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John Turturro : Fioravante ||| Woody Allen : Murray ||| Vanessa Paradis : Avigal ||| Sharon Stone : Dr Parker, dermatologue de Murray ||| Liev Schreiber : Dovi ||| Sofia Vergara : Selima ||| Bob Balaban : Sol ||| Tonya Pinkins : Othello ||| Dante Hoagland : Coco ||| Isaiah Clifton : Cyrus ||| Jade Dixon : Cee-Cee ||| Max Casella : Denny ||| Loan Chabanol : Loan ||| Diego Turturro : Shimshon ||| Audrey Joseph : Cefus ||| Ted Sutherland : Shmuel ||| David Margulies : le chef Rebbe ||| Michael Badalucco : le chauffeur Burly ||| Allen Lewis Rickman : le chauffeur Hasidic ||| Abe Altman : le premier rabbin |
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Apprenti Gigolo |
Retour à Woody Allen |
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Apprenti Gigolo |
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La crise économique pousse deux amis, Murray et Fioravante, à opérer des choix de vie radicaux. L’un devient gigolo, l’autre son souteneur... |
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Quelques mots sur |
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Woody Allen prête son talent à John Turturro (1), acteur habitué aux frères Coen, mais avec Woody Allen les prêts ne sont jamais sans conséquence et le métrage exhale les douces senteurs de sa filmographie ou du moins des films où il se met en scène. Ici comme ailleurs, Woody Allen n’interprète pas un personnage de fiction, il est le personnage, l’immuable juif new-yorkais verbeux, éternel hypocondriaque latent (Image 2). Et qu’il soit ici une sorte de souteneur n’influe en rien sur le fait qu’il est le Woody Allen de tous ses films. Certes, il a gommé ses obsessions et ses frustrations sexuelles qui ont longtemps charpenté sa personnalité (Image 4), mais c’est pour mieux les refiler à son alter ego, Fioravante (Image 7). Ancré dans un quartier où se concentre une forte communauté de juifs ultra-orthodoxes, le métrage déroule une double intrigue, dont chacune des facettes constitue la réflexion de l’autre. D’un côté de riches bourgeoises, aux mœurs libérées, prêtes à louer les services d’un gigolo pour s’immerger dans de nouvelles et intenses sensations (Image 6), en reflet, la veuve d’un rabbin, vêtue de noir de la tête au pied ou portant perruque pour dissimuler des regards sa chevelure. D’un côté la liberté sexuelle absolue, de l’autre la soumission totale. Cette fission d’une même réalité, le corps et à travers lui la sexualité, se nourrit et nourrit celle qui sépare irréconciliablement les communautés, expressions de croyances et d’incroyances. D’un côté des incroyants fortunés qui jouissent de la vie, de l’autre des hassidiques attachés à des traditions séculaires qui n’hésitent pas à convoquer un tribunal inquisitorial (Image 5) au prétexte que la veuve aurait esquissé un pas vers sa libération. Et c’est peut-être là que réside la faiblesse de cette comédie délicate et tendre, malgré son aspect scabreux. Après cet instant de grâce (Image 8), où la veuve du rabbin enfreint les coutumes et redécouvre son corps, chacun s’attend, car tout le suggère, à ce qu’elle poursuive sur ce chemin de liberté. Par un étrange twist, elle opte pour l’un des tenants de la tradition… Par un étrange twist, le propos n’est pas mené à terme, ce qui n’enlève rien à la douceur du métrage, qui regorge par ailleurs d’intertextualité (Images 2-3), mais laisse un goût d’inachevé. 1- https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Turturro |
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