cinématographiques de Berlin (…)En août 1943, avec quelques artistes français (…) il pose devant la Porte de Brandebourg à Berlin, à l'occasion d'un voyage censé promouvoir la chanson française, organisé par la Propagandastaffel. (…) Lors de l'Épuration, il est incarcéré pendant quelques semaines. Il continue à tourner après la guerre, mais sa carrière ne retrouvera jamais son lustre d'avant-guerre. (Wikipédia) 3- « Le régime de Vichy ambitionne de mettre sur pied une grande réforme du code de la nationalité. Des tiraillements opposent un courant « raciste » à un autre « restrictionniste ». Les premiers s’appuient sur des critères raciaux et religieux pour octroyer la nationalité française dans une optique de « régénération de la nation », les seconds s’en tiennent à une rectification et à un durcissement des conditions de naturalisation. C’est le second courant qui s’impose dans le projet de loi de 1943 » http://en.quetes.free.fr |
|