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Woody Allen >> Allan ||| Diane Keaton >> Linda ||| Tony Roberts >> Dick ||| Jerry Lacy >> Bogart ||| Susan Anspach >> Nancy ||| Jennifer Salt >> Sharon ||| Joy Bang >> Julie ||| Viva >> Jennifer ||| Diana Davila >> La fille du musée ||| Susanne Zenor >> La fille en discothèque |
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Tombe les filles et tais-toi |
Retour à Woody Allen |
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Tombe les filles et tais-toi |
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Un cinéphile averti, passionné par les oeuvres et le personnage qu'incarne Humphrey Bogart à l'écran, se consacre entièrement à cet art au point d'en délaisser sa femme Nancy qui demande le divorce et le laisse seul. Désemparé, il erre de psychiatre en psychanalyste. Un couple d'amis décide alors de le prendre en charge et de lui faire rencontrer d'autres femmes. Malgré les conseils techniques de son hallucination permanente, ces relations ne sont guère couronnées de succès | ||||||||
Quelques mots sur |
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Les biographes de Woody Allen racontent que très jeune, il fréquentait les salles de cinéma, que celles-ci étaient pour lui des sortes de refuges. Et pour son bonheur d’enfant, dans les années quarante, Brooklyn ne manque pas de salles. Mais il est vrai qu’il s’agissait de l’âge d’or des studios qui produisaient un grand nombre de films. Rien d’étonnant à ce que ses films regorgent de références cinématographiques, qu’ils soient le fruit de cette culture. Certes « Tombe les filles et tais-toi»(1) n’est pas un film qu’il a réalisé, pour autant celui-ci n’est pas étranger à son univers, il en est, au contraire, une parfaite illustration. Non pas parce que l’acteur y endosse, de façon presque aboutie, le personnage qui traversera toute sa filmographie : maladroit, gaffeur, névrosé, fragile et sexuellement préoccupé. « Mes films naissent d’un rapport au monde fondé sur le cinéma plutôt que sur le réel » (Woody Allen - Cahiers du Cinéma le Monde) Et c’est bien ce rapport indirect au réel qui rythme la vie d'Allan. Admirateur d’Humphrey Bogart, celui-ci lui sert de Jiminy Cricket lors d’apparitions envahissantes à tendances de dur à cuire. Cinéphile averti, plaqué par sa femme, en quête de l’âme sœur, il visionne mentalement des scènes d’amour qui n’ont jamais lieu. En fait, il rêve sa vie. Deux scènes sont, de ce point de vue, révélatrices. Lorsque Allan et Linda (2) tombent dans les bras l’un de l’autre, la longue scène du baisé est entrecoupée des images de celui qu'échangent Ingrid Bergman et d’Humphrey Bogart dans « Casablanca ». Les deux scènes fusionnent et nous ne savons plus si Allan embrasse Linda ou s’il est devenu Bogart, pour quelques instants, un Bogart qui embrasserait Ingrid Bergman. Le générique, auquel répond la scène de fin, comme un reflet dans un miroir, en est un autre exemple parfait. Nous découvrons les images en n&b de « Casablanca ». L’avion pour Lisbonne va décoller. Bogart annonce à Ingrid Bergman qu’elle doit prendre cet avion… Travelling arrière. La caméra emprisonne la tête de quelques spectateurs. Brusquement elle cadre un visage. Sur les lunettes du spectateur se reflète l’écran. La bouche ouverte, il ne perçoit du réel que les images du film. Durant quatre minutes ce va-et-vient écran visage se répète, jusqu’à la Marseillaise qui conclut « Casablanca ». Les lumières de la salle de cinéma se rallument, les spectateurs se lèvent. Allan reste un moment immobile. Il regarde à droite, à gauche, comme s’il se réveillait dans un lieu inconnu, comme si durant tout le film il avait été transporté à Casablanca. 1- Il s’agit de l’adaptation d’une pièce écrite par Woody Allen 2- Diane Keaton connue à l’époque pour son apparition habillée dans la comédie musicale et très déshabillée « Hair » |
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