Woody Allen - Manhattan - - sur le site RayonPolar


Manhattan



Manhattan -

1979
Woody Allen

Woody Allen >> Isaac Davis ||| Diane Keaton >> Mary Wilke ||| Michael Murphy >> Yale ||| Mariel Hemingway >> Tracy ||| Meryl Streep >> Jill ||| Anne Byrne >> Emily ||| Karen Ludwig >> Connie ||| Michael O'Donoghue >> Dennis ||| Damion Sheller >> Willie ||| Wallace Shawn >> Jeremiah
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Manhattan
En Images

Retour à Woody Allen
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Manhattan
Synopsis

Isaac Davis est un auteur de sketches comiques pour la télé à la vie compliquée. Divorcé deux fois, il sort avec Tracy, une adolescente de dix-sept ans, et tombe amoureux de Mary, la maîtresse de son meilleur ami.
D’un point de vu professionnel les choses ne sont pas plus simples : sur un coup de tête, il perd son emploi et l’écriture de son livre avance à petits pas…

Quelques mots sur
Manhattan





De " Prends L'oseille Et Tire-toi " à " Manhattan " la route a été longue. Ce qui s'annonçait comme un trajet rectiligne qui devait conduire le cinéaste jusqu'aux cieux radieux du cinéma burlesque, c'est brusquement teinté de cynisme existentiel avec " Love and Death ", gentiment traduit par " Guerre et amour ". Le faux nez a été jeté aux orties avec " Annie Hall " laissant des lunettes démesurées sur un visage dubitatif quant au chemin à suivre. Et brusquement ce fut un virage en épingle à cheveux avec " Intérieur ", cet hommage appuyé à Bergman.
- Bergman? Bergman est le seul génie dans le monde du cinéma.
(…)
- Vous êtes son opposé! Vous écrivez des sketches fabuleux pour la télé. Alors que son approche est tellement scandinave. C'est sinistre. Et tout ce Kierkegaard! Ce pessimisme pubertaire en vogue. Et ce silence. Le silence de Dieu. OK, OK, OK. J'adorais lorsque j'étais à Radcliffe, mais bon, il faut évoluer. (…). Non, non, non. Vous ne voyez donc pas qu'il glorifie les obsessions psychologiques et sexuelles en les alliant à des questions philosophiques grandioses.
Tel sont les répliques qu'échangent Isaac Davis (Woody Allen) et Mary Wilke (Diane Keaton) - cette fille de Philadelphie, quelque peu névrosée et quintessence du snobisme intellectuel. A ceci près que cette tirade c'est Woody Allen qui l'a écrite et qu'il se l'adresse à lui-même, comme s'il avait besoin, après " Intérieur " de faire le point sur le cinéma qu'il fait, d'affirmer sa totale conscience des ses influences et par la même de se poser en cinéaste indépendant que seul guide ses goûts.

Une fois ces faits posés, une fois levés tout soupçon de maniérisme ou de pédantisme, le cinéaste peut dérouler son propos, dans un Manhattan en noir et blanc sur une musique de Gershwin - couleur et musique qui enveloppent cette comédie d'un sérieux aux relents nostalgiques. Et il peut énoncer ces phrases, en forme de manifeste :
" Chapitre un : Il adorait New York. Pour lui, c'était une métaphore de la décadence de la culture contemporaine. Ce manque d'intégrité qui faisait fuir certains, transformait New York, la ville de ses rêves, en... ".
Voilà l'idée qui oppose, ou plutôt autour de laquelle se cristallise l'incompréhension entre Isaac Davis et Mary Wilke, incompréhension qui ira jusqu'à la trahison sentimentale. Mary Wilke, alors qu'elle a rompu avec son amant et qu'elle sort avec Isaac, décide brusquement et contre toute attente de renouer avec son amant. En fait cette inconstance n'est pas amoureuse mais intellectuelle. Elle qui " vient de Philadelphie ", ville où " on croit tous à Dieu ", constitue l'exemple parfait de l'instabilité sexuelle, de la dépendance névrotique à son analyste et de la pensée " in " qui veut qu'un " cube en acier " ait " une force négative bouleversante " au prétexte qu'il est exposé dans un musée d'art moderne.
A l'opposé Isaac (Woody Allen) semble hermétique à cette forme d'art qu'il analyse en singeant les critiques avisés :
" Ce... cette pièce dégage une merveilleuse altérité, n'est-ce pas? Une force négative bouleversante. Une énergie merveilleuse. " (1).
Tout comme il est hostile aux avatars télévisuels en vogue (2). Il semble aussi s'être sevré de son psy lorsqu'il réplique à Mary, qui venait de lui dire qu'elle appelait le sien Donny, " J'appelle le mien Dr Chomsky. Sinon, il me frappe avec sa règle. ". Impression qui est renforcé par le fait qu'il s'adresse à un magnéto quand en fin de film il éprouve le besoin de faire le point sur ses sentiments. En fait, s'il n'était pas indécis sentimentalement Isaac aurait une vie des plus rangée, à condition qu'il " Croit un peu plus en l'homme " comme lui dit Tracy à la fin du film, juste avant de s'envoler pour Londres.

" Manhattan " lors de sa sortie fut nommé à l'Oscar du meilleur scénario original, obtint l'Oscar britannique du meilleur film et le César français du meilleur film étranger. Mais bien plus que ces honneurs, " Manhattan " est resté dans l'esprit de beaucoup l'œuvre majeur de Woody Allen, sa carte d'identité. Et certaines images sont devenues aussi célèbres que les photos de Charles C. Ebbets (3). Il s'agit bien sûr des photos de la ville, avec ses grattes ciel, son pont, ses rues commerçantes, son couché de soleil, ses millions de lumière qui trouent la nuit… et aussi de celle qui est reprise dans l'affiche du film (4).
Mais un autre moment du film mérite l'attention. Isaac et Mary se promènent lorsqu'éclate un orage, craignant tous les deux la foudre (5), ils se réfugient au planétarium. A ce moment-là, Woody Allen nous offre une scène aussi étrange que sublime. Ils déambulent dans un décor lunaire, s'avancent vers la caméra alors que l'image est à moitié occupée par la reproduction de Saturne. Puis l'image, déjà particulièrement sombre, s'obscurcit totalement et la lumière n'accroche puis que leurs silhouettes avant de ne dessiner que leurs seuls visages. Images étranges et au trouble palpable que concluent ces répliques explicites :
" -Ca te dit d'aller manger un morceau? (…) Je t'appellerai peut-être, si tu as du temps libre.
- Je... Je n'aurai pas de temps libre parce que... ce n'est pas une bonne idée. "




1- Durant la scène, où en compagnie de Mary, il visite un musée et que celle-ci lui demande en désignant une sculpture métallique : " Que penses-tu de ça? "

2- Il perd son emploi à la télévision à cause des critiques qu'il profère à l'encontre d'une émission comique.

3- né en 1905, mort en 1978. il s'agit du photographe américain a qui l'on doit une série de photos réalisée pendant la construction du Rockefeller Center en 1932. La première, Lunchtime atop a Skyscraper, représente onze ouvriers en train de déjeuner sur une poutre, la seconde, Resting on a Girder, montre ces mêmes ouvriers en train de se faire la sieste sur cette même poutre toujours au dessus du vide et sans la moindre sécurité.

4- A ce sujet il convient de noter la critique ridicule que porte Andrew Sarris " L'idée selon laquelle Woody Allen pourrait être un amant convaincant n'est pas crédible au cinéma " Pauline Kael, quant à elle, écrit dans le New Yorker " quel homme dans la quarantaine, hormis Woody Allen, pourrait faire passer sa prédilection pour les adolescentes pour une recherche des valeurs authentiques? " la critique était féroce et fort injuste au regard du film. A regard de ce qui s'est déroulé par la suite certains pourraient être tenté d'analyser à posteriori cet aspect du film. Ce serait confondre potins mondain et " critique " mais ce serait indubitablement rester " in " à bon compte, en faisant l'impasse sur " Whatever Works ", film qui aborde frontalement ce thème.

5- Isaac a plus précisément peur de finir dans un cendrier

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