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Woody Allen >>lui-même ||| Ben Duncan >>lui-même ||| Daniel Okrent >>A.J. Pickman ||| Dan Moran >>Boss ||| Tony Darrow >>Ben ||| Sean Penn >>Emmet Ray ||| Constance Shulman >>Hazel ||| Kellie Overbey >>Iris ||| Darryl Alan Reed >>Don ||| Marc Damon Johnson >>Omer ||| Ron C. Jones >>Alvin >>as Ron Cephas Jones ||| James Urbaniak >>Harry ||| Carolyn Saxon >>Phyliss ||| Brian Markinson >>Bill Shields ||| Molly Price >>Ann ||| Joseph Rigano >>Joe Rigano ||| Denis O'Hare >>Jake ||| Dennis Stein >>Dick Ruth ||| Nat Hentoff >>lui-même ||| Katie Hamill >>Mary ||| Samantha Morton >>Hattie ||| Kaili Vernoff >>Gracie ||| Carole Bayeux >>Rita ||| John Waters .... Mr. Haynes ||| Carol Woods >>Helen Minton ||| Fred Goehner >>William Weston ||| Vincent Guastaferro >>Sid Bishop ||| Douglas McGrath >>lui-même ||| Sally Placksin >>Sally Jillian ||| Uma Thurman >>Blanche |
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Accords et désaccords |
Retour à Woody Allen |
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Accords et désaccords |
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Emmet Ray, guitariste génial, admirateur de Django, buveur, coureur et flambeur et qui aurait disparu de la scène musicale à la fin des années 20, n’a jamais existé. Mais qu’importe, Woody Allen nous raconte malgré tout ce qu’aurait pu être sa vie tout au long de ce film entrecoupé de multiples témoignages |
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Quelques mots sur |
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Pour cette biographie d'Emmet Ray, Woody Allen fait appel à une technique qu’il a déjà utilisée dans « Prends l'oseille et tire-toi», film où il narrait la vie de Virgil Starkwell, un gangster raté. Il intercale des témoignages de personnes ayant connu le guitariste (1). La tonalité du film, conjuguée avec ces interventions confère à « Accords Et Désaccords » un accent de vérité historique. Le doute n’est pas permis : Emmet Ray a effectivement vécu dans les années 30 et a enregistré plusieurs morceaux sous le label RCA Victor. Et il n’est pas rare de découvrir sur les forums de jazz des messages d’amateurs à la recherche de ces enregistrements. Pourtant la réalité est tout autre : Emmet Ray est personnage de fiction. Alors comment se fait-il que le cinéaste parvienne à nous convaincre du contraire? Bien sûr, ce tour de force il le doit aux interviews qui rythment son montage, mais il résulte aussi de l’authenticité des faits rapportés quant à l’ambiance des années trente et à la vie des jazzmen. A tel point que l’on est en droit de se demander si Woody Allen ne filme pas l’idée même du jazzman, sa forme générique. Vivant d’expédients, de petites escroqueries et de subsides arrachés à des prostituées, Emmet Ray accumule les défauts les plus rédhibitoires. Mégalomane, capricieux, névrosé et invivable, jaloux, lâche et infidèle, Emmet Ray n’est respectable que lorsqu’il joue. Comme si ce n’était pas lui qui mériterait la considération mais sa création, sa création uniquement. Comme si elle ne lui appartenait pas, comme si elle existait en toute indépendance et, peut-être, pour toute éternité. Emmet Ray refuse de tomber amoureux de Hattie, pourtant il vit avec elle durant un an, jusqu’à ce qu'il ne puisse plus contenir ses sentiments et s’esquive une nuit venue. Mais que fuit-il? Hattie ou son double? Hattie est muette, dépossédée de la parole tout comme il l’est, de par son égocentrisme, de son œuvre. Un soir Emmet Ray décide de faire son entrée sur scène, assis sur un croissant de lune. Juché sur ce bois doré découpé, tétanisé par la peur, sous œil médusé du public, il se couvre de ridicule. Une fois le spectacle terminé, spectacle auquel nous n’assistons pas, il jette la lune au feu et la fracasse à coups de hache « Tôt ou tard, tous les rêves s'en vont en fumée. » A cet épisode aussi ridicule que catastrophique, la scène finale semble répondre. Alors que nous ne l’avions pas entendu jouer précédemment, nous l’entendons interpréter « I'm forever blowing bubble », un air qui ne peut que lui rappeler Hattie. Puis il chasse la fille qui l’avait accompagné dans sa virée. A « Tôt ou tard, tous les rêves s'en vont en fumée. », il semble rajouter par delà le temps : « Je me suis trompé! Je me suis trompé! » Et il fracasse sa guitare, comme s’il décidait de devenir muet, de s’amputer… la caméra l’abandonne, au pied du poteau télégraphique, dans un lent travelling arrière ascendant, à la solitude et à l’oubli. 1- Woody Allen tout d'abord, Ben Duncan, un disque jockey, A. J. Pickman (Daniel Okrent), auteur d'une biographie sur Emmet Ray, Nat Hentoff, un journaliste et historien du jazz, Douglas McGrath, un réalisateur, Sally Jillian (Sally Placksin), auteur du livre Les rois de la guitare |
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