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Woody Allen >>Val ||| Debra Messing >>Lori ||| Tiffani-Amber Thiessen >>Sharon Bates ||| Treat Williams Barney Cheng >>Hal ||| Neal Huff >>Commercial A.D. ||| Erica Leerhsen >>Actrice ||| Mark Webber >>Tony Waxman ||| George Hamilton >>Ed ||| Téa Leoni >>Ellie ||| Mark Rydell >>Al ||| Barney Cheng >>interprète |
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Hollywood ending |
Retour à Woody Allen |
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Hollywood ending |
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Dans les années 70 et 80, Val Waxman était un réalisateur mondialement connu. Mais avec le temps, la gloire est passée et il ne réalise plus que des films publicitaires. Par chance, son ex-femme suggère à un producteur (son patron et amant) de faire appel à lui pour la réalisation de son dernier film. Celui-ci accepte. Val va-t-il connaître de nouveau la gloire? Le sort semble s’acharner sur lui. Il devient subitement aveugle. Mais il a tourné tellement de films qu'il peut probablement filmer celui-ci les yeux fermés |
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Quelques mots sur |
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Le cinéaste nous présente ici un cinéaste paranoïaque et autodestructeur, fantasque et mégalomane, qu’Hollywwood a réduit à ne plus filmer que des pubs pour des déodorants et qui vit avec une jeune comédienne au talent discutable. Comment ne pas penser à une sorte de film autobiographique? Comment ne pas envisager Val Waxman comme le double Woody Allen? Cette hypothèse s'impose comme une évidence tant Woody Allen souligné les similitudes. Comme lui, Val Waxman a été récompensé par deux Oscars; comme lui, il est plus apprécié en Europe qu’aux Etats Unis… et les clins d’œil se multiplient durant deux heures. Mais ceci différencie-t-il vraiment ce film du reste de la filmographie du réalisateur? Woody Allen n’a-t-il pas mis en scène, tout au long de ses films, son physique maladroit, ses angoisses, ses obsessions, ses répliques cocasses, en un mot, sa biographie, du moins sa biographie supposée? Et ce n’est pas la première fois que l’on entend des dialogues semblables à celui-ci : "Notre mariage n'allait nulle part. - Où serait-il allé ? Tous les mariages finissent par faire du surplace. C'est fait pour ça, le mariage." Ou bien à celui-là "Ce type m'a volé ma femme. - Il ne t'en tient pas rigueur. C'est le business. - Tu peux croire qu'elle m'ait quitté pour Hal Yeager ? Je n'ai jamais compris. Ce baratineur... Le prix de son brushing nourrirait une famille." J L Godard déclarait dans une interview que pour bien voir un film il convenait de fermer les yeux durant la projection. Woody Allen aurait-il poussé le paradoxe à l’extrême en nous disant que pour réaliser un « bon » film il faillait être aveugle ? Question qui ne manque pas de renvoyer à une autre : Qu'en est-il de l’authenticité de la création artistique, ou du moins de sa déclinaison hollywoodienne? Mais l’étrangeté de ce film, et donc l’essentiel, semble résider ailleurs : dans la place du spectateur. Généralement, entre le public et le film un lien s’établit au travers du héros, ou d’un groupe d’acteurs qui occupe cette place. Ce que nous voyons, nous le voyons parce que le héros le voit, ou pourrait le voir. Le héros est la porte d’entrée d’un film, celui par qui se noue l’identification, qui focalise le point de vue, notre façon d’appréhender le film. En mettant en scène un cinéaste atteint de cécité, Woody Allen ne brise-t-il pas toutes les règles sous-jacentes au cinéma? Nous voyons ce que le héros ne voit pas et nous ne voyons pas ce qu’il voit… Notre regard ne passe pas par lui. Il est, ou nous sommes, extérieur au film. Nous sommes tenus à distance, comme rejeté définitivement dans la salle de spectacle… Et nous devenons les voyeurs de l’invisible, sorte d’observateurs omniscients qui, à la différence de l’intelligence Laplacienne ne contemplent pas le cosmos mais l’écran de cinéma... reflet d’un univers fictif où il convient d’être aveugle pour réussir. |
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