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Denholm Elliott >> Howard ||| Dianne Wiest >> Stephanie ||| Mia Farrow >> Lane ||| Elaine Stritch >> Diane ||| Sam Waterston >> Peter ||| Jack Warden >> Lloyd ||| Ira Wheeler >> Mr. Raines ||| Jane Cecil >> Mrs. Raines ||| Rosemary Murphy >> Mrs. Mason |
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September |
Retour à Woody Allen |
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September |
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Six personnes sont réunies dans une maison de campagne du Vermont à la fin de l'été. Autour de Lane, au centre de ce huit-clos, il y a Peter, un jeune écrivain, Stephanie, une amie, sa mère Diane et son beau père Lloyd, ainsi que le voisin Howard. Lane tente de se défaire de sa dépression nerveuse… Mais comment peut-elle reprendre pied alors qu’elle hait sa mère, que Peter n’a d’yeux que pour Stephanie et qu’il lui faut repousser les avances de Howard? Mais la vie n'est pas plus simple pour Stephanie, Diane, Howard, Lloyd et Peter... |
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Quelques mots sur |
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Avec « September », le réalisateur s’en retourne du côté de chez Ingmar Bergman et passe, comme souvent dans ce cas là, derrière la caméra. Tout est là, la maison au milieu de nulle part, le huis-clos, les coloris pastel des décors, les personnages qui se fondent dans ces couleurs… Les plans fixes et frontaux, les gros plans chirurgicaux sur des visages vaincus par l’âge, la culpabilité, le cynisme, l’indifférence ou la colère… L’incommunicabilité, la solitude, la dépression, le désarroi, la souffrance et la mort comme perspective d’avenir. (1) Lane aime Peter qui aime Steffie, mais celle-ci est mariée. Lane déteste sa mère Diane parce que rongée par un trop lourd secret, le souvenir d’une mort. Lane est aimée par Howard mais elle ne peut que repousser cet amour, trop synonyme de fin d’espoir, d’avenir, en un mot de mort. Lane ne porte aucun intérêt à Lloyd parce qu’il est son beau-père… Si on voulait comparer ce film à une figure géométrique ce serait le cercle qui le décrirait le mieux, avec en son centre Lane. Et le huis-clos ne serait plus spatial mais psychologique. Ce ne serait plus six personnes qui seraient enfermées entre les murs, mais Lane qui serait emprisonnée, tenue en laisse par ses liens aux autres. L’incommunicabilité ne serait plus une incapacité intrinsèque à parler, à se livrer, mais un refus des autres d’écouter et d’entendre, de s’intéresser et de comprendre, d’aider et de libérer. Si l’on considère ce film au regard de cette forme géométrique et de ces conséquences alors la scène où Lane surprend Peter et Steffie dans les bras l’un de l’autre et apprend quelques instants plus tard que sa mère renonce à vendre la maison, n’est plus une scène de désespoir mais une tentative d’évasion précédée par une prise de conscience. Lane referme précipitamment la porte de la cuisine. Elle est effondrée. Son corps s’affaisse, elle se retient aux murs… mais elle ne peut résister, elle titube et s’assoit dans un fauteuil. Abattue, elle ne l’a pas été seulement mentalement mais surtout corporellement. Il fallait peut-être cet écroulement du corps pour que lorsque sa mère lui annonce qu’elle ne veut plus vendre la maison, Lane réalise qu’elle n’a plus d’issue, qu’elle est prisonnière des autres. Il fallait que son corps s’effondre pour qu’il puisse se régénérer Elle se redresse et crie, non pas son désespoir, mais sa colère comme autant de coups de béliers contre les murs invisibles qui l’empêchent de vivre. Les mots tapent juste et fort : « C'est toi qui as tiré... J'ai dit ce que l'avocat m'a dit de dire. » Hurle-t-elle à sa mère, l’accusant ainsi du meurtre de son père. (2) Mais que peut Lane contre des murs fuyants et spongieux? Rien. Sa tentative d’évasion était vouée à l’échec par avance. Il ne lui reste plus qu’à enfiler un pull de la couleur du papier peint, à se blottir dans l’enfoncement d’une fenêtre, à écouter les bons conseils de son amie Steffie, à louer la beauté de ses enfants et à attendre septembre qui ne saurait tarder. 1- Tout sauf la sensualité trouble des images de Bergman 2- Un gros plan de coupe sur le visage de la mère suffit à montrer à quel point l’attaque a portée… Mais aux plans suivants on visualise que la brèche s’est refermée aussitôt. |
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