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Maudite Aphrodite |
Retour à Woody Allen |
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Maudite Aphrodite |
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Amanda Weintrib, directrice d’une galerie d’art, convainc son époux Lenny, journaliste sportif, d’adopter un enfant. Au bout de quelques années celui-ci se révèle être un enfant particulièrement doué… Persuadé que la mère de ce garçon ne doit pas être quelqu'un d'ordinaire Lenny part à sa recherche. Il retrouve sa trace et découvre qu’il s’agit d’une prostituée, actrice de porno... |
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Quelques mots sur |
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La critique a jugé ce film très décevant et beaucoup ont parlé de scénario paresseux. Que certains aient été déçus par « Maudite Aphrodite » ne prêt pas à débat, ce genre de sentiment ne relevant que de la vie privée. Mais il en va différemment quant au jugement tenu sur le scénario. On ne peut pas, au détour d’une phrase, par plaisir du bon mot, lancer une telle appréciation sans en apporter la preuve. Or de preuves pour étayer une telle condamnation on n’en trouve pas la moindre trace. Peut-être parce qu’il n’en existe pas, parce qu’il faudrait pour cela démontrer que le scenario de « Tout le monde dit I love you » est radicalement différent de celui-ci. Mais dans un cas comme dans l’autre le scenario n’est peut-être pas l’élément autour duquel est bâti le film. « Tout le monde dit I love you » -que le réalisateur tournera deux ans après « Maudite Aphrodite »- ne doit sa cohérence qu’au fait que Woody Allen se confronte aux films musicaux, qu’il en respecte les règles inhérentes tout en pervertissant les codes du genre. Il en va de « Maudite Aphrodite » comme il en ira de « Tout le monde dit I love you » : le scenario n’est rien au regard de la forme. Et comment ne pas voir que Woody Allen souhaite ici revenir aux sources du spectacle vivant et se conformer aux formes du théâtre antique ? Au delà du simple « divertissement », le théâtre Antique se fixe pour but suprême d’inculquer des valeurs morales aux citoyens, en se penchant sur des problèmes de la vie en communauté par le biais de la mythologie. Le film s’ouvre sur les images de l’enceinte d’un théâtre grec, fermée par un mur extérieur. La caméra, dans un mouvement circulaire parcourt les gradins, puis les cadre avant de se placer au milieu d’eux et de fixer la scène où brûle le feu. Subrepticement Woody Allen vient nous installer parmi les spectateurs d’une comédie antique. Le chœur peut entrer, nous ne sommes pas dans une tragédie, il n’y aura pas de prologue. Conduit par un coryphée masqué, le groupe des choristes chante en rythme les moments importants de la tragédie de l’Homme avant que le coryphée ne se distingue de nouveau et nous invite à observer le cas de Lenny Weinrib. (1) La caméra abandonne sans transition la scène antique et cadre un groupe d’amis qui dîne dans un restaurant. L’intrigue ne présenterait aucun intérêt s’il n’y avait cette construction qui alterne les scènes parfois chantées et dansées dans le théâtre grec où le chœur résume les situations, commente les événements et guide le spectateur dans ses réactions, avec les scènes de la vie de Lenny Weinrib. Mais les dieux ne se cantonnent pas à scander tant visuellement que de leur chant choraux cette comédie, ils interviennent directement dans son déroulement en n’hésitant pas à revêtir le costume du protagoniste, du conseilleur, voire du cassandre(2). Ayant bien en main le destin des hommes, ils ne rechignent pas à convoquer le brave Lenny Weinrib pour lui prodiguer leurs conseils ou à se travestir en mendiants aveugles(3) pour lui ouvrir les yeux. Loin de constituer un film mineur ce vingt-troisième long métrage de Woody Allen se révèle comme un joyau d’humour formel où l’anachronisme conjugué à la pornographie sert de ressort aux éclats de rire (4). 1- Malheur à l'Homme. Le brave Achille, tué en duel par son sang, pour gagner l'épouse de Menelas. Et le père d'Antigone, le souverain de Thèbes, rendu aveugle par sa volonté d'expiation, victime perdue d'un désir sauvage. L'épouse de Jason ne fit pas mieux, donnant la vie pour la reprendre dans une fureur vengeresse. Mais comprendre les détours du cœur il faut saisir clairement la malice ou l'inaptitude des Dieux qui dans leur tentative gauche et vaine de créer un parfait subordonné ont laissé l'humanité désorientée et confuse. Prends pour l'instant le cas de Lenny Weinrib, un conte aussi grec et intemporel que le destin lui-même. 2- - Tu n'aurais jamais dû la rechercher. Maintenant je vois les ennuis arriver. - Bon sang, tu es une vraie Cassandre. - Je ne suis pas une Cassandre. Je suis Cassandre. 3- Tiresias : Ils parlaient tout doucement et alors Bender s'est levé et l'a embrassé fougueusement Lenny Weinrib : Fougueusement ... Bender a embrassé Amanda ? Tiresias : C'est ce que je vous dis, oui. Vous deviez savoir qu'il y avait quelque chose. Lenny Weinrib : J'ai toujours pensé qu'il n'avait d'yeux que pour elle. Tiresias : Maintenant il y a les yeux et les mains. Lenny Weinrib : Amanda n'a pas apprécié ? Tiresias : Non. Elle a juste ouvert grand la bouche et enfoncé sa langue aussi loin que possible humainement. Lenny Weinrib : Vous êtes sûr ? Tiresias : C'est le cheval de Troie qui avait un bâton en bois ? Et alors elle s'est collée contre lui. Lenny Weinrib : C'est bon. J'imagine très bien. Je le savais. Je m'en suis toujours douté. Tiresias : Quelque chose que vous saviez, mais vous étiez aveugle pour ne pas voir. 4- Laios, notre père orgueilleux, parle ! J'ai eu le bonheur d'avoir un fils si beau, si perspicace, si brave, que j'ai retiré mille bienfaits de sa présence. Et qu'arriva-t-il ? Un jour il m'a tué. Et croyez-le ou non, il s'est enfui et il a épousé ma femme. Pauvre Oedipe, roi de Thèbes Mon fils, mon fils a massacré sans le savoir mon noble mari et, sans le savoir, il s'est hâté avec moi sa mère aimante, vers le lit de luxure Et toute une profession est née se faisant parfois payer 200 de l'heure pour des heures qui durent 50 minutes |
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