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Woody Allen >>Harry Block ||| Caroline Aaron >>Doris ||| Kirstie Alley >>Joan Block ||| Bob Balaban >>Richard ||| Richard Benjamin >>Ken ||| Eric Bogosian >>Burt ||| Billy Crystal >>Larry/Satan ||| Judy Davis >>Lucy ||| Hazelle Goodman >>Cookie ||| Mariel Hemingway >>Beth Kramer ||| Amy Irving >>Jane ||| Julie Kavner >>Grace ||| Eric Lloyd >>Hiliard Block ||| Julia Louis-Dreyfus >>Leslie ||| Tobey Maguire >>Harvey Stern ||| Demi Moore >>Helen Epstein ||| Elisabeth Shue >>Fay ||| Stanley Tucci >>Paul Epstein ||| Sunny Chae >>Lily Chang ||| Robin Williams >>Mel ||| Hy Anzell >>Max ||| Scotty Bloch >>Mr. Paley ||| Philip Bosco >>Professeur Clark ||| Shifra Lerer >>Dolly |
847 lectures |
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Harry dans tous ses états |
Retour à Woody Allen |
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Harry dans tous ses états |
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Harry, auteur célèbre, a nourri ses romans de ses expériences personnelles : l’alcool, les tranquillisants, les psy et ses maîtresses (plus hystériques les unes que les autres). Mais voilà que l’inspiration lui fait défaut et que ses personnages viennent le visiter, quand ils ne lui font pas visiter l’enfer… | ||||||||
Quelques mots sur |
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Certains ont vu dans ce film un d’hommage à Ingmar Bergman. Et il est vrai que l’« intrigue » de ce film se rapproche de celle de « Les Fraises sauvages ». Dans ce dernier, le professeur Isak Borg, sur la route de l’université de Lund où va se tenir une cérémonie qui met un terme à sa carrière, est submergé par ses souvenirs au point d’y entrer physiquement. Pour autant « Deconstructing Harry » n’est pas une simple recopie, à la tonalité différente, de ce film. Harry Bloch, Henry Miller de cinéma, est la proie d’une panne d’inspiration. Lui qui a forgé son succès en relatant sa vie et celle de ses proches, au plus grand mépris des conséquences, n’a plus rien à raconter. Peut-être parce qu’il n’a plus ni amis ni proches. Alors la réalité se confond avec la fiction, chaque moment de sa vie est traversé par des flashes de son imaginaire. Insérés sous forme de sketches, en début de film, ces moments fictifs vont se diluer au fil du temps, jusqu’à se fondre, jusqu’à ce qu’au milieu du film Harry Bloch croise, dans une fête foraine, l’un de ses personnages. Qu’est-ce que la création? N’est-elle pas une perpétuelle interrogation sur elle-même? Les ouvrages d’Harry renvoient à sa vie sexuelle, tout comme l’ouvrage qu’il entame à la fin renverra sa vie d’écrivain, à « Un personnage trop névrosé... pour fonctionner dans la vie et qui ne fonctionne que dans l'art. ». La « thèse » de ce film aurait pu être déclinée sur un ton grave par un autre que Woody Allen. En aurait-elle eu plus de force? Comme à son habitude le cinéaste profite de l’occasion pour « régler » les problèmes qui lui tiennent à cœur depuis toujours : la judaïté, le sexe, la famille et la psychanalyse. Autant de thèmes qui lui permettent d’imprimer son humour corrosif aux dialogues. « Tu as une grand-mère aveugle qui nous a vus baiser? » « On ne sait pas s'il y a un Dieu mais il y a des femmes. » « Tu as tout d'une évangéliste juive! » « Jeune, j'avais moins peur d'attendre la révolution... que maintenant d'attendre Godot » Telles sont quelques une des répliques que lance Harry et à sa sœur qui lui dit « Tu crois à rien. Ta vie est nihilisme, cynisme, sarcasme et orgasme. » Il riposte par « En France, je serais élu sur ce slogan! » Servi par une structure narrative déconstruite, comme peut l’être la vie, faite d’avenir et surtout de passé, « Harry dans tous ses états », est un petit joyau dans la longue filmographie du réalisateur, peut-être le film qui résume le mieux ces éternelles préoccupations |
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