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Boris Yellnikoff : Larry David ||| Mélodie Celestine : Evan Rachel Wood ||| John : Ed Begley Jr. ||| Marietta : Patricia Clarkson ||| Randy James : Henry Cavill ||| Joe : Michael McKean ||| Perry : John Gallagher Jr. ||| Ed : Lyle Kanouse ||| Enid : Willa Cuthrell-Tuttleman ||| Howard : Christopher Evan Welch ||| La fille au restaurant chinois : Marcia Debonis ||| Helena : Jessica Hecht ||| Morgenstern : Olek Krupa ||| Jessica : Carolyn McCormick ||| L'amie de Perry : Nicole Patrick |
415 lectures |
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Whatever Works |
Retour à Woody Allen |
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Whatever Works |
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Boris a une vie de rêve : professeur de physique à Columbia, chercheur reconnu dans le monde entier, il est marié à Jessica, une femme brillante, belle et riche, et vit dans un luxueux appartement à Manhattan. Mais tout le bonheur du monde ne saurait venir à bout de son profond pessimisme. Au milieu d’une dispute avec Jessica, Boris saute par la fenêtre et, à son grand désespoir, survit. Après cet épisode malheureux, il divorce et déménage dans un quartier populaire. Un soir, devant sa porte, Boris est abordé par une jeune fugueuse, Melodie St. Anne Celestine, qui le supplie de la laisser entrer chez lui. Voyant qu’elle a faim et froid, il accepte à contrecœur. Boris explique à la jeune ingénue du Mississippi qu’une petite écervelée comme elle n’a aucune chance de survivre à New-York. Il consent malgré tout à l’héberger pour quelques nuits. Mais le temps passe et Melodie prend ses aises : elle n’a aucune intention de déménager... | ||||||||
Quelques mots sur |
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Après son escapade européenne, le réalisateur est de retour dans sa ville, de retour à New York… mais surtout et avant tout dans son quartier, cette sorte de village, avec ses marchés, ses terrasses et ses parcs. Avec parfois, en fond d’image, ce pont - à qui il doit beaucoup. « Manhattan », on a beaucoup comparé ces deux films, voyant, parfois, dans l’un l’achèvement de l’autre, ne serait-ce qu’à cause des préoccupations qu’ils véhiculent. Certes, l’un comme l’autre s’articulent autour de l’amour envers une adolescente, mais les similitudes s’arrêtent là, et ceci d’autant plus que la tonalité en est fort différente. L'Isaac Davis de Manhattan, malgré sa quête désordonnée du bonheur ne parvenait pas à s’extraire du malheur. A l’inverse Boris, grâce à ses tentatives de suicide accède à la quiétude. A l’inverse de « Manhattan », qui se soldait par un échec cuisant, ce film « s’ouvre » au final sur l’espoir. Mais les différences entre ces deux films ne se résument pas seulement à ces faits. Il différent aussi et surtout de par leurs structures narratives. Loin du récit linéaire, « Whatever Works » combine avec clarté un long flashback dont on ne sait si l’on sort, dont on doute même de l’existence. A quel moment Boris raconte-t-il sa vie passée? En début de film ou en fin de film? Et qui est ce narrateur omniscient qui s’adresse à nous par delà l’écran? Boris s’est suicidé avant de rencontrer Melodie, il se suicide de nouveau et rencontre une médium… l’histoire qu’il nous raconte est-elle celle qui court de ce premier suicide jusqu’à son second, ou bien celle qui courrait jusqu’à un instant hors du film, ou plutôt jusqu’à la scène d’ouverture ? Toujours est-il que d’une mort manquée à une autre le décor reste le même… Des escaliers conduisent toujours à un étage -où nous ne pénétrerons jamais, où la caméra ne montera jamais- un étage en mezzanine « Manhattan », « Whatever Works »… là où l’un se filmait en noir et blanc l’autre recourt à des couleurs chaudes; Là où l’un inventait une esthétique de la ville, l’autre se contente de plan fixe au cadrage champêtre; là où l’un se cantonnait à une critique cocasse de l’art, l’autre s’aventure dans une ébauche de philosophie de vie, où le cocasse casanier le dispute à la sagesse fataliste aux accents épicuriens : « Si je dois manger que neuf fruits et légumes pour vivre, je veux pas vivre, je déteste les fruits et légumes, et puis les omega-3, les tapis roulants, les cardiogrammes et mammographies, les échographies pelviennes, et la coloscopie ! On finit quand même par être mis dans une boîte. » Boris qui, en début de film s’adresse aux spectateurs, tous ces gens qui « ont payé cher leur billet pour qu'un con de Hollywood s'offre une piscine ! » « Je ne dirai jamais assez que quelque amour qu'on reçoive et offre, quelque bonheur qu'on puisse chiper ou fournir, quelle que soit la mesure de grâce, le tout, c'est que ça marche ! Et pas d'illusions ! Ça ne dépend pas de votre humaine ingéniosité. Votre existence dépend plus de la chance que vous ne l'admettez. Quelle chance y avait-il qu'un sperme paternel sur des millions trouve juste l'œuf qui vous a fait ? N'y pensez pas, ou c'est la panique ! » Boris, qui en fin de film s’adresse de nouveau aux spectateurs bien qu’il « ignore combien il en reste ». |
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