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Woody Allen >> Leonard Zelig ||| Mia Farrow >> Dr. Eudora Fletcher ||| John Buckwalter >> Dr. Sindell ||| Marvin Chatinover >> docteur ||| Stanley Swerdlow >> Docteur mexicain ||| Paul Nevens >> Dr. Birsky ||| Howard Erskine >> Docteur ||| Ralph Bell >> autre Docteur ||| Richard Whiting >> autre docteur ||| Will Hussong >> autre docteur ||| Sol Lomita >> Martin Geist ||| Marianne Tatum >> Actrce Fletcher ||| Charles Denny >> Acteur docteur ||| Michael Kell >> acteur Koslow ||| Garrett M. Brown >> Acteur Zelig ||| Sharon Ferrol >> Miss Baker ||| Richard Litt >> Charles Koslow ||| Dimitri Vassilopoulos >> Martinez ||| John Rothman >> Paul Deghuee ||| Stephanie Farrow >> soeur Meryl ||| Deborah Rush >> Lita Fox ||| Susan Sontag >> elle-même ||| Irving Howe >> lui-même ||| Saul Bellow >> lui-même ||| Bricktop >> elle-même ||| Bruno Bettelheim >> lui-même ||| Professeur John Morton Blum >> lui-même |
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Zelig |
Retour à Woody Allen |
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Zelig |
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Sa première apparition eut lieu en 1928, Scott Fitzgerald la mentionne dans son journal : « Il encensait Coolidge et le parti républicain, avec un accent distingué de Boston.(…) Une heure après Il prétendait être un démocrate, parlant avec un accent de rustaud » C’est la biographie de cet étrange Leonard Zelig, cet homme caméléon, noir parmi les noirs, indien parmi les indiens, gros parmi les gros, médecin parmi les médecins, nazi parmi les nazis … que nous conte ce documentaire… l’histoire de sa vie et de sa guérison. |
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Quelques mots sur |
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Le propos de ce film est au premier abord assez simple : Zellig ne rêve que d’une seule chose, s’intégrer (1) jusqu’à disparaître, à se confondre avec ceux qui l’entourent. « Dr. Eudora Fletcher : Dites-moi pourquoi vous adoptez les caractéristiques de la personne avec laquelle vous êtes. Leonard Zelig : C'est sécurisant. Dr. Eudora Fletcher : Qu'entendez-vous par "sécurisant"? Leonard Zelig : C'est sécurisant d'être comme les autres. » Mais ceci suppose de ne développer aucune singularité, or Zelig a la particularité d’être un homme caméléon, au point de devenir jazzman parmi les jazzmen. Dans ces conditions, tout espoir d’assimilation devient impossible. Lui, qui ne souhaite que de s'effacer, devient le centre d’intérêt de la presse dès que son don est repère. Et c’est tout le contraire qui se produit. Au lieu de disparaître, il sur-apparaît, se mettant par là même en danger. « Pour le Ku Klux Klan, Zelig, un juif capable de se transformer en Noir ou Indien, représentait une triple menace. » Heureusement pour lui, le docteur Eudora Fletcher s’intéresse à son cas et au terme d’une ruse, entièrement basée sur sa faculté hors du commun, elle parvient à le guérir (c’est à dire en faire un être ordinaire). Mais le paradoxe dans lequel est enfermé Leonard Zelig, le rattrape de nouveau. Lui qui voulait se fondre dans la masse est rattrapé par ses vies antérieures. « La voix off : une ex-danseuse du nom de Lita Fox, se fait connaître en disant être mariée à Zelig. Elle prétend également avoir eu un fils avec lui. Lita Fox : Nous nous sommes mariés il y a un an. Il disait être acteur. On l'aurait vraiment cru, et je suis de la partie. » Ses efforts pour être assimilé mettent Zelig en danger… Et lorsqu’il accepte d’être ce qu’il est, son assimilation passée l’expose aux foudres de la justice Américaine. Il n’a pas d’autre choix que de disparaître réellement pour réapparaître là où on ne l’attend pas : aux côtes de Hitler à Munich (2). Démasqué, il ne devra son salut qu’en étant de nouveau ce qu’il est : « son habileté à se transformer », à prendre les commandes d’un avion alors qu’il « n'a jamais piloté de sa vie, à échapper non seulement aux Allemands mais à établir aussi un record de la traversée de l'Atlantique à l'envers. ». Finalement c’est encore lui qui aura le dernier mot en déclarant : « Soyez vous-mêmes. Ne copiez pas les autres en croyant qu'ils en savent plus que vous. Soyez votre propre maître et apprenez à dire ce que vous pensez » (3) Pour rassembler le matériau en vue de la réalisation de ce documentaire, il aura fallu à Woody Allen plus de deux ans de travail. Retrouver les documents d’époque (4), interviewer les témoins directs, faire appel aux spécialistes (Susan Sontag, Saul Bellow, Bruno Bettelheim), exhumer le film qu’Hollywood avait consacré à Zelig… visionner le tout, faire des choix, découper, monter, commenter… Par chance, les séances d’analyse de Zelig avaient été filmées par le frère du Dr. Eudora Fletcher !... Bien sûr tout ceci est faux mais tellement teinté du grain de la véracité. A tel point qu’il est quasiment impossible de différencier les images d’époques des scènes tournées par le réalisateur. Par le passé (5) -et dans l’avenir(6)- Woody Allen avait déjà eu recourt au procède qui consiste à intercaler des images interview dans une fiction pour la colorer qu’accents d’authenticité historique, mais ici il va encore plus loin en incorporant à son film un autre film, « The Changing Man réalisé en 1935 par la Warner », et, paradoxalement, la présence de l’imaginaire hollywoodien accrédite l’idée de vérité historique(7) 1 - Le cinéaste reviendra sur ce thème avec, notamment, « Ombres Et Brouillard » 2 - « Fils d'un acteur yiddish,(…) garçon, Leonard est souvent tourmenté par les antisémites » 3 - A cette sentence qu’énonce Zelig répond cette autre : « Quand j'y repense, je me dis que son histoire reflète celle de nombreux Juifs de ce pays, ce besoin urgent qu'ils avaient de trouver leur place et de s'assimiler à notre culture. » 4- Notons qu’il convoque la silhouette de Freud sur une des fausses photos d’époque. 5- « Prends L'oseille Et Tire-toi » 6- « Accords Et Désaccords » 7- Le premier extrait commence par des plans sur des standardistes qui se terminent par un gros plan sur une bouche induisant immédiatement l’idée que le phénomène Zelig intéresse l’Amérique entière. Puis vint la scène centrale de l’extrait faite de champ et contrechamp entre la psychiatre, son chef de service, le seul qui fume la pipe, et un autre médecin… le tout entrecoupé de plan sur un Zelig absent mais séduisant. La scène suinte les bons sentiments, comme il se doit, et dégouline d’une esthétique hollywoodienne des plus crédibles, ne serait-ce qu’à cause des reflets qui illuminent la chevelure d’époque de la psy |
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